jeudi 7 août 2008

Roland C Wagner et la société de l'information

Il y a quelques mois un auteurs américain déclarait qu'il ne souhaitait pas écrire d'anticipation optimiste car l'exercice était trop difficile. En France Roland C Wagner a brillamment réussi l'examen avec sa série les Futurs Mystères de Paris. Celle ci se déroule dans une France de la fin du 21éme siècle, quelques années après la Grande Terreur Primitive qui a vu se déchaîner les forces de l'inconscient collectif. Même si les multinationales (appelée technotrans) sont puissantes leur pouvoir est contrebalancé par l'organisation de la société en tribu qui a pour conséquence une balkanisation des habitudes de consommation. Cette notion de tribu vient tout droit des recherches de certains sociologues canadiens et aujourd'hui la tribu est considéré comme l'une des cellules de base de la société de l'information.
Roland C Wagner se situe donc à l'opposé de la réflexion des cyberpunks. Ces derniers avaient mélés les structures technologiques de la société de l'information avec les structures sociales de la société industrielle. Ces dernières ne pouvant être que renversé par le terrorisme ou la révolution. Roland C Wagner imagine une société où les structures sociales et technologiques sont celles de la société de l'information. Je trouve sa visions beaucoup plus intéressante, pas seulement parce qu'elle est optimiste, mais parce qu'elle pousse la réflexion sur la société de l'information jusqu'au bout ce qui est malheureusement encore trop rare, les auteurs de SF consacrant encore trop leur énergie à dénoncer les dérives d'une société industrielle moribonde que multinationales et politiciens néoconservateurs essaient de maintenir en vie avec acharnement. Montrer que la société de l'information n'est peut être pas un paradis mais est certainement meilleures que celle où nous sommes est un pari osé, mais qui a le mérite d'aller dans le sens de ce que devrait être un oeuvre d'anticipation : imaginer les sociétés de demain et pas seulement imaginer le pire.

Aucun commentaire: