On dit aujourd'hui que la SF est en train de mourir. Curieusement c'est vrai d'une certaine SF littéraire mais les tropes du genre ont contaminé d'autres média : cinéma, TV, jeu vidéo, jeu de rôle, bande dessinée. Si la SF littéraire est en déclin c'est peut être pour avoir réduit son contenu scientifique et raisonnable à une construction idéologique.
Aujourd'hui lorsqu'on lit un texte sur les nanotechnologies, la plupart du temps on y parle de machines auto-réplicantes qui sont à l'origine de catastrophes écologiques ou de modifications peu éthiques de l'être humain à base d'implant. Cela a peu avoir avec le travail des chercheurs dans ce domaine. Car la SF, à part certains auteurs de hard science, s'intéresse plus à la science en temps que construction idéologique. Il s'agit de dénoncer (pour les auteurs de gauche) ou de défendre (pour les auteurs de droite) la techno-science des multinationale. Or la science c'est avant tout les agences de recherches et les universités.
Le débat sur le transhumanisme est assez emblématique. Le transhumanisme est un trope de SF assez ancien mais remis au goût du jour par le mouvement cyberpunk et qui depuis est toujours d'actualité. Le transhumanisme s'est curieusement intégré à la pensée d'un certains nombres de think tanks conservateurs américains comme le Cato Institute. Et aujourd'hui chez les auteurs de SF on trouve un débat littéraire de fonds entre des texte pro et anti transhumanisme. Or il ne faut pas oublier que même aujourd'hui ce n'est qu'un trope de SF. Certaines règles éthiques empêchent des manipulations génétiques ou cybernétiques sur l'être humain. Et que tant que ces règles existe le transhumanisme ne sera pas d'actualité. Il n'existe aujourd'hui aucun programme de recherche allant dans ce sens. Donc être pour ou contre ce qui n'est qu'une idée et considérer cela comme un combat comme le font plusieurs auteurs américains est tout à fait surréaliste.
La science fiction est toujours debout. Mais peut être que c'est la fiction spéculative qui est mourante. Etant donné qu'elle étouffait la SF dans un carcan idéologique bannissant toute complexité sa disparition est paradoxalement une bonne nouvelle pour le genre.
mardi 2 septembre 2008
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