Encore une réaction à l'article de Thomas Munier.
En 2008 j'ai édité un recueil de nouvelles via The Book Editions. J'en ai assuré la promotion via un certain nombre de forums ainsi que par mon blog et quelques envois de mails ciblés. J'ai aussi distribué quelques exemplaires en service de presse lors de mon passage aux Utopiales. Bref j'ai vendu très peu d'exemplaires via les commandes en ligne. J'ai voulu continuer l'effort. Je me suis tourné vers les salons du livre ayant lieu dans ma région en commençant par les petits. Je me suis heurté à la dure réalité. Quand on écrit de la science fiction en Limousin on ne vous veut pas dans ce type de manifestation ( déjà que les auteurs de polar ont du mal à faire leur trou... et ne commencent tout juste à être reconnus. Mais c'est une autre histoire). Les services de presse mentionnés précédemment n'ont bien sûr donné lieu à aucune chroniques. J'ai découvert que l'auto édition c'est bien à condition de faire un énorme effort de communication. J'ai fini par abandonner le combat (je me rend compte que j'aurais pu évoquer ces faits dans l'année de l'échec).
S'auto-éditer cela veut dire être parti sur les routes tous les week ends et aller dans des salons un peu partout en France. En tout cas là où l'on vous veux bien (quand on est un auteur de l'imaginaire ce n'est pas le cas partout). Si l'on basculait dans le tout auto-édition comme le suggère Thomas, le problème se poserait pour tous les auteurs. Le système, même parti sur des bases radicalement différentes, ne changerait pas en profondeur. La philosophie se voudrait plus généreuse mais quelque part les auteurs ne seraient pas forcément plus gagnants qu'à l'heure actuelle. En Effet ceux qui aurait le plus d'argent ou le meilleur réseau auraient les moyens de se faire connaître mieux que les autres. Ce ne serait pas forcément les meilleurs auteurs qui seraient les plus reconnus.
Les auteurs seraient obligés en effet de prendre en charge tous les efforts de communication qui sont aujourd'hui l'apanage des éditeurs. Et ça peut revenir cher de se faire connaître.
Sur la difficulté pour les auteurs auto-édité ainsi que ceux qui sont publiés par de petits éditeurs je renvoie aux article du blog de Yves Daniel Crouzet : http://yvesdanielcrouzet.blogspot.fr
Bref l'analogie avec la permaculture a ses limites ( le paysan vend dans son territoire, la culture n'a pas forcément de frontière géographique). D'autant plus que les lecteurs ont des goûts différents et tout le monde n'a pas la même approche de la lecture ( tandis que tout le monde est obligé d'acheter des produits agricoles pour subsister). Elle vaut toutefois en ce qui concerne la créativité et les pratiques de l'auteur ainsi que sa manière d'écrire. Il vaudrait mieux que l'édition parte sur un nouveau modèle économique et que la librairie fasse de même. Car je pense que ces deux secteurs sont à même d'innover même pour vendre du livre papier.
dimanche 12 octobre 2014
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