1
Peux tu te présenter en quelques mots ?
J'ai
vu le jour dans d'étranges circonstances lors du solstice d'hiver
1975, dans les Landes. Je suis père de famille et exerce
actuellement la profession passionnante d'animateur en gérontologie.
Mais j'ai une identité secrète, je mène une double vie : j'écris
des histoires fantastiques.
2 Comment es-tu arrivé à l'écriture ?
Je
dirais plutôt que c'est l'écriture qui est arrivée à moi. Grand
lecteur depuis l'âge de dix ans environ (il m'est arrivé de lire
jusqu'à trois cent romans par an) mon besoin d'évasion a rapidement
orienté mes lectures vers l'imaginaire. Science-fiction, fantasy,
horreur, fantastique sous toutes leurs formes... je me suis beaucoup
nourri de grands classiques de ces genres comme de bouquins d'auteurs
beaucoup moins connus. Et puis, adolescent, j'ai commencé à écrire,
pour extérioriser mes démons intérieurs et surtout évacuer un
trop-plein d'imagination. Quelques nouvelles et poèmes d'abord, que
je faisais lire aux copains lesquels, adeptes de jeux de rôles, y
trouvaient parfois l'inspiration, ce qui m'a logiquement encouragé à
continuer. Après avoir gagné quelques concours d'écritures qui
m'ont permis d'être publié dans de modestes supports
(essentiellement des fanzines spécialisés dans les littératures de
l'imaginaire et les univers rôlistiques), j'ai contribué, depuis
2007, à des publications plus sérieuses. Notamment le regretté
magazine Black Mamba. En 2009, mes textes commencent à apparaître
au sommaire d'anthologies aux éditions Sombres Rets et la Porte
Littéraire. J'ai écrit en outre une pièce de théâtre et quelques
chansons. Voilà, en gros, mon parcours. Celui d'un autodidacte
passionné d'imaginaire.
3 Peux tu nous parler de ton projet de cycle "Chroniques de l'Ouroboros" ?
"Le
Cycle d'Ouroboros" plus exactement, est né il y a environ vingt
ans, à la suite d'un rêve étrange dans lequel j'ai eu la vision de
cinq géants gardant cinq portes... Obnubilé par ce songe j'ai
commencé à travailler (à l'époque, sur papier puis sur machine à
écrire) sur un cycle de romans. Peu à peu les ogres ont disparu, de
même que les portes. Je n'ai finalement gardé que le chiffre 5, qui
est une icône numérologique et mystique de mon univers.
Pendant
environ dix ans j'ai effectué de très nombreuses recherches dans
des domaines aussi disparates que la flore amazonienne, la mécanique
céleste ou le panthéon de l'Egypte antique afin d'élaborer tout un
univers digne de ce nom. Je me suis rendu compte, au fur et à mesure
de mes travaux, de l'ampleur du chantier! Lorsqu'on veut donner corps
et crédibilité à un univers imaginaire, il convient d'établir de
solides fondations, ce qui signifie ne rien laisser au hasard. J'ai
recommencé l'écriture du premier roman au moins huit fois,
balançant à la poubelle (je le regrette aujourd'hui!) des centaines
de pages à chaque fois... Le premier tome de ce projet
mégalomaniaque (je crois vraiment qu'on peut le qualifier ainsi, et
j'assume mes ambitions) est achevé, mais pas encore publié.
J'attends de terminer le deuxième, en réalité, pour le corriger et
"lier la sauce" avant de me mettre effectivement en chasse
d'un éditeur, car ces deux premiers tomes sont inextricablement
mélés. Sans rien dévoiler, je préciserais juste que j'ai fait
quelques entorses aux standards des récits de fantasy. En d'autres
termes, l'un des buts que je poursuis en écrivant ce cycle est de
sortir des sentiers battus : en tant que lecteur, je me rends compte
qu'on tombe souvent sur le même schéma en fantasy, et je souhaite
m'en démarquer!
Il
peut paraître insensé de se dire que j'ai passé 20 ans à
travailler sur ce projet alors qu'aujourd'hui le deuxième tome n'est
pas encore achevé... Le calcul serait simple pour dire qu'une vie ne
suffirait pas à en achever l'oeuvre! D'autant plus que je prévois
au moins cinq opus pour considérer cette oeuvre comme achevée...
Mais je sais que lorsque j'aurai terminé l'écriture du deuxième
tome de cette fresque, les trois autres suivront naturellement très
vite. Lorsque les fondations d'une tour, aussi importante soit-elle,
sont bien faites, la construction proprement dite se fait
naturellement, en un temps restreint. L'univers du "Cycle
d'Ouroboros" est vaste, et se décline, outre le cycle susnommé,
sous forme de nouvelles, de poèmes, de chansons... Certains de ces
textes sont d'ores et déjà publiés, ce qui me permet de faire
découvrir l'univers que j'ai créé tout en mesurant la satisfaction
et les attentes du lectorat.
4 Tu as collaboré au projet d'univers de fantasy partagé de Mathieu Guibé et Mestr Tom. Que t'as apporté cette expérience ?
A
la suite de plusieurs publications de mes textes dans les anthologies
de "la Porte Littéraire", Mestr Tom m'a contacté en 2009
pour me proposer d'écrire un roman à quatre mains. Séduit par
l'idée, et anticipant les intérêts personnels que nous tirerions
d'un tel partenariat, j'ai aussitôt relevé le défi. L'exercice
s'est révélé à la fois ardu et enrichissant : écrire un roman à
partir d'une histoire et d'un univers qui ne sont pas les miens n'est
pas facile a
priori.
Il a fallu échanger énormément avec Mestr Tom pour rester fidèle
à son univers et ses attentes pour, finalement, parvenir à écrire
"Sourtha". Satisfait de mon travail, Mestr Tom m'a
rapidement proposé d'écrire un autre opus. "Les Terres
Promises" a ainsi été publié en 2011. Enfin, notre troisième
collaboration sera publiée dans quelques semaines aux éditions
Durand Peyrolle. Il s'agit d'un roman de fantasy humoristique, encore
un exercice à la fois difficile et riche en apprentissage pour moi!
5 Tu as également en projet un cycle mêlant western et fantasy dont une nouvelle est parue dans le numéro 12 de Outremonde. Peux tu nous en parler plus en détail ?
Je
suis passionné de western spaghettis. Les films de Sergio Leone me
sont chers, et j'aime puiser mon inspiration en les visionnant ou en
écoutant les musiques d'Ennio Morricone, lesquelles bercent mes
doigts tandis qu'ils s'acharnent sur le clavier de mon ordinateur.
Cela fait de nombreuses années que j'ai entrepris d'écrire une
série de textes courts se déroulant pendant la Guerre de Sécession.
Il s'agit de nouvelles uchroniques. A un moment donné de cet
événement historique, quelque chose s'est produit qui a
considérablement changé le monde. Dans mes écrits, cet important
conflit ne s'est pas terminé en 1865. Des armées de morts-vivants,
de créatures mutantes et d'autres abominations continuent de
guerroyer dans un monde où la technologie et le steampunk font loi.
J'avoue avoir puisé mon inspiration, outre dans les films de Leone,
dans le jeu de rôle Deadlands et l'univers de la Tour Sombre de
Stephen King. Au final, je me suis suffisamment écarté de ces
sources d'inspiration pour créer un univers totalement nouveau et,
il faut l'avouer, désespéré, dans lequel mes personnages n'ont
guère plus de chance de survie (ou de conserver leur intégrité
psychique) que dans les récits de Lovecraft.
Quelques-unes
des nouvelles se déroulant dans cet univers ont d'ores et déjà été
publiées. Horizona Dream est parue dans l'Outremonde n°12.
Assassin, Pour une poignée de Gueulards, Pour quelques Gueulards de
plus ont été publiées dans les anthologies de la Porte Litéraire.
Quinte Flush a rejoint le sommaire de l'anthologie "Mystère et
Mauvais Genre" chez Sombres Rets... Aujourd'hui, je poursuis
l'élaboration d'un recueil compilant ces textes dans le but de le
soumettre à un éditeur. Mais je ne m'estime pas encore prêt. Il me
reste quelques nouvelles à écrire pour en venir à bout. 2015 est
l'objectif que je me suis fixé pour trouver un éditeur à ce
recueil.
6 Quels sont tes autres projets littéraires ?
J'en ai beaucoup. Outre le Cycle d'Ouroboros et le recueil de "fantasy-western-horreur-steampunk" dont nous avons déjà parlé, j'envisage d'écrire un polar de science-fiction se déroulant dans une maison de retraite, un survival-horror sans zombies, et au moins une cinquantaine d'autres futur best-sellers! Sans compter mon projet d'écriture d'histoires courtes à quatre mains en cadavrexquis, un recueil de nouvelles dans l'univers du Cycle d'Ouroboros, un autre orienté SF, et des poèmes, des chansons, etc.... La liste est longue, et la vie sera trop courte, j'en ai conscience, pour mener tous ces projets à terme. Mais je continue d'y croire!
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