Dans les années 70 la new wave, la fiction spéculative ou la nouvelle science fiction américaine ont contribué à élargir le domaine de la science fiction. Aujourd'hui, la singularité, la hard science et le traitement post moderne de la SF semblent restreindre le domaine. Et l'on peut expliquer sans doute par là la baisse des ventes que subit le genre. A l'opposé la fantasy est pleine extension avec de nouveaux courant comme la new weird ou certaines formes de fantasy urbaine.
Il semble donc que la SF après être entré en expansion connaisse son big crunch. L'essentiel du genre se regroupe autour des attracteurs que sont la dystopie et la hard science. Les formes plus populaires de SF sont soit happées par les licences commerciales ou renvoyées dans les marges (que l'on pense à Rivière Blanche ou Ad Astra en France ou au webzine Ray Gun Revival aux US). Dans ce chaos il existe tout de même des raisons d'espérer. Tout d'abord on assiste à l'arrivée d'une nouvelle génération de romanciers en Grande Bretagne ( Ian Whates, Gareth L Powell, Colin Harvey, Hannu Rajaniemi, Philip Palmer). Aux Etats Unis quelques francs tireurs se tiennent à l'écart du courant dominant aux premier rang duquel on signalera Tobias Buckell et Elizabeth Bear. Mais la principale sources d'espoir est le courant Sci Fi Strange dont le leader éditorial est Jason Sanford. Ces auteurs ont pour prétention d'élargir le domaine de la SF reprenant ainsi une démarche initiée par la new wave puis par la nouvelle science fiction américaine. Ce sont pour la plupart des nouvellistes ( Jason Sanford, Mercurio Rivera, Mathew Kressel, Jeremiah Tolbert, Cat Rambo, Yoon Ha Lee) et il est clair que certains d'entre eux passeront au roman dans la décennie actuelle. Curieusement les préoccupations de ces américains ne sont pas éloignés de nouvellistes bien de chez nous comme Olivier Gechter ou Antoine Lencou qui eux aussi vont sans aucun doute passer au roman dans les années qui viennent.
Dans le même temps on a des romans de Sf qui paraissent sous l'étiquette fantasy comme le roman post apocalyptique de Nnedi Okorafor " Who fear death " ou le planet opera de Kameron Hurley " God's War". C'est comme si la SF essayait de se débarrasser de certaines de ses provinces jugés moins légitimes pour n'être plus qu'une simple littérature d'idée. Pour reprendre à nouveau une métaphore astronomique, la galaxie SF perd certaines de ses étoiles qui sont inlassablement dévorées par la vorace galaxie fantasy. Demain, est que ce sera le tour d'une partie du space opera de connaître ce sort ? C'est en tout cas inquiétant de voir des oeuvres qui il y a seulement dix ans auraient sans problème portées l'étiquette SF être considérées par un certain noyeau dur du fandom mondial comme des romans de fantasy. Comme si certains voulaient limiter la SF au 85éme étage cher à Georges Bormand.
lundi 18 avril 2011
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