Nouveau Monde Hors série 1
Nouveau Monde est un webzine qui s'améliore de numéro en numéro. Et ce numéro spécial qui réunit les participants de l'avant dernière édition du tournoi des nouvellistes possède indéniablement de petites perles. On retiendra notamment les noms d'Alizé Villemin, de Loïc Mauran, d'Olivier Jarrige, de Hugo Dorgère et évidemment d'Eric Colson qui a déjà tout d'un grand nouvelliste et dont on attend avec impatience des publications professionnelles. J'ai été moins touché par les textes de fantastique / horreur mais c'est plutôt une question de goût ( d'autant plus que ce sont des nouvelles à chute ce que je n'apprécie pas plus que ça). Mais dans ce registre Françoise Grenier Droesch s'en sort vraiment bien avec un histoire à faire dresser les cheveux sur la tête ( et qui n'aurait pas dépareillé dans la Quatrième Dimension). On retrouve comme toujours, chez Nouveau Monde, un parfum de littérature populaire loin d'être déplaisant.
Glitch Out 1
Ce nouveau venu dans l'univers des webzine a relevé un défi qui ne me laisse pas indifférent. Les lecteurs de ce blog savent combien je tiens au dialogue entre les média. Et Glitch Out a décidé de créer un pont entre les littératures de l'imaginaire et l'univers du jeu vidéo. Ce numéro, dont la thématique est La fille et le robot comprend quelques nouvelles de SF dont les meilleures sont manifestement celles de Tom Ariaudo et de Patrick Ferrer. Je suis moins fan des autres qui m'ont paru plus classique dans leur traitement ( même si le texte de hard scient de Sham Madessi est très bon malgré une thématique relativement vue et revue). Le webzine se termine avec un dossier sur un jeu vidéo indépendant, The girl and the robot. Bref une initiative comme on aimerait en voir plus souvent.
dimanche 26 octobre 2014
lundi 20 octobre 2014
Les espoirs de l'imaginaire : Lousia Casal
Peux-tu
te présenter en quelques mots ?
J’écris
des nouvelles et des romans dans le genre de l’imaginaire avec une
préférence pour la science-fiction. Louisia Casal est mon
pseudonyme d’écrivain amateur.
Dans
la vie réelle, je suis informaticienne et j’essaie de concilier le
travail et l’écriture autant que possible. Je cours après le
temps comme je cours après le train...
Comment
es-tu arrivée à l’écriture ?
J’ai
toujours eu beaucoup d’imagination, mais je n’ai pas eu le
réflexe d’écrire tout de suite, par manque de confiance
principalement. Lorsque j’étais étudiante, je me suis amusée à
écrire un roman de science-fiction, puis j’ai commencé à écrire
des nouvelles, de une à cinq pages. J’ai adoré ces expériences
et j’ai continué. J’ai eu la chance de publier une nouvelle,
intitulée L’âtre
aimé,
en 2010 dans le fanzine Katapulpe. J’ai été très surprise, car
j’avais un regard très critique sur mes textes et c’était la
première fois que j’en soumettais un. Cette expérience réussie a
été décisive, car depuis je ne me suis plus arrêtée d’écrire.
En 2012, j’ai publié une deuxième nouvelle, intitulée La
ville nébuleuse,
dans le webzine Univers 12 d’Outremonde. Je dirai donc que ce sont
les nouvelles qui m’ont introduite dans le monde de l’écriture.
Peux-tu
évoquer ton projet de science-fiction pour jeunes adultes
« L’ascenseur voyageur » ?
Il
s’agit de mon premier roman. J’ai écrit le premier jet lors du
nanowrimo de novembre 2012 et depuis je le relis inlassablement pour
le corriger et l’améliorer. En 2013, j’ai écrit le deuxième
tome, toujours au cours d’un nano. L’ascenseur
voyageur,
c’est l’histoire d’un garçon, appelé Axel, envoyé dans un
monde appelé Ascor par l’ascenseur de son immeuble. Il y rencontre
Lancelot, un gamin de dix ans, et Olympe, une fille étonnante, qui
vont l’aider à trouver le moyen de redescendre à son étage. Et
cela ne va pas être facile, surtout si personne ne connait le mode
d’emploi de l’ascenseur voyageur...
