1
- Peux tu te présenter en quelques mots ?
Je
m’appelle Grégory Covin. Je suis né en 1975 sur les hauteurs de
Rouen.
2
- Comment es tu venu à l’écriture ?
Gamin,
je jouais aux Livres dont vous êtes le héros. Les Dragons d’Or,
Défis Fantastiques, La Voie du Tigre. J’adorais ça. Puis un ami
m’a fait découvrir les jeux de rôles via WarHammer.
J’ai très vite été emballé, et eu l’envie de devenir maître
du jeu. A cette époque, je lisais H.P. Lovecraft et me suis donc
naturellement tourné vers L’Appel
de Cthulhu.
Finalement, quand il est devenu difficile de se réunir entre amis, à
l’époque où je suis entré en Fac, je me suis mis à l’écriture.
En 2003, j’ai envoyé un texte à la revue Science-fiction
magazine, et il a été accepté (En
regardant passer le train,
SF Mag 38). Depuis, j’écris principalement pour répondre à des
appels à textes, voyant les thèmes proposés comme autant de défis…
fantastiques.
3
- Ton thème de prédilection semble être l’horreur cosmique.
Qu’est ce qui t’attire dans cette thématique ?
Je
fonctionne par cycles. Fan de Lovecraft et Masterton, j’ai commencé
à écrire des récits de terreur/horreur. Avant de passer à autre
chose ; Heroïc Fantasy, science-fiction. Depuis quelques
années, j’aborde une facette plus spirituelle et philosophique.
Ces récits sont plus complexes et sans doute moins faciles à faire
publier, mais ça ne m’empêche pas de les écrire. Mes bases
littéraires sont cependant toujours là. Je suis indéniablement
imprégné par la cosmogonie Lovecraftienne, et elle revient
régulièrement dans mes écrits.
Je
constate ainsi que l’Ecriture est une question de strates. Les
textes que j’écris aujourd’hui sont très différents de ceux
que j’écrivais il y a cinq ans par exemple ; et chaque
nouvelle est un jalon de plus dans une certaine forme de réflexion.
D’où cette notion de cycles. Quand j’ai cette sensation d’avoir
répondu, en la prenant sous tous les angles, à une question que je
me posais, mon cycle se termine et j’entame quelque chose de
totalement nouveau.
Ce
qui m’attire dans l’horreur cosmique est ce besoin en tant
qu’auteur de se laisser aller à puiser dans la démesure. De
s’ouvrir l’esprit à imaginer toujours plus grand – pas
seulement des horreurs, mais des concepts, des croyances, des lois.
J’ai ainsi écrit un triptyque que j’ai terminé il y a peu ;
le premier texte est sur Dieu, le second sur l’Antéchrist et enfin
le troisième sur l’Homme. Ce qui est amusant et intriguant, c’est
que je n’ai compris seulement en finissant le texte sur l’Homme
qu’ils étaient liés entre eux. Qu’ils répondaient à une
question mais que je n’aurais pas abouti au troisième sans avoir
écrit le premier, puis le second. C’est une sorte de Rubik cube
qui finit par aligner toutes les bonnes couleurs à force de
manipulation. Je suis mon premier lecteur, et l’écriture est une
façon de développer ma pensée, de faire face à mon moi profond,
et de savoir ce que je pense intimement. Bien évidemment, tous les
textes ne sont pas des réponses à certaines questions ;
l’écriture doit avant tout être un voyage cahoté d’incroyables
rebondissements. Mais certains textes peuvent se révéler d’étranges
prismes.
4
- Bien qu’étant un petit maître francophone de l’horreur, tu
n’as jamais été publié par des éditeurs comme Malpertuis ou la
Clé d’Argent qui pourtant publie énormément d’auteurs de
fantastique horrifique. Pourquoi avoir choisi de ne pas leur proposer
de textes ?
Je
suis un peu déviant et ne cherche pas forcément les éditeurs les
plus connus. La preuve, je ne connais pas ceux que tu cites. J’ai
réussi un premier concours chez Mots et Légendes (en 2009 – Dans
les Ténèbres),
la relation avec l’éditeur s’est très bien passée, et me suis
donc attelé à un autre texte lorsque j’ai eu le thème du
concours suivant (L’empreinte
du Mal,
en 2010, a ainsi été publié). Trois autres textes ont vu le jour
par la suite, jusqu’à travailler sur une novella pour ce même
éditeur, Le
Nouveau Règne.
Je suis un auteur fidèle à l’éditeur qui croit en moi et tente
ainsi avant tout de lui proposer des textes en lien aux concours
qu’il propose.
5
- Peux tu nous parler du Nouveau Règne ?
Je
n’ai jamais lu Conan (ou plutôt seulement des comics publiés chez
Marvel), mais j’ai un jour été contacté par Emmanuel Collot, de
Science-fiction magazine, qui préparait une anthologie sur Robert E.
Howard, avec une première partie sur l’auteur et une seconde sur
des novellistes qui écriraient sur son personnage. Je lui ai proposé
un texte d’Heroïc Fantasy, et il a été publié chez Eons (Les
Mangeurs des Sables,
in Les Enfants de Conan). Cette expérience m’a beaucoup plu car je
n’avais alors pas l’habitude d’écrire des récits de ce genre
littéraire. Quand Ludo, de Mots et Légendes, a demandé à des
auteurs de lui envoyer des novellas, j’ai eu l’envie de retrouver
mon personnage, Thorn, mais de le passer en second plan. Le
personnage principal est ainsi une femme, N’Hil, qui détient dans
son organisme une entité qui cherche à s’emparer d’elle, mais
apte également à la guérir de ses blessures (afin que l’enveloppe
de son futur hôte reste en bon état). L’intrigue jongle avec
l’action et la psychologie du personnage qui perd pieds. N’Hil va
tenter de trouver un remède pour Thorn, qui a été empoisonné.
Elle a pour mission de rejoindre la garde personnelle de la reine du
royaume, afin de se rapprocher d’elle et l’assassiner. Acte
commandité par le roi lui-même. Mais elle va comprendre qu’un
ennemi invisible investit les lieux et le pouvoir en place, pour le
renverser. Et qu’elle le sert peut-être sans le savoir. N’Hil va
ainsi devoir avancer en doutant de ce qui l’entoure, tout en gérant
cette chose en elle qui, à son niveau, l’envahit tout autant.
C’est un récit à l’univers gothique, bourré d’action et de
rebondissements, de scènes sexy, avec un personnage central que le
lecteur devrait apprécier (voilà, j’ai fait ma pub ).
6
- Quels sont tes autres projets littéraires ?
Quand
les corrections du Nouveau
Règne
seront terminées (courant novembre), je partirai en quête d’un
nouveau concours de nouvelles. Pour l’heure, j’attends des
réponses d’appels à textes et la sortie pour mars prochain de La
Grande Aventure
aux éditions Nutty Sheep.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire