jeudi 2 février 2012

La crise de la SF, suite

La SF est en crise, on arrête pas de la dire. Comment une littérature qui faisaient d'excellentes ventes dans les années 70, a - t - elle baissé à ce point depuis les années 80.
Déjà la stratégie adopté par les éditeurs en France a été celle de la légitimation. Il fallait s'élargir aux lecteurs de blanche. Cela a commencé dans les années 80 chez Denoël avec le groupe Limite. Et cela ressort régulièrement. On a curieusement pas vu que la Sf était une subculture et on a absolument pas compris que ceux qui s'intéressaient aux autres média en SF étaient des lecteurs potentiels plus facilement atteignables.
D'autre part il y a aussi la définition de la SF que donne le noyau dur du fandom : la sf est une littérature d'idée. On entretient savamment le flou autour de cette notion d'idée : concept ou idéologie. Mais l'on finit par comprendre que la Sf est pour ces gens là une littérature de réflexion politique sur notre monde. Je conteste cette définition. La SF est aussi une littérature d'univers et c'est sans doute ce que cherche une grande majorité de lecteurs.
Dans l'enquête d'Actusf auprès des libraires il ressortait que plusieurs d'entre eux faisaient état des plaintes des lecteurs concernant le faible nombre de space opera dans les rayons. Plus que des romans de hard science ou des dystopie c'est là un coeur de la SF grand public que les lecteurs veulent lire.
Il me semble que ce sont là les raisons du déclin de la SF en France. Aux USA le déclin est plus récent et est lié à la part grandissante des romans à licence au premier rang desquels les romans Star Wars. Ces romans à licence prennent la place des romans de SF d'exploitation et ainsi contribuent à appauvrir le genre.

1 commentaire:

Florent Lenhardt a dit…

Il me semble que le space op n'est pas si difficile que ça à trouver, pour peu qu'on furète dans les rayons. Si j'avais une plainte à formuler, ce serait plutôt dans le franc déséquilibrage des rayonnages entre Fantasy / Fantastique et SF. Évidemment, on peut reprocher aux littératures de licence (SW, WH, Gears of War, Halo) de niveler le niveau vers le bas, ça aura quand même permis des percées de SF (avec retours de classiques en tête de gondole) par effet de mode. Sans ces percées, j'ai bien peur qu'il y aurait encore moins de SF au profit du reste... Cela dit, si les éditeurs ne profitent pas de ces vagues(éphémères) pour vendre autre chose que les classiques lu et relu, ré-ré-réédités, là, ce n'est pas la faute à la littérature de licence. Une raison supplémentaire du déclin de la SF en France, à mon sens, serait peut-être à chercher dans le flot de traductions qui noient les auteurs français (traductions majoritairement d'outre-Manche/Atlantique, par ailleurs, et rarement européennes au sens large, sans parler du reste). Les préoccupations et sensibilités, tant dans les "idées" que dans les "univers" - bien que personnellement j'aie du mal à séparer les deux - seraient peut-être différentes, les approches, les développements, etc., seraient peut-être plus attrayants pour des lecteurs non initiés ou lambda. Après, je ne suis pas spécialiste des publications, c'est plus un ressenti de lecteur...