vendredi 8 avril 2011

Angle Mort : un bilan

Je ne suis pas spécialiste en démolition et j'aime encore moins tirer sur les ambulances. Mais il y a des moments où l'on ne peut se taire tellement l'imposture est flagrante.
Disons le tout de suite, il y a de bonnes choses dans cet Angle Mort : les nouvelles anglosaxonnes. Elles sont de bon niveau littéraire et les traductions semblent tout à fait correctes. C'est tout à fait ce que l'on est en droit d'attendre d'une revue professionnelle.
Au niveau des textes francophones ce n'est pas la même chanson. Seul le texte de Laurent Kloetzer est au niveau. Les autres textes n'ont rien à faire là. Xavier Mauméjean nous livre un exercice de style d'un auteur qui se regarde écrire. David Calvo nous livre un fond de tiroir sans grand intérêt. Après quelques paragraphes d'une telle vacuité on ne peut qu'interrompre la lecture de son texte tellement il est affligeant. J'aurais aimé dire que David Calvo n'est plus que l'ombre de lui même, mais c'est encore faire trop d'honneur à son texte. On est en droit de se demander si certains enfants gâtés de la génération des 90 ne sont plus que des enfants gâteux. Quand à André Ourednik, sa nouvelle est une pochade de potache, le genre de texte qui sert de bouche trou dans un fanzine quand on a deux ou trois pages à combler.
Non seulement les nouvelles francophones ne sont pas au niveau des traductions proposées mais des textes aussi indigeants sont bien en dessous des petites merveilles qui paraissent dans des weberevues comme Outremonde, Mots et Légendes ou encore Phenix Web Special. La ligne directrice d'Angle Mort me rappellent ces attelages dont les chevaux tirent chacun dans un sens. On n'avance guère et au pire on fait du sur place. Bref si l'effort doit être continué pour nous proposer des traductions d'un bon niveau, il est clair qu'un changement de ligne directrice s'impose en ce qui concerne les textes d'auteurs francophones et le plus vite possible.

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