jeudi 11 avril 2024

L'imaginaire et la concret 2

 Pendant longtemps les écrivains afro-américains étaient surtout des auteurs de polar ( Walter Moseley, Gary Phillips, Charles Boeckman...). Aujourd'hui il y a de plus en plus d'écrivains de Sf et de fantasy dans cette communauté. Pourtant la situation des noirs n'a pas changé aux USA entre 2000 et aujourd'hui. C'est la communauté qui a changé. Ils sont plus volontaristes, mettent en place des actions revendicatives pour canaliser leur colère. 

Bref on a une communauté qui a gagné une estime de soi.

Donc pour que l'imaginaire fonctionne dans un territoire il faut qu'il y ait un esprit de tolérance et que les individus aient une estime d'eux même. Dans un pays où l'on infantilise la population et où l'on monte les communautés les unes contre les autres c'est pas gagné.

mercredi 10 avril 2024

L'imaginaire et le concret

 Dans les Asturies en Espagne il y a depuis longtemps une communauté solide d'auteurs de SF et de fantasy. Leur association organise tous les ans sa convention. Et à Avillés, a lieu chaque année en juillet le festival Celsius 232, l'équivalent espagnol des Imaginales.

En Limousin ce sont plutôt les auteurs de romans noirs qui ont développé leur réseau. Et aujourd'hui le polar régional est devenu une véritable institution dans la région.

D'un côté une région où l'on aime plutôt l'imaginaire et de l'autre une où l'on aime plutôt le concret. Et pourtant nous avons là deux  régions qui ont des profils économiques semblables avec une économie assez tournée vers l'agriculture. Les Asturies est une des régions les plus pauvres d'Espagne aussi. Donc quelle est la variable cachée ?

À la différence du Limousin, les Asturies ont un accès à la mer avec aussi des stations balnéaires. Donc un brassage de population qui amène un esprit de tolérance. 

L'esprit de tolérance serait la variable cachée ? Il faut dire qu'en Limousin à l'exception du plateau cet esprit est assez absent.

Quand on regarde où on lit le plus d'imaginaire en France on tombe sur l'ancienne région Rhône Alpes. Une région très marquée par le protestantisme et aussi une région qui a connu énormément de grands travaux pendant les trente glorieuses. Donc des brassages de population qui ont continué avec le tourisme. Cela tend à confirmer que l'esprit de tolérance est une des variables cachées qui permet de comprendre pourquoi on apprécie peu l'imaginaire chez nous.

samedi 6 avril 2024

Rajeunir le fandom

 Le fandom français est vieillissant. À la conventions de Bergerac on ne comptait que trois participants de moins de 40 ans dont deux organisatrices, le tout sur 60 participants. Pas très glorieux.

Mais ça peut changer. En 2006 le blogueur américain Jonathan MacAlmont, se plaignait du vieillissement du fandom américain et de la domination des hommes blancs de plus de 60 ans dans les worldcons. En 2012 sur des photos postées sur le blog d'une autrice on voyait lors d'une worldcon, des gens jeunes, beaucoup de jeunes femmes et bon nombres de personnes racisées. Donc en. 6 ans tout avait changé du tout au tout.

Entre les deux il y a eu :

- La création d'un écosystème de webzine : Clarkesworld, Apex, Chizine, Beneath Ceaseless skies, Lighspeed, Heroic fantasy quarterly et d'autres.

- Deux éditeurs Solaris et Angry Robot, lancé par le même homme Marc Gascoyne. Le but était de publier des romans plus punchy pour une nouvelle génération.

Et l'on a fait émerger une nouvelle génération d'auteurs et une nouvelle génération de fans.

En France l'écosystème des webzines a culminé vers 2017 et n'a jamais eu un nombre de visiteurs suffisants pour donner quelque chose. Et puis la nouvelle n'est pas très appréciée chez nous, malheureusement.

Mais je pense que des choses sont possibles.