Le
premier tome est actuellement sous le regard attentif des
bétalecteurs.
Quels
sont tes autres projets littéraires ?
J’ai
plusieurs projets en cours, principalement des romans. J’ai mis de
côté les nouvelles pour essayer un format plus long. Je suis à la
fin d’un roman en épisode, Tyr
l’immortelle,
qui raconte l’histoire de Lynn, une femme obligée de suivre l’âme
de son ami, emporté dans un monde où des Immortels règnent d’une
main de fer. C’est un mélange de fantasy et de fantastique.
J’ai
mis en pause un roman intitulé Les
Cités de Cristal
où l’héroïne est abandonnée, mourante, sur une planète aux
villes faites d’émeraude et de saphir. C’est un planet opera. Je
pense le reprendre l’année prochaine.
Pour
le nano de novembre, je travaille sur une novella de science-fiction
avec une touche de steampunk. J’en suis encore à l’élaboration
du plan.
Quels
sont tes autres activités dans le monde littéraire ?
Je
tiens un blog, Les
Actus Fictives
(www.lesactus.fictives.fr), où je donne mon avis sur les livres, les
films et les séries qui touchent le monde de l’imaginaire. J’ai
aussi posté plusieurs extraits de mes écrits.
J’ai
créé aussi, il y a quelques années, avec un autre passionné
d’écriture, le site Épopées
Fictives (http://www.epopees.fictives.fr/).
Ce site a pour but de recenser les appels à textes d’associations
et de maisons d’édition de l’imaginaire qui recherchent des
nouvelles. Un autre membre s’est ajouté à notre équipe pour
créer l’application android du site. Nous espérons offrir une
meilleure visibilité des ATs.
dimanche 12 octobre 2014
L'envers de l'auto édition
Encore une réaction à l'article de Thomas Munier.
En 2008 j'ai édité un recueil de nouvelles via The Book Editions. J'en ai assuré la promotion via un certain nombre de forums ainsi que par mon blog et quelques envois de mails ciblés. J'ai aussi distribué quelques exemplaires en service de presse lors de mon passage aux Utopiales. Bref j'ai vendu très peu d'exemplaires via les commandes en ligne. J'ai voulu continuer l'effort. Je me suis tourné vers les salons du livre ayant lieu dans ma région en commençant par les petits. Je me suis heurté à la dure réalité. Quand on écrit de la science fiction en Limousin on ne vous veut pas dans ce type de manifestation ( déjà que les auteurs de polar ont du mal à faire leur trou... et ne commencent tout juste à être reconnus. Mais c'est une autre histoire). Les services de presse mentionnés précédemment n'ont bien sûr donné lieu à aucune chroniques. J'ai découvert que l'auto édition c'est bien à condition de faire un énorme effort de communication. J'ai fini par abandonner le combat (je me rend compte que j'aurais pu évoquer ces faits dans l'année de l'échec).
S'auto-éditer cela veut dire être parti sur les routes tous les week ends et aller dans des salons un peu partout en France. En tout cas là où l'on vous veux bien (quand on est un auteur de l'imaginaire ce n'est pas le cas partout). Si l'on basculait dans le tout auto-édition comme le suggère Thomas, le problème se poserait pour tous les auteurs. Le système, même parti sur des bases radicalement différentes, ne changerait pas en profondeur. La philosophie se voudrait plus généreuse mais quelque part les auteurs ne seraient pas forcément plus gagnants qu'à l'heure actuelle. En Effet ceux qui aurait le plus d'argent ou le meilleur réseau auraient les moyens de se faire connaître mieux que les autres. Ce ne serait pas forcément les meilleurs auteurs qui seraient les plus reconnus.
Les auteurs seraient obligés en effet de prendre en charge tous les efforts de communication qui sont aujourd'hui l'apanage des éditeurs. Et ça peut revenir cher de se faire connaître.
Sur la difficulté pour les auteurs auto-édité ainsi que ceux qui sont publiés par de petits éditeurs je renvoie aux article du blog de Yves Daniel Crouzet : http://yvesdanielcrouzet.blogspot.fr
Bref l'analogie avec la permaculture a ses limites ( le paysan vend dans son territoire, la culture n'a pas forcément de frontière géographique). D'autant plus que les lecteurs ont des goûts différents et tout le monde n'a pas la même approche de la lecture ( tandis que tout le monde est obligé d'acheter des produits agricoles pour subsister). Elle vaut toutefois en ce qui concerne la créativité et les pratiques de l'auteur ainsi que sa manière d'écrire. Il vaudrait mieux que l'édition parte sur un nouveau modèle économique et que la librairie fasse de même. Car je pense que ces deux secteurs sont à même d'innover même pour vendre du livre papier.
En 2008 j'ai édité un recueil de nouvelles via The Book Editions. J'en ai assuré la promotion via un certain nombre de forums ainsi que par mon blog et quelques envois de mails ciblés. J'ai aussi distribué quelques exemplaires en service de presse lors de mon passage aux Utopiales. Bref j'ai vendu très peu d'exemplaires via les commandes en ligne. J'ai voulu continuer l'effort. Je me suis tourné vers les salons du livre ayant lieu dans ma région en commençant par les petits. Je me suis heurté à la dure réalité. Quand on écrit de la science fiction en Limousin on ne vous veut pas dans ce type de manifestation ( déjà que les auteurs de polar ont du mal à faire leur trou... et ne commencent tout juste à être reconnus. Mais c'est une autre histoire). Les services de presse mentionnés précédemment n'ont bien sûr donné lieu à aucune chroniques. J'ai découvert que l'auto édition c'est bien à condition de faire un énorme effort de communication. J'ai fini par abandonner le combat (je me rend compte que j'aurais pu évoquer ces faits dans l'année de l'échec).
S'auto-éditer cela veut dire être parti sur les routes tous les week ends et aller dans des salons un peu partout en France. En tout cas là où l'on vous veux bien (quand on est un auteur de l'imaginaire ce n'est pas le cas partout). Si l'on basculait dans le tout auto-édition comme le suggère Thomas, le problème se poserait pour tous les auteurs. Le système, même parti sur des bases radicalement différentes, ne changerait pas en profondeur. La philosophie se voudrait plus généreuse mais quelque part les auteurs ne seraient pas forcément plus gagnants qu'à l'heure actuelle. En Effet ceux qui aurait le plus d'argent ou le meilleur réseau auraient les moyens de se faire connaître mieux que les autres. Ce ne serait pas forcément les meilleurs auteurs qui seraient les plus reconnus.
Les auteurs seraient obligés en effet de prendre en charge tous les efforts de communication qui sont aujourd'hui l'apanage des éditeurs. Et ça peut revenir cher de se faire connaître.
Sur la difficulté pour les auteurs auto-édité ainsi que ceux qui sont publiés par de petits éditeurs je renvoie aux article du blog de Yves Daniel Crouzet : http://yvesdanielcrouzet.blogspot.fr
Bref l'analogie avec la permaculture a ses limites ( le paysan vend dans son territoire, la culture n'a pas forcément de frontière géographique). D'autant plus que les lecteurs ont des goûts différents et tout le monde n'a pas la même approche de la lecture ( tandis que tout le monde est obligé d'acheter des produits agricoles pour subsister). Elle vaut toutefois en ce qui concerne la créativité et les pratiques de l'auteur ainsi que sa manière d'écrire. Il vaudrait mieux que l'édition parte sur un nouveau modèle économique et que la librairie fasse de même. Car je pense que ces deux secteurs sont à même d'innover même pour vendre du livre papier.
Permaculture éditoriale
Je réagis à l'excellent article de l'auteur de jeu de rôles, Thomas Munier :
http://outsider.rolepod.net/la-permaculture-creative/
Je pense que l'on peut trouver un équilibre entre la démarche jusqu'au boutiste de l'auto édition et le système éditorial. Aujourd'hui, un éditeur essaie de détecter une oeuvre sur laquelle il va capitaliser pour en faire un best seller, il va mettre le paquet au niveau communication, il va en inonder les libraires qui n'en veulent pas forcément. Le best seller doit permettre de compenser les pertes sur des oeuvres plus risquées dont certaines se vendent de manière ridicule.
Un autre système est possible. Notamment pour les littératures de l'imaginaire.
- Déjà on tire chaque ouvrage au même nombre d'exemplaires et la même mise en place. Et si un titre marche mieux que les autres on fait un retirage grâce à l'impression à la demande. Comme ça il n'y aura pas un titre qui étouffera les autres.
- Au niveau de la communication on ne fait pas plus d'efforts pour un titre ou un autre. Pas de favoritisme. Ce que l'on veut c'est qu'ils se vendent tous. Le marketing est fait non pour soutenir des titres mais pour soutenir le travail de l'éditeur dans son ensemble.
- On essaye d'avoir une production la plus éclectique possible. On publie aussi bien de la SF, de la fantasy, du fantastique.
- On ne signe aucun contrat à priori. On fait signer le contrat à l'auteur après acceptation du manuscrit et certainement pas avant le début de l'écriture. Même si l'on commande un titre à un auteur, on attend qu'il ai fini de l'écrire pour signer un contrat ( on se prémunit ainsi contre certains aléas). On ne force jamais un auteur à écrire la suite de ceci, s'il veut faire un break et passer à un autre projet. Le contrat à priori est une violence contre les auteurs. Il les force à se consacrer en priorité à un projet à l'exclusion des autres. Comme ça pas de problème de manuscrit non rendus dans les temps ou ne correspondant pas à ce que veut l'éditeur.
- On essaie d'être présent dans les points de vente les plus éclectiques. La librairie bien sûr mais aussi les maisons de la presse, les bureaux de tabac, les épiceries rurales ( être présent en zone rural là où il n'y pas de librairie ça compte) et pourquoi pas les bars geeks, les boutiques de jeux ou de jeux vidéos, les boutiques geeks.... Bref être là où on peut trouver une clientèle intéressée et pas seulement là où l'on vend des produits culturels. Et pourquoi pas se diffuser en vente en réunion en passant par l'intermédiaire des cafés associatifs ou des lieux alternatifs.
Personne aujourd'hui dans l'édition ne se lance dans cette démarche. Mais au niveau des deux premiers points c'était ce que faisait Fleuve Noir avant les années 90. C'est également comme cela que Harlequin s'est imposé sur le marché de la romance. Ca peut faire réfléchir finalement.
http://outsider.rolepod.net/la-permaculture-creative/
Je pense que l'on peut trouver un équilibre entre la démarche jusqu'au boutiste de l'auto édition et le système éditorial. Aujourd'hui, un éditeur essaie de détecter une oeuvre sur laquelle il va capitaliser pour en faire un best seller, il va mettre le paquet au niveau communication, il va en inonder les libraires qui n'en veulent pas forcément. Le best seller doit permettre de compenser les pertes sur des oeuvres plus risquées dont certaines se vendent de manière ridicule.
Un autre système est possible. Notamment pour les littératures de l'imaginaire.
- Déjà on tire chaque ouvrage au même nombre d'exemplaires et la même mise en place. Et si un titre marche mieux que les autres on fait un retirage grâce à l'impression à la demande. Comme ça il n'y aura pas un titre qui étouffera les autres.
- Au niveau de la communication on ne fait pas plus d'efforts pour un titre ou un autre. Pas de favoritisme. Ce que l'on veut c'est qu'ils se vendent tous. Le marketing est fait non pour soutenir des titres mais pour soutenir le travail de l'éditeur dans son ensemble.
- On essaye d'avoir une production la plus éclectique possible. On publie aussi bien de la SF, de la fantasy, du fantastique.
- On ne signe aucun contrat à priori. On fait signer le contrat à l'auteur après acceptation du manuscrit et certainement pas avant le début de l'écriture. Même si l'on commande un titre à un auteur, on attend qu'il ai fini de l'écrire pour signer un contrat ( on se prémunit ainsi contre certains aléas). On ne force jamais un auteur à écrire la suite de ceci, s'il veut faire un break et passer à un autre projet. Le contrat à priori est une violence contre les auteurs. Il les force à se consacrer en priorité à un projet à l'exclusion des autres. Comme ça pas de problème de manuscrit non rendus dans les temps ou ne correspondant pas à ce que veut l'éditeur.
- On essaie d'être présent dans les points de vente les plus éclectiques. La librairie bien sûr mais aussi les maisons de la presse, les bureaux de tabac, les épiceries rurales ( être présent en zone rural là où il n'y pas de librairie ça compte) et pourquoi pas les bars geeks, les boutiques de jeux ou de jeux vidéos, les boutiques geeks.... Bref être là où on peut trouver une clientèle intéressée et pas seulement là où l'on vend des produits culturels. Et pourquoi pas se diffuser en vente en réunion en passant par l'intermédiaire des cafés associatifs ou des lieux alternatifs.
Personne aujourd'hui dans l'édition ne se lance dans cette démarche. Mais au niveau des deux premiers points c'était ce que faisait Fleuve Noir avant les années 90. C'est également comme cela que Harlequin s'est imposé sur le marché de la romance. Ca peut faire réfléchir finalement.
jeudi 9 octobre 2014
Réorientation du marché
On a pu lire cela sur le blog de l'éditeur américain PYR : "We’ve recently heard from independent booksellers that their customers are hungry for science fiction again, despite the predominance of fantasy over these last several years. "
Ce qui est important ici c'est de voir que c'est chez les libraires indépendants qu'est réclamé ce retours de la science fiction. Il est clair que l'édition américaine de l'imaginaire s'était réorienté vers la grande distribution. Le développement de la paranormal romance et de la fantasy urbaine a héroïne orientée vers un public féminin allait dans ce sens. D'autant plus que les librairies indépendantes avaient tendance à disparaître ( surtout dans les malls) et que les chaînes comme Barnes and Noble ou Borders se mettaient à phagocyter le public des centres villes. L'édition américaine s'est détournée du public de la librairie et pensait que l'avenir du livre était le supermarché. Pendant ce temps là on remarquait que la SF résistait bien en Grande Bretagne. Mais voilà en Grande Bretagne les supermarchés ferment et sont progressivement remplacé par des magasins de proximités et la librairie indépendante a encore une place dans le paysage même si ce n'est pas forcément rose avec une conjoncture assez maussade.
Mais voilà que le nombre de librairie indépendante se met à augmenter aux USA (http://www.slate.fr/story/92011/librairies-independantes-lecture) et qu'il faut revenir à une situation normale. Les éditeurs ont commencé déjà à diversifier l'offre en fantasy et l'on sent que la fantasy urbaine à héroïne est en régression. Reste la SF sur lequel on est un peu timide encore malgré un léger frémissement que l'on sent. Mais ça va venir puisque le lectorat la réclame.
En France aussi nous avons connu la réorientation du marché vers la grande distribution avec l'apparition de la bit lit. Et nos rayons de librairie ressemblent de plus en plus à des rayons de supermarchés. La SF et même la fantasy sont de moins en moins visibles au milieu de la masse des parutions de bit lit. Même si les libraires se font plus rares et que chez certains indépendants nos littératures ne sont pas en odeur de sainteté, il ne faudrait pas non plus oublier les maisons de la presse qui semblent avoir reléguées pour les plus importantes d'entre elles les littératures de l'imaginaire à la portion congrue. Donc cette réorientation est peut être ce qui est arrivé de pire aux littératures de l'imaginaire. La SF populaire et la fantasy populaire de qualité se font plus rare et la bit lit envahit nos librairies. Je n'ai rien contre la bit lit et notamment certaines séries de fantasy urbaine qui sont fort respectables. Mais que l'on se sente obligé d'introduire de la paranormal romance (qui devrait être en rayon romance) là je dis non.
Ce qui est important ici c'est de voir que c'est chez les libraires indépendants qu'est réclamé ce retours de la science fiction. Il est clair que l'édition américaine de l'imaginaire s'était réorienté vers la grande distribution. Le développement de la paranormal romance et de la fantasy urbaine a héroïne orientée vers un public féminin allait dans ce sens. D'autant plus que les librairies indépendantes avaient tendance à disparaître ( surtout dans les malls) et que les chaînes comme Barnes and Noble ou Borders se mettaient à phagocyter le public des centres villes. L'édition américaine s'est détournée du public de la librairie et pensait que l'avenir du livre était le supermarché. Pendant ce temps là on remarquait que la SF résistait bien en Grande Bretagne. Mais voilà en Grande Bretagne les supermarchés ferment et sont progressivement remplacé par des magasins de proximités et la librairie indépendante a encore une place dans le paysage même si ce n'est pas forcément rose avec une conjoncture assez maussade.
Mais voilà que le nombre de librairie indépendante se met à augmenter aux USA (http://www.slate.fr/story/92011/librairies-independantes-lecture) et qu'il faut revenir à une situation normale. Les éditeurs ont commencé déjà à diversifier l'offre en fantasy et l'on sent que la fantasy urbaine à héroïne est en régression. Reste la SF sur lequel on est un peu timide encore malgré un léger frémissement que l'on sent. Mais ça va venir puisque le lectorat la réclame.
En France aussi nous avons connu la réorientation du marché vers la grande distribution avec l'apparition de la bit lit. Et nos rayons de librairie ressemblent de plus en plus à des rayons de supermarchés. La SF et même la fantasy sont de moins en moins visibles au milieu de la masse des parutions de bit lit. Même si les libraires se font plus rares et que chez certains indépendants nos littératures ne sont pas en odeur de sainteté, il ne faudrait pas non plus oublier les maisons de la presse qui semblent avoir reléguées pour les plus importantes d'entre elles les littératures de l'imaginaire à la portion congrue. Donc cette réorientation est peut être ce qui est arrivé de pire aux littératures de l'imaginaire. La SF populaire et la fantasy populaire de qualité se font plus rare et la bit lit envahit nos librairies. Je n'ai rien contre la bit lit et notamment certaines séries de fantasy urbaine qui sont fort respectables. Mais que l'on se sente obligé d'introduire de la paranormal romance (qui devrait être en rayon romance) là je dis non.
mardi 7 octobre 2014
Les espoirs de l'imaginaire : Richard Mespléde
1
Peux tu te présenter en quelques mots ?
J'ai
vu le jour dans d'étranges circonstances lors du solstice d'hiver
1975, dans les Landes. Je suis père de famille et exerce
actuellement la profession passionnante d'animateur en gérontologie.
Mais j'ai une identité secrète, je mène une double vie : j'écris
des histoires fantastiques.
2 Comment es-tu arrivé à l'écriture ?
Je
dirais plutôt que c'est l'écriture qui est arrivée à moi. Grand
lecteur depuis l'âge de dix ans environ (il m'est arrivé de lire
jusqu'à trois cent romans par an) mon besoin d'évasion a rapidement
orienté mes lectures vers l'imaginaire. Science-fiction, fantasy,
horreur, fantastique sous toutes leurs formes... je me suis beaucoup
nourri de grands classiques de ces genres comme de bouquins d'auteurs
beaucoup moins connus. Et puis, adolescent, j'ai commencé à écrire,
pour extérioriser mes démons intérieurs et surtout évacuer un
trop-plein d'imagination. Quelques nouvelles et poèmes d'abord, que
je faisais lire aux copains lesquels, adeptes de jeux de rôles, y
trouvaient parfois l'inspiration, ce qui m'a logiquement encouragé à
continuer. Après avoir gagné quelques concours d'écritures qui
m'ont permis d'être publié dans de modestes supports
(essentiellement des fanzines spécialisés dans les littératures de
l'imaginaire et les univers rôlistiques), j'ai contribué, depuis
2007, à des publications plus sérieuses. Notamment le regretté
magazine Black Mamba. En 2009, mes textes commencent à apparaître
au sommaire d'anthologies aux éditions Sombres Rets et la Porte
Littéraire. J'ai écrit en outre une pièce de théâtre et quelques
chansons. Voilà, en gros, mon parcours. Celui d'un autodidacte
passionné d'imaginaire.
3 Peux tu nous parler de ton projet de cycle "Chroniques de l'Ouroboros" ?
"Le
Cycle d'Ouroboros" plus exactement, est né il y a environ vingt
ans, à la suite d'un rêve étrange dans lequel j'ai eu la vision de
cinq géants gardant cinq portes... Obnubilé par ce songe j'ai
commencé à travailler (à l'époque, sur papier puis sur machine à
écrire) sur un cycle de romans. Peu à peu les ogres ont disparu, de
même que les portes. Je n'ai finalement gardé que le chiffre 5, qui
est une icône numérologique et mystique de mon univers.
Pendant
environ dix ans j'ai effectué de très nombreuses recherches dans
des domaines aussi disparates que la flore amazonienne, la mécanique
céleste ou le panthéon de l'Egypte antique afin d'élaborer tout un
univers digne de ce nom. Je me suis rendu compte, au fur et à mesure
de mes travaux, de l'ampleur du chantier! Lorsqu'on veut donner corps
et crédibilité à un univers imaginaire, il convient d'établir de
solides fondations, ce qui signifie ne rien laisser au hasard. J'ai
recommencé l'écriture du premier roman au moins huit fois,
balançant à la poubelle (je le regrette aujourd'hui!) des centaines
de pages à chaque fois... Le premier tome de ce projet
mégalomaniaque (je crois vraiment qu'on peut le qualifier ainsi, et
j'assume mes ambitions) est achevé, mais pas encore publié.
J'attends de terminer le deuxième, en réalité, pour le corriger et
"lier la sauce" avant de me mettre effectivement en chasse
d'un éditeur, car ces deux premiers tomes sont inextricablement
mélés. Sans rien dévoiler, je préciserais juste que j'ai fait
quelques entorses aux standards des récits de fantasy. En d'autres
termes, l'un des buts que je poursuis en écrivant ce cycle est de
sortir des sentiers battus : en tant que lecteur, je me rends compte
qu'on tombe souvent sur le même schéma en fantasy, et je souhaite
m'en démarquer!
Il
peut paraître insensé de se dire que j'ai passé 20 ans à
travailler sur ce projet alors qu'aujourd'hui le deuxième tome n'est
pas encore achevé... Le calcul serait simple pour dire qu'une vie ne
suffirait pas à en achever l'oeuvre! D'autant plus que je prévois
au moins cinq opus pour considérer cette oeuvre comme achevée...
Mais je sais que lorsque j'aurai terminé l'écriture du deuxième
tome de cette fresque, les trois autres suivront naturellement très
vite. Lorsque les fondations d'une tour, aussi importante soit-elle,
sont bien faites, la construction proprement dite se fait
naturellement, en un temps restreint. L'univers du "Cycle
d'Ouroboros" est vaste, et se décline, outre le cycle susnommé,
sous forme de nouvelles, de poèmes, de chansons... Certains de ces
textes sont d'ores et déjà publiés, ce qui me permet de faire
découvrir l'univers que j'ai créé tout en mesurant la satisfaction
et les attentes du lectorat.
4 Tu as collaboré au projet d'univers de fantasy partagé de Mathieu Guibé et Mestr Tom. Que t'as apporté cette expérience ?
A
la suite de plusieurs publications de mes textes dans les anthologies
de "la Porte Littéraire", Mestr Tom m'a contacté en 2009
pour me proposer d'écrire un roman à quatre mains. Séduit par
l'idée, et anticipant les intérêts personnels que nous tirerions
d'un tel partenariat, j'ai aussitôt relevé le défi. L'exercice
s'est révélé à la fois ardu et enrichissant : écrire un roman à
partir d'une histoire et d'un univers qui ne sont pas les miens n'est
pas facile a
priori.
Il a fallu échanger énormément avec Mestr Tom pour rester fidèle
à son univers et ses attentes pour, finalement, parvenir à écrire
"Sourtha". Satisfait de mon travail, Mestr Tom m'a
rapidement proposé d'écrire un autre opus. "Les Terres
Promises" a ainsi été publié en 2011. Enfin, notre troisième
collaboration sera publiée dans quelques semaines aux éditions
Durand Peyrolle. Il s'agit d'un roman de fantasy humoristique, encore
un exercice à la fois difficile et riche en apprentissage pour moi!
5 Tu as également en projet un cycle mêlant western et fantasy dont une nouvelle est parue dans le numéro 12 de Outremonde. Peux tu nous en parler plus en détail ?
Je
suis passionné de western spaghettis. Les films de Sergio Leone me
sont chers, et j'aime puiser mon inspiration en les visionnant ou en
écoutant les musiques d'Ennio Morricone, lesquelles bercent mes
doigts tandis qu'ils s'acharnent sur le clavier de mon ordinateur.
Cela fait de nombreuses années que j'ai entrepris d'écrire une
série de textes courts se déroulant pendant la Guerre de Sécession.
Il s'agit de nouvelles uchroniques. A un moment donné de cet
événement historique, quelque chose s'est produit qui a
considérablement changé le monde. Dans mes écrits, cet important
conflit ne s'est pas terminé en 1865. Des armées de morts-vivants,
de créatures mutantes et d'autres abominations continuent de
guerroyer dans un monde où la technologie et le steampunk font loi.
J'avoue avoir puisé mon inspiration, outre dans les films de Leone,
dans le jeu de rôle Deadlands et l'univers de la Tour Sombre de
Stephen King. Au final, je me suis suffisamment écarté de ces
sources d'inspiration pour créer un univers totalement nouveau et,
il faut l'avouer, désespéré, dans lequel mes personnages n'ont
guère plus de chance de survie (ou de conserver leur intégrité
psychique) que dans les récits de Lovecraft.
Quelques-unes
des nouvelles se déroulant dans cet univers ont d'ores et déjà été
publiées. Horizona Dream est parue dans l'Outremonde n°12.
Assassin, Pour une poignée de Gueulards, Pour quelques Gueulards de
plus ont été publiées dans les anthologies de la Porte Litéraire.
Quinte Flush a rejoint le sommaire de l'anthologie "Mystère et
Mauvais Genre" chez Sombres Rets... Aujourd'hui, je poursuis
l'élaboration d'un recueil compilant ces textes dans le but de le
soumettre à un éditeur. Mais je ne m'estime pas encore prêt. Il me
reste quelques nouvelles à écrire pour en venir à bout. 2015 est
l'objectif que je me suis fixé pour trouver un éditeur à ce
recueil.
6 Quels sont tes autres projets littéraires ?
J'en ai beaucoup. Outre le Cycle d'Ouroboros et le recueil de "fantasy-western-horreur-steampunk" dont nous avons déjà parlé, j'envisage d'écrire un polar de science-fiction se déroulant dans une maison de retraite, un survival-horror sans zombies, et au moins une cinquantaine d'autres futur best-sellers! Sans compter mon projet d'écriture d'histoires courtes à quatre mains en cadavrexquis, un recueil de nouvelles dans l'univers du Cycle d'Ouroboros, un autre orienté SF, et des poèmes, des chansons, etc.... La liste est longue, et la vie sera trop courte, j'en ai conscience, pour mener tous ces projets à terme. Mais je continue d'y croire!
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