mercredi 5 novembre 2014

Sous la ligne de flottaison

Il est clair que le milieu de l'imaginaire en France n'est pas du tout serein. Les querelles de chapelles y sont aussi nombreuses qu'ésotériques et cela nuit au développement des genres de l'imaginaire dans notre beau pays. D'autant plus que les choses sont plus compliquées qu'une querelle d'anciens et de modernes. Il y a ceux qui défendent une science fiction pure contre la pollution de la fantasy et du fantastique. Ceux qui considèrent que la SF doit être une littérature d'idées et ne pas être une littérature de divertissement et pour qui il n'y a pas de place pour la littérature populaire dans nos genres favoris (après tout le roman noir est passé de roman policier à roman d'intervention sociale avant de devenir un phénomène culturel. Mais bon l'histoire ne se répète pas heureusement). Il y a évidemment ceux pour qui c'était mieux avant. Ceux qui font une surenchère dans le boboisme....

Bref il y a le noyau dur du fandom avec ses saints et ses pécheurs, ses sages et ses fous. Et il y a le fandom bis qui lui reste au dessous de la ligne de flottaison de l'iceberg. Les webzines Outremonde, Mots et Légendes ou ceux de l'association Ymaginères qui publient les auteurs de demain. Les éditeurs comme Voy'el, Rivière Blanche, Ad Astra ou Argemmios... qui vont au charbon pour publier de jeunes  auteurs français méritant une vraie publication professionnelle. Une jeune génération d'auteurs qui essaie de faire une place au soleil et dont certains soit disant professionnels ne veulent pas entendre parler. Qui sait parmi vous que le maître de l’horreur francophone s’appelle Grégory Covin ? Qui sait que les meilleurs nouvellistes belges du moment sont David Osmay et Hans Delerue ? Qui parmi vous connaît Kevin Kiffer, David Chauvin ou Philippe Deniel ( et j’aurais pu en citer une dizaine d’autres voire plus) ?Autant d’auteurs qui méritent mieux que des pages dans des publications amateures. Il est dommage que certains aient voulu abuser de leur confiance et nous ait fait perdre un temps précieux dans la quête de la masse critique nécessaire. Mais cela est une autre histoire. Moi j’aime ce fandom bis avec son enthousiasme, sa fougue, ses auteurs et ses fan - éditeurs qui osent et qui le font avec le sourire. Curieusement les querelles du fandom officiel ne semble pas avoir court sous la ligne de flottaison. Pourvu que ça dure. Bref j’ai toujours soutenu les webzines dans ces colonnes et ça continuera. 


Je suis content d’ailleurs que des auteurs qui ont commencé dans ce fandom bis comme Timothée Rey ou Anthony Boulanger soit aujourd’hui aux portes du succès. Je suis content que des auteurs pros comme Jean Claude Dunyach accepte d’entamer le dialogue avec les auteurs semi- professionnels ou amateurs qui sévissent dans ces pages oubliées. Bref finalement un partie du fandom a compris que cette génération ( qui finalement n’en est pas une car  d’âge plutôt varié) peut apporter une fraîcheur et un souffle nouveau aux genres que nous aimons. Ce n’est pas si loin que ça de la nouvelle génération anglo-saxonne. Et pout une fois que nous pouvons être coordonné avec l’autre côté de l’Atlantique et de la Manche plutôt que de tirer dans une autre direction parfaitement inattendue et qui généralement a plutôt tendance a désarçonner une grande partie du lecteur lambda. Profitons en et continuons le combat.

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