lundi 16 février 2009

High fantasy vs sword and sorcery

La high fantasy n'a plus le vent en poupe. Pendant longtemps elle a érigé en principe le modèle du choc des civilisations : les nations du bien, à l'ouest combattaient les peuples maléfique situés à l'est. Tolkien a toujours dit qu'il n'y avait aucune métaphore politique dans ses ouvrages. Par contre chez David Eddings les Angaraks semblent des caricatures des musulmans. Mais il existe des nuances comme dans la scène où Silk négocie avec le roi de Nadrak pour qu'il se désolidarise des autres Angaraks. Mais des auteurs sont beaucoup plus lourd comme Goodkind et son Darken Rahl, caricature du communisme. La high fantasy, aujourd'hui se cherche, expérime de nouveaux modèles (guerres civiles, guerres de religion, passage de la dimension épique à la dimension picaresque), ose de nouveaux types de méchants (chefs religieux, dictateurs, politiciens corrompus). Et finalement elle finit par emprunter des éléments à la sword and sorcery.
Dans la sword and sorcery le mal c'est la corruption, Des très pauvres aux très riches il n'épargne aucune couche de la société. Et les héros le combattent. Finalement dans notre société gangréné par l'ultra libéralisme, le retours de la sword and sorcery prend tout son sens. Le monde de fantasy est un reflet du notre. La seule différence étant que dans le monde de fantasy des héros combattent le mal. Et ce n'est donc pas étonnat de voir des auteurs s'engager. Quand James Enge écrit sa nouvelle "covenant with death" il fait un plaidoyer pour la biodiversité que l'on attendrait pas dans un tel cadre littéraire. SC Bryce n'est pas à proprement parler un auteur engagé politiquement, mais chez lui les démons sont de bonne compagnie alors que les dieux sont les pires des criminels. Bref l'ascension de la sword and sorcery ne doit pas nous surprendre, pas plus que la refondation d'une high fantasy trop centrée jusque là sur un modèle simpliste issu de la politique étrangère américaine et qui aujourd'hui essaye de nouvelles choses.

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