Durant le dernier mois j'ai eu l'occasion de lire deux points de vue fort intéressants sur les rapports entre SF et politique. Richard Morgan explique que le but des auteurs de SF n'est pas de changer le monde mais bien d'être la frange haut de gamme de l'industrie du divertissement. Jonathan MacAlmont quant à lui considère que la critique socio-politique est un des nombreux tropes du fonds commun d'idées qu'est la SF. Et que les romans utilisant la critique socio-politique comme ressort principal n'ont pas plus avoir avec les essais politiques que les romans de Laurel K Hamilton.
En France la SF depuis les années 70 vit une histoire d'amour particulière avec la politique. Une des dernières incarnation de ce travers est l'anthologie Appel d'air où la fine fleur de la Sf française critique violemment la politique supposée de Nicolas Sarkozy. Je ne lirais pas ce recueil même si je me reconnais dans ce type d'opinion. Ce genre d'ouvrage d'une part ne fait que flatter l'égo de son auteur et en plus ne prêche que des convaincus. De plus on est en droit de se demander si en décrivant des anticipations dystopiques les auteurs ne contribuent pas à actualiser, bien malgré eux de nouveaux possibles dont la société se serait bien passée. C'est franchement la question de la responsabilité de l'écrivain qui est en jeu.
Je préfère largement voir la SF investir dans les thèmes philosophiques universels (Certains d'entre eux attendent encore un grand roman) plutôt que voir la Sf investit par le politique. Le but d'un genre comme le notre n'est pas de se substituer aux essais ou aux réflexions de la presse. Dans les années 70, grande époque de SF politique tant chez nous que chez les Anglo Saxons, peut être que les essais et autres tribunes de réflexion étaient ils rares et la SF s'y substituée. Mais aujourd'hui ce n'est plus le cas. La donne a changé et le genre doit s'y adapter. S'il y a désaffection pour le genre sans doute que son trempage dans la politique n'y est pas étranger.
vendredi 1 août 2008
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