dimanche 12 octobre 2014

Permaculture éditoriale

Je réagis à l'excellent article de l'auteur de jeu de rôles, Thomas Munier :
http://outsider.rolepod.net/la-permaculture-creative/

Je pense que l'on peut trouver un équilibre entre la démarche jusqu'au boutiste de l'auto édition et le système éditorial. Aujourd'hui, un éditeur essaie de détecter une oeuvre sur laquelle il va capitaliser pour en faire un best seller, il va mettre le paquet au niveau communication, il va en inonder les libraires qui n'en veulent pas forcément. Le best seller doit permettre de compenser les pertes sur des oeuvres plus risquées dont certaines se vendent de manière ridicule.
Un autre système est possible. Notamment pour les littératures de l'imaginaire.
- Déjà on tire chaque ouvrage au même nombre d'exemplaires et la même mise en place. Et si un titre marche mieux que les autres on fait un retirage grâce à l'impression à la demande. Comme ça il n'y aura pas un titre qui étouffera les autres.
- Au niveau de la communication on ne fait pas plus d'efforts pour un titre ou un autre. Pas de favoritisme. Ce que l'on veut c'est qu'ils se vendent tous. Le marketing est fait non pour soutenir des titres mais pour soutenir le travail de l'éditeur dans son ensemble.
- On essaye d'avoir une production la plus éclectique possible. On publie aussi bien de la SF, de la fantasy, du fantastique.
- On ne signe aucun contrat à priori. On fait signer le contrat à l'auteur après acceptation du manuscrit et certainement pas avant le début de l'écriture. Même si l'on commande un titre à un auteur, on attend qu'il ai fini de l'écrire pour signer un contrat ( on se prémunit ainsi contre certains aléas). On ne force jamais un auteur à écrire la suite de ceci, s'il veut faire un break et passer à un autre projet. Le contrat à priori est une violence contre les auteurs. Il les force à se consacrer en priorité à un projet à l'exclusion des autres. Comme ça pas de problème de manuscrit non rendus dans les temps ou ne correspondant pas à ce que veut l'éditeur.
- On essaie d'être présent dans les points de vente les plus éclectiques. La librairie bien sûr mais aussi les maisons de la presse, les bureaux de tabac, les épiceries rurales ( être présent en zone rural là où il n'y pas de librairie ça compte) et pourquoi pas les bars geeks, les boutiques de jeux ou de jeux vidéos, les boutiques geeks.... Bref être là où on peut trouver une clientèle intéressée et pas seulement là où l'on vend des produits culturels. Et pourquoi pas se diffuser en vente en réunion en passant par l'intermédiaire des cafés associatifs ou des lieux alternatifs.

Personne aujourd'hui dans l'édition ne se lance dans cette démarche. Mais au niveau des deux premiers points c'était ce que faisait Fleuve Noir avant les années 90. C'est également comme cela que Harlequin s'est imposé sur le marché de la romance. Ca peut faire réfléchir finalement.

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