dimanche 16 avril 2017

Les espoirs de l'imaginaire : Jean Christophe Gapdy

Jean Christophe Gapdy fut ma découverte de 2016. Découvrons un peu plus cet auteur.

1 - Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Jean Christophe Gapdy – un pseudo d’auteur, je précise – et je signe souvent JCG. Informaticien dans ma vie de à (non-auteur). Marié, dans cette même vie, et quelques garçons. Pas assez pour faire une équipe de volley – il en manque deux – mais suffisamment pour avoir occupé une vie et une maison.

2 - Comment es-tu arrivé à l’écriture ?

En tombant dedans, à force de lire. C’est devenu une passion après que mon père ait acheté une machine à boules IBM, quand j’étais ado. J’avais trouvé ça extraordinaire. Aussi, ai-je pris un de mes cahiers où je notais le début de tas d’histoires et j’ai commencé à taper. Un jour, j’ai laissé trainer quelques pages sur le bureau d’écolier de ma chambre ; mon frangin les a piquées et les a lues. Il est venu me demander la suite et ça a fait tilt. Depuis j’écris dès que je peux. Jusqu’à ces dernières années, c’était un « plaisir » personnel. Ce qui veut dire que je m’intéressais à l’histoire et aux personnages sans me préoccuper du style. En 2012, j’ai répondu à un concours de nouvelles en hommage à P.K.Dick. Il m’a donc fallu revoir mon écriture, suffisamment pour donner naissance à « Aliens, Vaisseau et Cie » en 2015.
Depuis que je suis publié, j’ai pu travailler ce style. Grâce à deux personnes qui m’ont montré mes défauts et tics. D’abord Frédéric Lebeuf Castle, avec qui je viens de coécrire un roman. Ensuite Bernard Viallet, auteur de plusieurs romans SF. Grâce à eux, j’ai commencé à adopter un style plus personnel, tout en restant dans le genre old-school que j’aime, mais que j’ai retravaillé pour le faire correspondre à notre époque, avec un vocabulaire plus moderne.

3 - Dans les nouvelles de SF que j’ai eu l’occasion de lire, on a l’impression que tu as créé une véritable histoire du futur. As-tu systématisé une timeline ?

Oui, tu parles de l’Univers de SysSol, qui est en référence de ma page Facebook. Il existe une timeline assez détaillée qui, pour l’instant, va de 2030 à 2235. Cet univers part de découvertes qui se sont révélées indispensables à son existence.
J’ai daté la première en juillet 2030 ; c’est le « craking SHM » qui permet de casser et réassembler certaines chaines moléculaires autour de l’hydrogène et de l’oxygène. Cette invention va permettre d’obtenir de l’oxygène et de l’eau avec peu d’énergie et des matières premières que l’on peut trouver dans tout le système solaire. Je précise que ce n’est pas de la transmutation ; on ne modifie pas les atomes.
La seconde est liée aux moteurs thermoplasmiques, eux aussi en 2030. Ils vont permettre de réduire la durée des voyages spatiaux ; rejoindre Mars, Vénus et autre se comptera en semaines et non en mois ou années.
Ces deux inventions ouvrent la conquête du Système Solaire. En 2032, le projet de colonisation « Mars-Life » devient une réalité ; deux ans plus tard, la première cité martienne sous dôme accueille des colons. On attendra 2051 pour que Vénus soit abordée avec des villes flottantes ; cette idée est partie d’un projet de la NASA :
http://www.dailymotion.com/video/x2d45dz_une-simulation-vers-venus_tv
Chaque nouvelle ou roman que j’écris dans l’univers de SysSol s’appuie sur cette timeline qui, de ce fait, se complète d’un texte à l’autre.


4- - Tu as écrit un roman en collaboration avec FL Castle. Écrire un roman à quatre mains ça se passe comment ? Comment met-on ses idées en commun et décide-t-on de ce que l’on garde et de ce que l’on abandonne ?

