mercredi 26 décembre 2012

Petite histoire de la fantasy française

La fantasy française n'apparaît pas comme un cheveux sur la soupe au milieu des années 80 avec Michel Pagel comme certains essaieraient de nous le faire croire et encore moins avec Mathieu Gaborit comme le pense la jeune génération induite en erreur là encore également par le discours d'un certain éditeur.
Tout commence dans les années 70 où certains auteurs reconnus ont des velléités d'écrire de la fantasy. Pierre Barbet qui lit couramment l'anglais a découvert le genre dans des publications anglo saxonnes et souhaitent en écrire. Mais chez Fleuve Noir on y tient pas plus que ça. Il écrira certes l'empire du Baphomet qui mêle moyen âge et récit cosmique mais il fera bien attention de rester dans la SF. Nathalie Henneberg est un autre de ces auteurs tenté par l'aventure fantasy. Cela donnera la novella, La quête psychédélique, publié à titre posthume quelques années après sa mort (récit que je confesse n'avoir pas lu).
Jean Luc Triolo, grand érudit du genre signale quelques titres dans les années 70 : la trilogie des mémoires de l'Arkonn Tecla de Jean Tur (voir http://www.actusf.com/spip/Le-billet-de-Jean-Luc-Triolo-8.html) et Sous l'araignée du sud de Dominique Roche et Charles Nightingale ( voir http://www.actusf.com/spip/Le-billet-de-Jean-Luc-Triolo-7.html). De son côté Jean Marc Lofficier cite régulièrement Christa Sylf, auteure également d'une trilogie à cette période. Mais ces ouvrages sont parus hors collection.
Il faudra attendre l'arrivée de Patrick Siry à la tête de Fleuve Noir Anticipation pour voir arriver la fantasy au catalogue de la collection populaire française. C'est ainsi que 1980 verra la parution de Tamkan le paladin, roman signé Gabriel Jan, auteur injustement sous estimé parmi les vieilles gloires du FNA.
Parallèlement Bruno Lecigne et Sylvianne Corgiat écrivent des textes de fantasy, des nouvelles d'abord mais il passeront au roman avec Oceane puis créeront une collection le Cycle des Chimères pour créer un univers partagé avec d'autres auteurs. Ainsi la collection accueillera Alain Paris, Jean Marc Ligny et Jean Pierre Hubert. Elle s'arrêtera au bout de quelques numéros, le public français n'étant sans doute pas près pour les univers partagés. Puis c'est autour de Daniel Walther de se lancer dans l'arène. Il publie la trilogie le livre de Swa chez Fleuve Noir et Nocturne sur fond d'épée chez Néo.
C'est durant l'année 1986 que les choses vont devenir sérieuse. Le Fleuve Noir accueille plusieurs grandes sagas du genre : le cycle des Antarcides de Alain Paris, les Akantor d'un certain Phil Laramie et bien entendu les flammes de la nuit de Michel Pagel. Un avenir commence à se dégager pour la fantasy en France où s'engouffreront Phlippe Guy, Hugues Douriaux, Samuel Dharma ( en fait Thomas Bauduret) et quelques autres. Jusqu'en 1996 la célèbre collection du Fleuve sera le fournisseur quasi exclusif de fantasy made in France. C'est en 1995 que Mnémos marquera l'entrée du genre dans une autre ère en publiant Mathieu Gaborit. Le reste est connu de tous.

dimanche 16 décembre 2012

Mon prochain gros truc.

Mon prochain gros truc est l'adaptation française de the next big thing, un meme viral où les auteurs exposent leur prochain projet avant de désigner d'autres auteurs qui font de même en suite sur leurs blogs respectifs. J'ai décidé de traduire les questions du meme et de l'importer en France. D'autant plus que contrairement au marché anglo saxons qui est saturé et où les éditeurs ont le soutien des agents pour trouver les bons auteurs. En France un auteur qui présente son projet actuel peut titiller les éditeurs. Que vous soyez nouvelliste, romanciers ou anthologiste c'est un assez bon moyen de promo.


1 Quel est le titre de votre prochain texte ?
Ecologies étrangères
2 D'où vous vient l'idée principale ?
Le but était de trouver un thème d'anthologie susceptible de fédérer un lectorat important. Le film Avatar étant un succès et les BD de Léo marchant elles aussi très bien, je me suis dit que les écosystèmes extraterrestres pouvaient être un thème fédérateur.
3 A quel genre appartient - il ?
SF évidemment.
4 Si votre texte était adapté au cinéma quels acteurs verriez vous dans les rôles principaux ?
Déjà il faudrait que je passe chaque texte en revue et les auteurs ne seraient sans doute pas d'accord. Je botte en touche.
5 Quel est le synopsis du texte en une phrase ?
Découvrez les biosphères extraterrestres auxquelles seront confrontées des explorateurs ou des colons, et toutes les variations autour du thème y compris les plus inattendues, surtout d'aileurs les plus inattendues.
6 Allez vous être publié par un éditeur ou en auto édition ?
L'anthologie est actuellement en lecture chez un éditeur numérique.
7 Combien de temps avez vous mis pour produire votre premier jet ?
Neuf mois pour réunir les textes.
8 A quel autre livre pouvez vous le comparer ?
Aucune anthologie comparable dans le domaine francophone récent.
9 Qui ou quoi a inspiré l'écriture de votre livre ?
Juste une idée qui me trottait dans la tête.
10 Que pourriez vous dire pour piquer l'intérêt de votre lecteur ?
Vous aimez les planètes étrangères, vous avez envie de découvrir des explorateurs découvrant les mystères du monde où ils ont débarqué, des colons aux prises avec des difficultés liés à leur environnement, et plein d'autres variations sur le thème de la confrontation à la biosphère étrangère. Une anthologie où le classique, le baroque et le poétique se côtoient.




jeudi 6 décembre 2012

Ecrire de la high fantasy made in France

On reproche assez souvent à la high fantasy d'être littérature anglosaxonne. Il est clair que pour créer une high fantasy française il faudrait s'adapter à notre culture.

Le décorum surtout devrait refléter les racines latines de notre pays. Exit les éléments issus des mythes germaniques. Ici ce serait un imaginaire issu de la culture greco romaine qui serait au coeur de ces projets littéraires. Les elfes et les nains y serait remplacé par les satyres et les centaures. Ces mythes greco romains voisineraient avec des sources médiévales. Mais là encore ce ne serait pas uniquement le mythe arthurien mais bien toutes les sources médiévales les plus créatives qui serait là utilisée des chansons de geste aux mirabilia en passant par les romans antiques. Bien sûr on veillera à s'inspirer de sources plus tardives et notamment de la Renaissance ( Rabelais étant bien entendu du nombre).
On mettrait également aux orties le royaume maléfique situé à l'est. L'adversaire serait un ennemi intérieur. Et les héros s'opposeraient à des églises corrompues, à des politiciens ambitieux, à des sociétés secrètes où à des dictatures.
ON éliminera aussi le thème de l'élu qui reflète plutôt la fascination de nos amis anglo saxons pour la religion. Evitons aussi les prophécies qui sont un artifices littéraires un peu casse gueule et faisons l'apologie du libre arbitre.