mardi 18 novembre 2014

Les espoirs de l'imaginaire : Romuald Herbreteau

1 - Peux tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Romuald Herbreteau, 38 ans, et j'habite avec ma famille au bord de la Loire en campagne angevine. Je travaille dans le monde de l'informatique. Bref, je suis bien camouflé et mes voisins n'ont pas la moindre idée de mon autre vie (écrivain de SF passionné).

2 - Comment es tu venu à l’écriture ?
Très tôt, à l'âge de 7 ans, avec l'écriture d'un scénario catastrophe, recopié à la machine par mon père et relié à la laine épaisse par ma mère (véridique). Je me souviens parfaitement de l'histoire : des scientifiques à la recherche du pourquoi de cette incroyable invasion de dinosaures au beau milieu des années 80.
En 1983 (j'avais toujours 7 ans), j'ai tanné mes parents jusqu'à ce qu'ils m'emmènent au cinéma voir le Retour du Jedï. Je n'en suis jamais revenu. Au plus loin que me ramènent mes souvenirs, j'ai toujours été fasciné par l'espace, les vaisseaux spatiaux, les extra-terrestres.
J'ai passé mon adolescence à lire tout ce qui me tombait sous la main pourvu que ce soit de la SF et, comme beaucoup, j'ai eu ensuite envie d'écrire ce que je ne trouvais pas chez les auteurs (particulièrement américains) que je dévorais. À 18 ans, j’attaquais mon premier roman puis... plus rien jusqu'à l'âge de 30 ans. J'ai eu une sorte de deuxième naissance à l'écriture à ce moment, une première publi à 34 ans.
En fait, je suis un très jeune auteur !

3 - Dans une Saison Mauve, l’univers présenté dans la nouvelle est proche de ce que faisait Serge Brussolo. Est ce un auteur qui t’a influencé ?
C'est marrant, parce que c'est quelque chose que tu avais écris à l'époque à propos de cette nouvelle et je dois avouer que j'ai été d'accord avec cette comparaison bien que ce fût complètement inconscient au moment de sa rédaction.
J'ai eu une période très intense de lecteur dans les années 90 où je ne jurais que par Serge Brussolo et Pierre Pelot. Le premier pour ses images ultra-puissantes, le deuxième pour sa désespérance, les deux pour leur cruauté. À 16 ans, j'ai lu d'une traite Rinocérox. Ce roman me hante encore. Je pense à Mange-Mondel'homme aux yeux de napalmla petite fille et le dobermanCrache-Béton... Il faut lire la nouvelle Soleil de Soufre pour saisir la puissance de ses images. À couper le souffle ! J'associe aussi Brussolo aux couverture de Jean-Yves Kervevan et ses illustration très... organiques. J'ai eu le plaisir de le rencontrer récemment (il n'habite pas très loin de chez moi). Ses œuvres sont hypnotiques. Il crée des sculptures qu'il photographie par la suite. Elles collent tellement bien avec l'univers de Serge Brussolo !

4 - Tu as collaboré à un fascicule du Carnoplaste.
a- Qu’est ce qui t’intéressait en écrivant un fascicule de merveilleux scientifique à la manière du début du 20 éme siècle ?
Robert Darvel, l'éditeur du Le Carnoplaste (Le Carno pour les intimes), m'a proposé de participer à l'histoire du système solaire dans les années 20. Je connaissais un peu son travail d'éditeur de fascicules pour avoir lu Green Tiburon de Julien Heylbroeck sans être un initié de la littérature populaire. Par exemple, Harry Dickson n'évoquait rien pour moi et je ne voyais que très vaguement qui était Jean Ray. Je n'étais donc pas le cœur de cible.
N'empêche, je suis curieux par nature. Me proposer d'écrire une histoire surannée dans un style un peu ampoulé à contre-courant de ce que j'étais capable de rendre s'est révélé un défi succulent, d'autant plus qu'accompagné par Robert Darvel, un homme aussi passionné et connaisseur qu'exigeant.

b- Le fait de s’inspirer d’une illustration et d’un titre déjà existant est il une contrainte difficile ? Es tu prêt à recommencer l’exercice ?
Robert m'a demandé si j'étais intéressé d'écrire en m'inspirant d'une illustration de Philippe Caza. La bonne blague ! J'étais (et parfois je suis encore) de ces gens qui choisissent le livre en fonction de la couverture. J'ai lu des tonnes de romans uniquement parce qu'ils étaient illustrés par Caza et Manchu !
Quand j'ai reçu la couverture de Vénéneuse Vénus, tout de suite m'est venue en tête l'illustration du maître Caza pour le jeu vidéo d'aventure Kult de 1989 (et qui, cela dit, était un bon jeu). Le lien de parenté entre ces deux illustrations m'a frappé. Je me suis souvenu du jeune garçon que j'étais à l'époque : aurait-il imaginé que 25 ans plus tard il travaillerait sur le même projet qu'une de ses idoles ?
Aujourd'hui, on peut trouver deux exemplaire de Vénéneuse Vénus chez LE bouquiniste SF de New-York, Singularity & Co. C'est une vraie fierté.

c- Plus généralement écrire de la SF pulp est il quelque chose que tu voudrais développer dans l’avenir.
Si un projet de cet ordre m'est proposé, je signe des deux mains. J'adore le côté tout est possible, où aucune règle n'est à suivre sinon embarquer le lecteur avec toute la puissance et l'inventivité qu'une telle liberté permet. Mais je tends naturellement vers des récit plus mainstream, je n'oserais pas dire plus réalistes, et je crois avoir envie de dire des choses aussi sous cette forme.

5 - Quels sont tes autres projets littéraires ?
J'ai attaqué un roman SF dont le sujet tourne autour du temps sans pour autant revisiter tous les concepts qui y sont relatifs et déjà très bien traités par d'autres auteurs depuis la nuit des temps de la SF. Mon approche est plus intimiste. Il y aura des étoiles, des vaisseaux spatiaux et des extra-terrestres. On ne se refait pas.
Plus proche, deux nouvelles devraient être publiées en 2015 dont une qui est clairement un hommage à Pierre Bordage.

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