dimanche 23 avril 2017

Les espoirs de l'imaginaire : Sylvain Lamur

1- Peux tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour, Sylvain Lamur, auteur toulousain de 37 ans. Je publie des nouvelles de fantastique et de SF depuis 2012, dans des anthologies, des revues, etc... et j'ai un premier roman qui est paru en mars dernier, chez Rivière Blanche.
2- Comment es tu venu à l’écriture ?
J'y suis venu très tôt ; d'abord pour jouer, tout simplement. Aujourd'hui encore je garde en ligne de mire cet aspect de plaisir pris à tordre la réalité dans tous les sens, à l'essorer et et la déformer autant que l'on veut. Chronologiquement, je dirais que j'ai commencé vers les 10 ans, avec des petites histoires de rien du tout, illisibles et jamais terminées ; et puis, c'est toujours resté là , comme une priorité à laquelle on ne cède pas parce qu'il faut bien que la vie se fasse, que l'assiette se remplisse. Jusqu'au jour où j'ai décidé de m'y mettre sérieusement : que ce soit écrire ou soumettre mes textes. J'avais trouvé un travail entre temps, que je pratique toujours. Ça aide, quand on veut prendre le temps de construire une vraie démarche - en tout cas, ça m'a aidé, moi, et je crois que j'aurais été incapable de le faire sans ça. Il y a aussi eu une maturation indispensable, je crois.
3 - Peux tu nous parler de Quaillou, ton premier roman paru chez Rivière Blanche ?
Il s'agit d'un Space Opera, un genre qui revient en force et que je suis assez fier de représenter, à mon humble niveau. Je l'ai écrit sans trop réfléchir, en essayant d'y mettre un rythme intense grâce à des chapitres très courts et en le bourrant de péripéties burlesques, invraisemblables ou plus dramatiques. On y trouve, en vrac, un drôle d'astéroïde, un séducteur à la manque, des trous cachés dans les replis de l'espace, des nymphes tentatrices ô combien dévouées et efficaces, une prison où on est heureux, une paire de robots au service d'une inspectrice de police chauve, un porte-monnaie inépuisable et le Sage du fin-fond de l'espace, qui connaît la réponse à TOUTES les questions. Ma perspective est d'arriver à construire des histoires où la narration ne nous prive pas de recul poétique ou de réflexions diverses sur l'ordre des choses, la psychologie des uns ou des autres, les priorités de l'univers... J'espère y être arrivé, mais ce sera au public de me le dire.
4 - Tu as écrit plusieurs novellas steampunk chez House Made of Dawn. Est ce que tu comptes revenir à ce genre ?
Absolument ! Je suis un gros gros fan de Powers, Blaylock et Jeter, qui ont inventé le genre et sont pour moi des auteurs source ; j'ai, depuis, pas mal lu dans le genre, avec de bonnes trouvailles (Pevel, Gibson/Sterling, Paul Di Filippo...) et d'autres déceptions (non, je ne citerai personne) ; j'ai aussi beaucoup découvert des productions effectives des genres de l'imaginaire au 19ème siècle, le Merveilleux scientifique que l'on redécouvre depuis quelques années. Un recueil de nouvelles, qui contiendra entre autre Une Horlogerie Complexe, déjà parue l'année dernière dans Etherval, et Ngurummpii, une petite nouvelle sur un petit aborigène confronté aux conséquences de l'installation des Blancs dans son pays au XIXème siècle et qui est présente dans le recueil Gentlemen Mécaniques, aux éditions de l'Instant, a été retenu pour publication et est  en attente... pour l'instant. Ensuite, les deux novellas publiées chez House Made of Dawn, Le Sens de la vie et De Monstrorum natura, ont été développées en un roman, dont l'une des ambitions est de rendre hommage à la littérature du 19ème. J'ai encore pas mal de travail dessus, et ensuite je me lancerai dans la recherche d'un éditeur. Il y aura encore d'autres projets, lointains ; l'un d'entre eux portera sur un personnage qui me fascine, un explorateur toulousain dont la mort reste non élucidée et entourée de nombreux mystères. Mais c'est encore lointain.
5- Quels sont tes principaux projets littéraires ?
Quaillou, qui marche assez bien, va connaître une suite, à paraître toujours chez Rivière Blanche en 2018 ; il y aura peut-être même une trilogie, au final, composée de trois histoires qui pourront se lire à la fois indépendamment et être reliées les unes aux autres. Ensuite, j'ai en préparation une autre anthologie pour les éditions Arkuiris, sur un thème un peu complexe, Tisseurs de mondes. J'aimerais en préparer d'autres, mais je verrai ce que celle-ci donne, déjà.

vendredi 21 avril 2017

Les espoirs de l'imaginaire : Tiphaine Levillain

1- Peux tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Tiphaine et je vis actuellement en pleine campagne bretonne, dans une yourte, avec mon Lutin, mes chiens et mon chat. Depuis quelques mois, mon bureau se trouve dans une caravane : la vraie vie de bohème ! Cela reflète assez bien la vie que je mène, entre organisation de chasses au trésor, de jeu de rôle grandeur nature, de jeux de piste et la création de spectacles mettant en scène des créatures imaginaires… À l’aube de ma trentième année, on peut dire que j’ai assez bien réussi à réaliser mon rêve de petite fille : je vis dans des mondes imaginaires à longueur de temps !

2 - Comment es tu arrivé à l’écriture ?
J’ai toujours aimé les histoires. Petites, je lisais et relisais les recueils de contes et légendes qu’on avait à la maison. Puis j’ai voulu raconter la mienne, pour la première fois en sixième. Il s’agissait des aventures d’une petite fille en Brocéliande, qui rencontrait dragons, elfes, lutins, fées… Mon univers n’a pas vraiment changé depuis ! J’ai naturellement continué au fil des années, et puis un jour, j’ai voulu tenter le coup plus sérieusement et j’ai participé à mes premiers appels à textes, en 2013. Depuis, j’ai des phases d’écriture intense et des phases où rien ne sort de personnel (pour le travail c’est autre chose…), mais ça ne m’a jamais vraiment quitté en tout cas, ce besoin de raconter des choses aux autres.


3 - Tu viens du théâtre de rue. Est ce que tu connais d’autres auteurs de l’imaginaire qui sont originaire de ce milieu ? Penses tu que l’on soit susceptible d’y trouver un vivier d’auteurs comme le le jdr l’a été dans les années 90 ?
J’ai creusé dans ma mémoire, je crois en connaître un ou deux, mais finalement, je ne fréquente que trop peu ce milieu (ma compagnie fait de belles dates, mais très peu !). C’est sans doute possible d’y trouver plusieurs auteurs potentiels, mais du coup je n’ai pas de recul. Par contre, je peux témoigner que le monde du jeu de rôle et du grandeur nature est toujours aussi vivace et prolifique et qu’à mon avis, on peut toujours y trouver pas mal d’auteurs !

4 - Dans « éradication » et « déclaration de guerre » tu mêle SF et fantasy. Dans « Saint City » tu mélanges zombies et western. Qu’est ce qui t’attire dans le mélange des genres ?
C’est la liberté sans doute. Je n’aime pas les cases ! J’ai des nouvelles qui s’en tiennent à un genre, ça arrive aussi, mais si je dois partir ailleurs et mélanger deux ou trois genres, je ne m’embarrasse pas de questions, je le fais. Il est plus facile pour moi de mélanger SF et Fantasy, mais je m’étais bien amusée à faire mon zombie/western aussi ! Je n’aime pas les limites, je n’arrive pas à m’y tenir. Et puis j’aime l’idée que même dans dix siècles, la magie et les légendes côtoieront toujours la technologie… Alors pourquoi pas dans mes histoires aussi !

5 - Dans ta nouvelle « Lobre » tu semble très à l’aise avec l’histoire et la géographie de ton monde. Cette nouvelle s’inscrit - elle dans un ensemble plus vaste que tu vas décliner dans d’autres textes ?
Lobre était clairement un one-shot, je n’ai rien d’autres de prévu pour cet univers, encore que, ma foi, cette nouvelle pourrait prendre place dans un de mes univers Fantasy sur lequel je travaille de façon inégale depuis quelques années. Dans tous les cas, j’aime savoir ce que je raconte, j’ai besoin que les choses s’articulent de façon logique, ça m’aide à écrire. Du coup, en l’occurrence, j’avais besoin de savoir d’où venait mes deux fuyards, pourquoi, et où ils essayaient de se rendre. Sans ça, je n’aurais pas réussi à trouver un intérêt à l’histoire. Je travaille presque toujours comme ça quand je réfléchis à un nouveau projet. C’est même parfois sacrément contraignant…

6 - Peux tu nous présenter tes principaux projets littéraires ?
C’est assez chaotique ! Le principal projet n’est pas seulement littéraire, même s’il comprend une grosse part d’écriture : c’est l’organisation d’une grosse chronique de Grandeur nature sur 10 ans, dans un univers entièrement créé (et là, quand je dis que c’est contraignant que tout s’articule de façon logique… c’est un euphémisme). Ce projet est en partie littéraire, parce qu’il comprend l’écriture des histoires des quelques centaines de personnages, des peuples, des contes et légendes, mais aussi de nouvelles… Et bientôt, on annoncera officiellement qu’on rédigera un roman par an, racontant ce qui se passe dans cet univers, ailleurs. Par exemple, nous avons tout lancé en février 2016. Je m’attèle depuis peu à l’écriture d’un roman racontant ce qui s’est déroulé pendant l’année écoulée, ailleurs, en prenant en compte les actions des joueurs. On fera ça chaque année. Du coup, impossible de trop prévoir à l’avance, mais c’est un peu la beauté du projet !

Sinon, je me suis remise depuis peu à une aventure de Pavel Erkum (mon détective lutin), parce que je me suis rendue compte que les projets vraiment personnels manquaient à mon épanouissement. Je tiens énormément à ce projet de personnage récurent (donc une aventure a déjà été publiée dans un recueil de nouvelles !), et c’est d’ailleurs pour ça que je compte bien enchaîner sur une aventure western de mon exploratrice lutine, Kirkima Latross !

En dehors de ça… Chaque chose en son temps ! Je songe tout doucement à recommencer à participer aux appels à textes… On verra, l’année s’annonce déjà très chargée ! :)

dimanche 16 avril 2017

Les espoirs de l'imaginaire : Jean Christophe Gapdy

Jean Christophe Gapdy fut ma découverte de 2016. Découvrons un peu plus cet auteur.

1 - Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Jean Christophe Gapdy – un pseudo d’auteur, je précise – et je signe souvent JCG. Informaticien dans ma vie de à (non-auteur). Marié, dans cette même vie, et quelques garçons. Pas assez pour faire une équipe de volley – il en manque deux – mais suffisamment pour avoir occupé une vie et une maison.

2 - Comment es-tu arrivé à l’écriture ?

En tombant dedans, à force de lire. C’est devenu une passion après que mon père ait acheté une machine à boules IBM, quand j’étais ado. J’avais trouvé ça extraordinaire. Aussi, ai-je pris un de mes cahiers où je notais le début de tas d’histoires et j’ai commencé à taper. Un jour, j’ai laissé trainer quelques pages sur le bureau d’écolier de ma chambre ; mon frangin les a piquées et les a lues. Il est venu me demander la suite et ça a fait tilt. Depuis j’écris dès que je peux. Jusqu’à ces dernières années, c’était un « plaisir » personnel. Ce qui veut dire que je m’intéressais à l’histoire et aux personnages sans me préoccuper du style. En 2012, j’ai répondu à un concours de nouvelles en hommage à P.K.Dick. Il m’a donc fallu revoir mon écriture, suffisamment pour donner naissance à « Aliens, Vaisseau et Cie » en 2015.
Depuis que je suis publié, j’ai pu travailler ce style. Grâce à deux personnes qui m’ont montré mes défauts et tics. D’abord Frédéric Lebeuf Castle, avec qui je viens de coécrire un roman. Ensuite Bernard Viallet, auteur de plusieurs romans SF. Grâce à eux, j’ai commencé à adopter un style plus personnel, tout en restant dans le genre old-school que j’aime, mais que j’ai retravaillé pour le faire correspondre à notre époque, avec un vocabulaire plus moderne.

3 - Dans les nouvelles de SF que j’ai eu l’occasion de lire, on a l’impression que tu as créé une véritable histoire du futur. As-tu systématisé une timeline ?

Oui, tu parles de l’Univers de SysSol, qui est en référence de ma page Facebook. Il existe une timeline assez détaillée qui, pour l’instant, va de 2030 à 2235. Cet univers part de découvertes qui se sont révélées indispensables à son existence.
J’ai daté la première en juillet 2030 ; c’est le « craking SHM » qui permet de casser et réassembler certaines chaines moléculaires autour de l’hydrogène et de l’oxygène. Cette invention va permettre d’obtenir de l’oxygène et de l’eau avec peu d’énergie et des matières premières que l’on peut trouver dans tout le système solaire. Je précise que ce n’est pas de la transmutation ; on ne modifie pas les atomes.
La seconde est liée aux moteurs thermoplasmiques, eux aussi en 2030. Ils vont permettre de réduire la durée des voyages spatiaux ; rejoindre Mars, Vénus et autre se comptera en semaines et non en mois ou années.
Ces deux inventions ouvrent la conquête du Système Solaire. En 2032, le projet de colonisation « Mars-Life » devient une réalité ; deux ans plus tard, la première cité martienne sous dôme accueille des colons. On attendra 2051 pour que Vénus soit abordée avec des villes flottantes ; cette idée est partie d’un projet de la NASA :
http://www.dailymotion.com/video/x2d45dz_une-simulation-vers-venus_tv
Chaque nouvelle ou roman que j’écris dans l’univers de SysSol s’appuie sur cette timeline qui, de ce fait, se complète d’un texte à l’autre.


4- - Tu as écrit un roman en collaboration avec FL Castle. Écrire un roman à quatre mains ça se passe comment ? Comment met-on ses idées en commun et décide-t-on de ce que l’on garde et de ce que l’on abandonne ?

Ça se passe très bien. Nous sommes complices depuis deux ans avec une même idée de la SF populaire et des univers que l’on aime. Côté travail, on a débuté par le contexte, la situation politique, humaine, les avancées scientifiques, les conflits à l’époque du roman, c’est-à-dire 2103. A suivi le scénario avec sa timeline qui part de 2031, un vocabulaire léger, mais précis. Ensuite, ce sont les personnages, très détaillés, car nos protagonistes viennent de toute la Terre et ne sont pas liés à des stéréotypes homme-femme. Tout ça, ce sont des échanges, des discussions, des idées lancées, mais pas toujours retenues. Après seulement vient le travail d’écriture. On échange, relit, on annote, corrige, etc. jusqu’à se dire oui, c’est ça ! C’est presque réel, conforme aux personnages, aux événements. Comment jette-t-on ou garde-t-on ? En se demandant si c’est indispensable et si ça apporte quelque chose à l’histoire, à un personnage. Un rejet n’est pas une critique, c’est un constat d’inutilité. On se fiche de savoir qui a eu l’idée ; on se demande juste si elle est chouette pour l’histoire et le roman.

5- Ta démarche rappelle celle de Serge Lehman à la fin des années 90. Est-ce que c’est une référence pour toi ?

Ses premiers écrits m’ont sans doute influencé, mais PK Dick, Jeury, Vance, Asimov, Wul, et des dizaines d’autres aussi. J’apprécie les univers qui restent les nôtres, sans chercher des futurs trop lointains, sans l’exotisme de races extraterrestres. J’aime bien ST et SW, mais je trouve plus intéressant notre proche avenir, d’ici cinquante, cent ans. Le jour où nous serons capables d’atteindre une planète hors du système solaire n’est pas près d’arriver ; aussi, Mars, Vénus, Europe, Jupiter, la Terre, les humains, les androïdes forment-ils mon univers.
Le fait qu’il se soit déclaré polygraphe serait plus le point clef. Mélanger des thèmes me titille. J’ai des textes – non publiés – en ce sens ; on trouve dans mes tiroirs un policier, un thriller, des nouvelles fantastiques, et surtout un roman mêlant intimement SF et Fantasy, son défaut étant d’être en 6 tomes. Le mélange SF-policier, au-delà du technothriller, me passionne plus que tout. Je l’ai utilisé avec deux nouvelles « Buvez, éliminez » et « Surveillance ».

5- Peux-tu nous présenter tes principaux projets littéraires ?

Ils sont nombreux. Dans ceux achevés, il y a le roman SF « Les fleurs de Syrtis-Major – Les Mondes de Quirinus » coécrit avec Frédéric L. Castle. Deux autres sont en attente de réponses d’éditeur : un roman de SF syssolienne « La gueule des vers » et un recueil de nouvelles SF féminines « De sang et d’androïdes ».
Pour les projets en cours, il y a d’abord la suite de la « Gueule des Vers » dans lequel les nanotechnologies et les bioandroïdes ont la part belle, prévue pour septembre.
Le projet qui me tient le plus à cœur est lié à Gérulf, le héros de « Surveillance ». Il s’agit, là encore, de mon univers syssolien où je suis le plus à l’aise, déjà cadré avec la timeline dont nous parlions. Ce brave Gérulf méritait un roman. C’est en préparation et, là aussi, on vogue dans la pulp-fiction, dans le genre d’Amazing Stories, revue pour laquelle Asimov, Bradbury, et bien d’autres ont écrit. Prévision de finition de la version initiale d’ici fin juin, en espérant le faire valider en vue de son édition ; après ce sera relecture et correction.
Si Gérulf est bien accueilli et se trouve édité, il vivra vraisemblablement d’autres aventures. Il fait partie des héros et héroïnes auxquels j’attache une importance toute particulière.
Les « Mondes de Quirinus » auront, eux aussi, une suite dont nous avons commencé le scénario avec Frédéric. Enfin, je dois faire éclore « BY » dont le brouillon des premières pages est sur mon blog, tout en finalisant mon recueil de nouvelles fantastiques.
De quoi m’occuper pour les mois à venir. J’avais terminé 2016 avec un million et demi de signes écrits en 18 nouvelles et un roman. L’année 2017 est partie pour les dépasser.


lundi 3 avril 2017

Les espoirs de l'imaginaire : Emilie Querbalec

  1. Peux tu te présenter en quelques mots ?
    Bonsoir Fabien, avant tout, je tiens à te remercier de m’offrir cette petite tribune.
Pour me présenter, ce sera simple : je suis une créature de sexe plutôt féminin, amatrice de science-fiction et fantastique et apprenti écrivain. Mes premières influences SF sont à rechercher plutôt du côté des arts visuels, mangas, BD et films. Étant moitié japonaise, j’ai été littéralement biberonnée aux animes, et mes premiers éblouissements furent avec des films comme « Galaxy Express 999 » (du créateur d’Albator) ou, plus tard, « Nausicaa de la vallée du vent » (de Miyazaki). J’ai aussi adoré des séries ultra kitsh comme « Sankukai », ou, en plus violent, « Ken le survivant ».

  1. Comment es tu venue à l'écriture ?
    Je te dirai, comme tout le monde ! J’écrivais des histoires étant petite, j’en écrivais étant ado, mais j’ai tout arrêté une fois entrée à l’âge adulte, parce qu’écrivain, ce n’est décidément pas un métier. J’y suis revenue beaucoup plus tard, en 2007, grâce à une rencontre : une amie qui écrit de la poésie voulait monter une sorte de cercle littéraire. On y parlait de nos lectures, mais on pouvait aussi y lire nos textes, pour celles qui écrivaient. Je me suis piquée au jeu, et j’ai écrit quelques nouvelles fantastiques. Deux d’entre elles ont été publiées chez les Artistes Fous Associés et dans l’antho fantastique Malpertuis.
En 2012, j’ai découvert par hasard qu’il existait des communautés d’écrivains amateurs sur la toile, en tombant sur un forum dédié aux littératures de l’imaginaire. Une sacrée surprise !
Cette rencontre a énormément influé sur la suite de mon parcours. Je me suis mise à lire de la fantasy, et j’ai découvert qu’il existait tout un monde un peu souterrain de petits éditeurs de l’imaginaire, avec des auteurs francophones de talent, et tout un univers foisonnant de créativité qui gravitait autour.

  1.  Tu as publié une novella de sword and planet chez Fantasy RCL, la Reine de Zangalar. Peux tu nous en parler ?
    La Reine de Zangalar est la deuxième nouvelle que j’ai écrite pour répondre à un « AT ». Olivier Lusetti, fondateur de Fantasy Éditions.Rcl, recherchait des textes pour lancer sa collection « Du numérique au Fantastique », et j’ai tenté ma chance. Quelques temps plus tard, il m’a contactée pour savoir si j’étais prête à retravailler cette première version sous sa direction. Je l’étais, bien sûr ! Olivier m’a poussée au maximum, en exigeant notamment que j’insère une scène de combat – je n’avais jamais écrit de scène de combat de ma vie. Mais alors j’ai eu cette vision de cette lutte à mort pour la possession Indrasil, l’épée d’éternité, au-dessus de la gueule du volcan martien. Restait à l’écrire, et je ne sais pas comment, mais je l’ai fait 😊 (enfin, si : j’ai regardé des tonnes de vidéos de MMA pour me faire une idée de ce que c’est que de s’étriper sur un ring).

  1. 4. Quels sont tes autres projets littéraires ?
    Mes autres projets littéraires englobent l’écriture de nouvelles, car c’est un format qui permet beaucoup d’expérimentations. Certaines mélangent les genres comme pour « La Reine de Zangalar », d’autres relèvent beaucoup plus de la SF contemporaine dans leur inspiration. J’ai aussi un roman qui devrait sortir en 2018, il s’agit d’un Planet Opera très proche de la Fantasy, mais avec des éléments de modernité qui, je l’espère, l’insère aussi dans notre époque. On y retrouve le personnage d’un Nadjam, ce clone de guerre conçu par le roi Zangalar dans la nouvelle dont nous parlions auparavant. J’aime beaucoup la thématique du clonage, car c’est une parfaite métaphore de la double identité – ce genre de choses me fascine. J’ai aussi un autre projet, un vrai space opera cette fois-ci, dont j’aimerais commencer l’écriture dès que j’aurai fini la première phrase de corrections sur mon premier roman.