jeudi 5 février 2015

Dialogue dans la culture de l'imaginaire

Au début des années 80 en Grande Bretagne, les éditeurs de jeux de rôles sont venus dans les conventions de SF, montrer leurs produits. Certes c'était une démarche commerciale d'entreprise souhaitant conquérir un marché. Mais cela a aussi rapproché ces deux milieux. D'ailleurs dans le monde anglo-saxons les auteurs issus du jeux de rôles se sont fait connaître dans les années 80. En France c'est dans les années 90 avec la création de Mnémos que le milieu du JDR s'est rapproché de celui de la littérature de l'imaginaire. Et c'est principalement à l'initiative du fandom rôliste. Les initiatives dans l'autre sens étaient plus rares. L'on se souvient de la rubrique inspi de Roland C Wagner dans Casus Belli. Mais à part ça c'était un peu désert. Certes les premiers auteurs issus du JDR sont arrivés plus tard chez nous. Mais que les rôlistes n'étaient pas considérés comme un public intéressant par la plupart des éditeurs c'est assez symptomatique. Il n'y avait guère que Jacques Goimard chez Pocket qui à l'époque avait ouvert grand la port à la fantasy, comprenant le potentiel de ce public. Et il s'est pris une volées de bois vert.

En Grande Bretagne le magazine de BD, 2000AD a inspiré tout une génération d'auteurs, de James Lovegrove à Andy Remic en passant par Richard Morgan, Simon Green, Jon Courtnay Grimmwood, Neal Asher, Richard Calder et quelques autres. En France Métal Hurlant, pourtant magazine emblématique ne donnera pas une école foisonnante de SF punk, rock'n roll, mystico violente.... Certes il y aura Jean Marc Ligny ou Roland C Wagner et deux ou trois autres. Mais ça ne constituait pas une vague de fond. Au contraire à cette époque au lieu de dialoguer avec les lecteurs de Métal Hurlant, l'on lance le groupe Limite, ce que la SF française a donné de plus intellectuel à ce jour. Il faudra attendre 1993 pour voir un cycle univers commencer à paraître ( les Guerriers du Silence de Pierre Bordage) alors que le début des années 80 avait vu paraître l'Incal dans les colonnes de la revue de Jean Pierre Dionnet.


En France on sacralise trop la littérature et on ose pas trop dialoguer avec les autres médias. C'est dommage.

Aucun commentaire: