dimanche 22 septembre 2013

Moi, rôliste

A l'initiative de Stéphane Galay pour lutter contre les attaques dont les rôlistes sont encore victimes, il existe un appel à témoignage pour que les rôlistes évoquent ce que leur apporté le JDR. Je n'avais toujours pas répondu à l'appel.  Je vais donc faire mon coming out de rôliste.

J'ai découvert le jeu de rôles par une matinée froide de 1986. Un nouvel élève vient d'arriver au collège, nous sommes en troisième et pendant le cours de gym il me parle du jdr. J'avais vu reportage dessus deux ans avant dans une émission de Patrice Drevet qui devait s'appeler "c'est super". Toute suite j'ai envie d'essayer, et un autre élève aussi. Je suis ferré et depuis ma carrière rôliste est un peu en dent de scie avec période d'hyperactivité et d'autres où je n'ai plus de tablée régulière et je ne joue qu'aux conventions.
Grâce au jeu de rôles j'ai acquis une culture et un vocabulaire bien plus développé que celui que j'avais jusqu'alors.
Grâce au jeu de rôles j'ai rencontré ceux qui sont devenus mes deux meilleurs amis. Et qui le sont restés depuis.
Grâce au jeu de rôles je n'ai pas découvert la SF. Mon immersion dans les littératures de l'imaginaire a été concomittante. Mais si j'ai eu envie de m'investir dans le fandom de me bouger c'est aussi je pense au jdr que je le dois. Un loisir qui donne envie de s'investir, de se remuer et surtout de diffuser et de valoriser l'imaginaire.
Le jeu de rôles m'a aussi fait rencontrer toute sorte de gens, donc certains m'ont énormément apporté. Bref je ne serais pas le même sans le jeu de rôles.
J'ai conscience que mon témoignage n'est pas extraordinaire, ni exotique. Mais bon, j'apporte de l'eau à la cause à manière.

samedi 7 septembre 2013

Du lectorat de l'imaginaire

Aujourd'hui  les éditeur de l'imaginaire se plaignent du faible niveau des ventes des littératures de l'imaginaire. La crise n'explique pas tout. Je pense qu'on s'est tout simplement trompé de public. Faire lire de l'imaginaire aux lecteurs de blanche ou à la ménagère n'était pas les stratégies à adopter. 
Il fallait entre autre s'intéresser aux publics geeks - gamers, rolistes, amateurs de manga ou de comics... Ils n'ont pas été la cible privilégié. 
Mais ma bonne dame les geeks ils ne vont pas en supermarché et pour vendre du poche il faut distribuer en supermarché, donc viser la ménagère. Oui c'est vrai. Mais ce faisant on a fait l'économie du débat sur  d'éventuels réseaux parallèles de distribution. Au début des années 50 Armand de Caro, fondateur du Fleuve Noir a eu l'idée pour contourner le réseau de distribution Hachette alors tout puissant de créer son propre réseau de distribution en s'appuyant sur des commerces de proximité principalement des bureaux de tabac et des commerces ruraux généralistes. Résultat, de tout les éditeurs populaires de l'aprés guerre Fleuve Noir sera le seul à survivre. Donc aujourd'hui il s'agirait de savoir quels sont les lieux fréquentés par les geeks et avec lesquels les éditeurs pourraient travailler. Plus difficile à faire qu'à dire, d'autant que la plupart des éditeurs ne peuvent se payer une étude de marché. On est bien d'accord.

D'autant que ce rapprochement avec les geeks ne peut être fait par les seuls éditeurs. Que les revues de jeux vidéos ou de jeux de rôles publient régulièrement des nouvelles ou des critiques de SF. De même pour les magazines consacrés à la culture geek. (Et si les éditeurs de certaines revues passent par ce blog ,je suis prêt à aller au charbon si l'on me propose un beau projet.) Il faut se souvenir que certaines revues de bandes dessinée ont eu cette politique d'ouverture dans les années 80. Souvenons nous de la rubrique de Roland C Wagner dans Casus Belli. Il faut avoir des volontés communes qui convergent et là ce n'est pas vraiment facile à organiser.