vendredi 21 avril 2017

Les espoirs de l'imaginaire : Tiphaine Levillain

1- Peux tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Tiphaine et je vis actuellement en pleine campagne bretonne, dans une yourte, avec mon Lutin, mes chiens et mon chat. Depuis quelques mois, mon bureau se trouve dans une caravane : la vraie vie de bohème ! Cela reflète assez bien la vie que je mène, entre organisation de chasses au trésor, de jeu de rôle grandeur nature, de jeux de piste et la création de spectacles mettant en scène des créatures imaginaires… À l’aube de ma trentième année, on peut dire que j’ai assez bien réussi à réaliser mon rêve de petite fille : je vis dans des mondes imaginaires à longueur de temps !

2 - Comment es tu arrivé à l’écriture ?
J’ai toujours aimé les histoires. Petites, je lisais et relisais les recueils de contes et légendes qu’on avait à la maison. Puis j’ai voulu raconter la mienne, pour la première fois en sixième. Il s’agissait des aventures d’une petite fille en Brocéliande, qui rencontrait dragons, elfes, lutins, fées… Mon univers n’a pas vraiment changé depuis ! J’ai naturellement continué au fil des années, et puis un jour, j’ai voulu tenter le coup plus sérieusement et j’ai participé à mes premiers appels à textes, en 2013. Depuis, j’ai des phases d’écriture intense et des phases où rien ne sort de personnel (pour le travail c’est autre chose…), mais ça ne m’a jamais vraiment quitté en tout cas, ce besoin de raconter des choses aux autres.


3 - Tu viens du théâtre de rue. Est ce que tu connais d’autres auteurs de l’imaginaire qui sont originaire de ce milieu ? Penses tu que l’on soit susceptible d’y trouver un vivier d’auteurs comme le le jdr l’a été dans les années 90 ?
J’ai creusé dans ma mémoire, je crois en connaître un ou deux, mais finalement, je ne fréquente que trop peu ce milieu (ma compagnie fait de belles dates, mais très peu !). C’est sans doute possible d’y trouver plusieurs auteurs potentiels, mais du coup je n’ai pas de recul. Par contre, je peux témoigner que le monde du jeu de rôle et du grandeur nature est toujours aussi vivace et prolifique et qu’à mon avis, on peut toujours y trouver pas mal d’auteurs !

4 - Dans « éradication » et « déclaration de guerre » tu mêle SF et fantasy. Dans « Saint City » tu mélanges zombies et western. Qu’est ce qui t’attire dans le mélange des genres ?
C’est la liberté sans doute. Je n’aime pas les cases ! J’ai des nouvelles qui s’en tiennent à un genre, ça arrive aussi, mais si je dois partir ailleurs et mélanger deux ou trois genres, je ne m’embarrasse pas de questions, je le fais. Il est plus facile pour moi de mélanger SF et Fantasy, mais je m’étais bien amusée à faire mon zombie/western aussi ! Je n’aime pas les limites, je n’arrive pas à m’y tenir. Et puis j’aime l’idée que même dans dix siècles, la magie et les légendes côtoieront toujours la technologie… Alors pourquoi pas dans mes histoires aussi !

5 - Dans ta nouvelle « Lobre » tu semble très à l’aise avec l’histoire et la géographie de ton monde. Cette nouvelle s’inscrit - elle dans un ensemble plus vaste que tu vas décliner dans d’autres textes ?
Lobre était clairement un one-shot, je n’ai rien d’autres de prévu pour cet univers, encore que, ma foi, cette nouvelle pourrait prendre place dans un de mes univers Fantasy sur lequel je travaille de façon inégale depuis quelques années. Dans tous les cas, j’aime savoir ce que je raconte, j’ai besoin que les choses s’articulent de façon logique, ça m’aide à écrire. Du coup, en l’occurrence, j’avais besoin de savoir d’où venait mes deux fuyards, pourquoi, et où ils essayaient de se rendre. Sans ça, je n’aurais pas réussi à trouver un intérêt à l’histoire. Je travaille presque toujours comme ça quand je réfléchis à un nouveau projet. C’est même parfois sacrément contraignant…

6 - Peux tu nous présenter tes principaux projets littéraires ?
C’est assez chaotique ! Le principal projet n’est pas seulement littéraire, même s’il comprend une grosse part d’écriture : c’est l’organisation d’une grosse chronique de Grandeur nature sur 10 ans, dans un univers entièrement créé (et là, quand je dis que c’est contraignant que tout s’articule de façon logique… c’est un euphémisme). Ce projet est en partie littéraire, parce qu’il comprend l’écriture des histoires des quelques centaines de personnages, des peuples, des contes et légendes, mais aussi de nouvelles… Et bientôt, on annoncera officiellement qu’on rédigera un roman par an, racontant ce qui se passe dans cet univers, ailleurs. Par exemple, nous avons tout lancé en février 2016. Je m’attèle depuis peu à l’écriture d’un roman racontant ce qui s’est déroulé pendant l’année écoulée, ailleurs, en prenant en compte les actions des joueurs. On fera ça chaque année. Du coup, impossible de trop prévoir à l’avance, mais c’est un peu la beauté du projet !

Sinon, je me suis remise depuis peu à une aventure de Pavel Erkum (mon détective lutin), parce que je me suis rendue compte que les projets vraiment personnels manquaient à mon épanouissement. Je tiens énormément à ce projet de personnage récurent (donc une aventure a déjà été publiée dans un recueil de nouvelles !), et c’est d’ailleurs pour ça que je compte bien enchaîner sur une aventure western de mon exploratrice lutine, Kirkima Latross !

En dehors de ça… Chaque chose en son temps ! Je songe tout doucement à recommencer à participer aux appels à textes… On verra, l’année s’annonce déjà très chargée ! :)

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