mardi 3 février 2015

Imaginaire et contre culture

La culture de l'imaginaire est étroitement liée à la contre - culture. Mais la contre culture en France est différente de la contre culture américaine. Elle s'est développée plus tard déjà. La contre culture chez les Anglo-saxons est née dans les universités. En France les universités se sont développées assez tard. En 1975 il n'y avait que 9% d'une classe d'âge qui accédait au baccalauréat. C'est donc dans les années 80 que l'université s'est démocratisée. De plus le système français se caractérise par sa dualité universités / grandes écoles. Et il est clair que dans certaines grandes écoles, notamment les écoles de commerce, la contre culture a eu plus de difficultés à percer. Par contre il est vrai que certaines les écoles d'ingénieur entre autres ont vu se développer des activités autour du jeu de rôle ou de la bande dessinée et sont devenues assez vite des creusets pour cette contre culture.
Aux USA, c'est Berkeley qui a été le berceau de la contre culture, une université publique qui accueillait des étudiants issus de la classe moyenne et même des milieux plus modestes. En France c'est l'école normale supérieure de la rue d'Ulm qui a joué ce rôle. On sait notamment que ce vénérable établissement a eu un rôle dans la diffusion du jeu de rôles en France. Nous sommes en présence d'une des écoles les plus élitiste de notre modèle républicain (et en plus un établissement parisien), où certes l'on trouve des étudiants venus de la classe moyenne mais beaucoup plus de la classe moyenne supérieure ou de la classe aisée. Ce n'est donc pas le même public qui a contribué à diffuser cette contre culture.
La contre culture doit aussi beaucoup aux villes ouvrières dans le monde anglo-saxo : Chicago et Detroit pour les USA, Manchester et Liverpool pour la Grande Bretagne. Nous n'avons pas eu l'équivalent. Par contre en France la contre culture a été vite récupérée par les milieux d'extrême gauche et le Larzac a été aussi bien un foyer de contestation politique que culturelle. D'un coté nous avons l'utopie d'enfants d'ouvriers qui souhaitent intégrer les classes moyennes et qui pensent avoir une chance d'y parvenir au moyen de l'art et de la culture et de l'autre ( en France) l'utopie du retour à la terre. Il est clair que le sens est différent. Mais je reviendrais à ce dernier point dans mon prochain billet.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui, les grandes écoles, ouvertes à tous en théorie. Dire qu'on se plaint de l'élitisme universitaire des américains !