Ça se passe très bien. Nous sommes complices depuis deux ans avec une même idée de la SF populaire et des univers que l’on aime. Côté travail, on a débuté par le contexte, la situation politique, humaine, les avancées scientifiques, les conflits à l’époque du roman, c’est-à-dire 2103. A suivi le scénario avec sa timeline qui part de 2031, un vocabulaire léger, mais précis. Ensuite, ce sont les personnages, très détaillés, car nos protagonistes viennent de toute la Terre et ne sont pas liés à des stéréotypes homme-femme. Tout ça, ce sont des échanges, des discussions, des idées lancées, mais pas toujours retenues. Après seulement vient le travail d’écriture. On échange, relit, on annote, corrige, etc. jusqu’à se dire oui, c’est ça ! C’est presque réel, conforme aux personnages, aux événements. Comment jette-t-on ou garde-t-on ? En se demandant si c’est indispensable et si ça apporte quelque chose à l’histoire, à un personnage. Un rejet n’est pas une critique, c’est un constat d’inutilité. On se fiche de savoir qui a eu l’idée ; on se demande juste si elle est chouette pour l’histoire et le roman.

5- Ta démarche rappelle celle de Serge Lehman à la fin des années 90. Est-ce que c’est une référence pour toi ?

Ses premiers écrits m’ont sans doute influencé, mais PK Dick, Jeury, Vance, Asimov, Wul, et des dizaines d’autres aussi. J’apprécie les univers qui restent les nôtres, sans chercher des futurs trop lointains, sans l’exotisme de races extraterrestres. J’aime bien ST et SW, mais je trouve plus intéressant notre proche avenir, d’ici cinquante, cent ans. Le jour où nous serons capables d’atteindre une planète hors du système solaire n’est pas près d’arriver ; aussi, Mars, Vénus, Europe, Jupiter, la Terre, les humains, les androïdes forment-ils mon univers.
Le fait qu’il se soit déclaré polygraphe serait plus le point clef. Mélanger des thèmes me titille. J’ai des textes – non publiés – en ce sens ; on trouve dans mes tiroirs un policier, un thriller, des nouvelles fantastiques, et surtout un roman mêlant intimement SF et Fantasy, son défaut étant d’être en 6 tomes. Le mélange SF-policier, au-delà du technothriller, me passionne plus que tout. Je l’ai utilisé avec deux nouvelles « Buvez, éliminez » et « Surveillance ».

5- Peux-tu nous présenter tes principaux projets littéraires ?

Ils sont nombreux. Dans ceux achevés, il y a le roman SF « Les fleurs de Syrtis-Major – Les Mondes de Quirinus » coécrit avec Frédéric L. Castle. Deux autres sont en attente de réponses d’éditeur : un roman de SF syssolienne « La gueule des vers » et un recueil de nouvelles SF féminines « De sang et d’androïdes ».
Pour les projets en cours, il y a d’abord la suite de la « Gueule des Vers » dans lequel les nanotechnologies et les bioandroïdes ont la part belle, prévue pour septembre.
Le projet qui me tient le plus à cœur est lié à Gérulf, le héros de « Surveillance ». Il s’agit, là encore, de mon univers syssolien où je suis le plus à l’aise, déjà cadré avec la timeline dont nous parlions. Ce brave Gérulf méritait un roman. C’est en préparation et, là aussi, on vogue dans la pulp-fiction, dans le genre d’Amazing Stories, revue pour laquelle Asimov, Bradbury, et bien d’autres ont écrit. Prévision de finition de la version initiale d’ici fin juin, en espérant le faire valider en vue de son édition ; après ce sera relecture et correction.
Si Gérulf est bien accueilli et se trouve édité, il vivra vraisemblablement d’autres aventures. Il fait partie des héros et héroïnes auxquels j’attache une importance toute particulière.
Les « Mondes de Quirinus » auront, eux aussi, une suite dont nous avons commencé le scénario avec Frédéric. Enfin, je dois faire éclore « BY » dont le brouillon des premières pages est sur mon blog, tout en finalisant mon recueil de nouvelles fantastiques.
De quoi m’occuper pour les mois à venir. J’avais terminé 2016 avec un million et demi de signes écrits en 18 nouvelles et un roman. L’année 2017 est partie pour les dépasser.


Aucun commentaire: