J'aurais très bien pu répondre à Florent dans les commentaires. Mais ses remarques valent qu'on s'y attache.
- Oui, je persiste et signe les oeuvres à licence posent problème. Tout d'abord la plupart du public de Star Wars ou de WH 40K font parti d'un public captif. Si les amateurs de tels univers sont véritablement un public potentiel il faut dialoguer avec eux et publier des oeuvre susceptibles de leur plaire. Pour moi les licences c'est un appauvrissement du genre. Et pour dire à des gens qui aiment l'univers WH 40K juste parce qu'ils en aiment l'ambiance que le Neuvième Cercle de Jean Christophe Chaumette ça risque d'être aussi leur came, il faut un bon libraire. Les licences ont carrément tué la SF d'exploitation. Surtout Star Wars. Aux USA on ose plus trop sortir de grand space opera populaire à souffle épique. Les seules oeuvres de SF populaire sont des romans de SF militaristes pas très intéressants à mon avis. Il y en a plus chez les Anglais. J'ai vu sur un forum américain des participants dire qu'ils trouvaient dans les romans Star WArs ce qu'il ne trouvait plus dans certains romans originaux : une SF populaire épique et divertissante un peu fun. Bref les licences ont finalement fait plus de mal que de bien.
- La SF d'exploitation. Je suis d'accord avec Florent au niveau des traductions. Il n'y a aucun intérêt à traduire des oeuvres d'exploitation ( ou si on le fait ça a intérêt à quand même être un dessus du panier). Il fut un temps où la SF d'exploitation en France était la chasse gardée de Fleuve Noir Anticipation. Il faut bien reconnaître qu'il n'y avait guère plus d'un tiers de bonnes choses, un tiers de moyen et un tiers de carrément mauvais. Le problème de cette collection c'est que jusqu'à l'arrivée de Nicole Hibert en 1988 on s'est guère occupé de travail éditorial. Et ça, s'en ressentait. L'autre problème c'était le formatage et les sacro saintes 180 pages. FNA ne publiait que des auteurs français. On ne traduisait que très peu d'auteurs anglosaxons d'exploitation ( J'ai lu le faisait un peu, et la collection Galaxie Bis de Opta aussi mais c'était le top du top de la SF d'exploitation). Les éditeurs ont eu un peu moins de scrupule pour la fantasy et c'est bien dommage. Quand on voit la médiocrité qu'est Goodkind on se dit qu'un peu de scrupules n'aurait pas fait de mal et que publier de la fantasy française d'exploitation à la place aurait sans doute été un moindre mal.
lundi 6 février 2012
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
6 commentaires:
"Et pour dire à des gens qui aiment l'univers WH 40K juste parce qu'ils en aiment l'ambiance que le Neuvième Cercle de Jean Christophe Chaumette ça risque d'être aussi leur came, il faut un bon libraire." Est-ce trop demander ? Il n'y a aucun réel effort de fait pour opérer un glissement des licences vers autre chose que, finalement, d'autres formes de licences (Dunes, etc.) Les ambitions de ventes sont clairement affichées. Peut-être que les libraires parient sur les "grands classiques" pour attirer lentement le lectorat des licences de masse vers des choses plus recherchées, mais ce pari, visiblement, a échoué. La faute peut-être aux classiques eux-mêmes, qui pour certains ont pris de sacrés coups de vieux et ne répondent plus à la demande actuelle, du moins grand public. S'il y avait plus d'alternatives derrière Star Wars et Warhammer, et ce sans avoir à être déjà plongé dans le milieu ou lire des fanzines undergound, ce problème es licences n'existerait peut-être plus. Je comprends tes arguments, mais ils sont à mon sens aussi valables contre ce manque de jugeote éditoriale sur l'"après-licences" que pour les licences elles-même. D'ailleurs, il me semble qu'en fantasy on ait négocié le virage un peu mieux...
Heu... je vais poser une bête de question mais... c'est quoi la SF d'exploitation ? (Bon, ok... je sors.)
La Sf d'exploitation = SF populaire qui n'a d'autre prétention que de distraire. On disait autrefois SF d'aventures.
Je déteste parler de littérature de gare qui pour moi est la mauvaise littérature d'exploitation.
@ Florent : en fantasy les licences sont liées au jeu de rôle qui commercialement n'est quand même pas un média vraiment hyper vendeur. Elles ont fini par se dégonfler. Mais aux USA dans les années 80 les romans ADD ont fait beaucoup de mal à la sword and sorcery qui commence tout juste à s'en relever.
ok je vois... merci! ^-^
D'un autre côté, la demande a-t-elle uniquement été conditionnée par cette littérature de moindre qualité, ou bien l'offre s'est-elle simplement adaptée à la demande ? Si ce qui se vend c'est les dérivés, ne serait-il pas possible qu'une grosse partie de ces clients ne soient tout simplement pas intéressés par le reste ? J'entends parfaitement ton point de vue et regrette moi aussi le "choix" qui s'offre au regard du badaud dans les rayonnages, mais... je crois que tu surestime le lectorat, non pas par sa quantité, mais par sa qualité. Certes, il y a un paquet de gens qu'on pourrait entraîner dans la SF variée, mais pour ceux-là, combien d'autres, très nombreux, qui ne prennent la peine d'ouvrir un livre au lieu de jouer que parce que... c'est la continuation de leur jeu ? D'ailleurs, ces livres pourraient être (et parfois sont, d'ailleurs) d'une grande qualité, si leur lecteur majeur n'étaient pas si peu habitué à la lecture. Parce que la lecture ne les intéresse pas, l'univers copyrighté les intéresse. Quant à ceux qui éprouvent du plaisir à la lecture, ils n'attendent généralement pas les libraires : Internet a changé la donne sur la recherche du "trip" comme tu le disais. Certes, autrefois, y avait pas le choix, le vendeur était la référence pour voir au-delà du rayon, mais aujourd'hui, quelle est l'excuse ?
Je suis un peu sceptique sur la diabolisation des licences, qui soit dit en passant m'ont apporté des heures de bon temps sans m'empêcher de voir ailleurs. Les lecteurs qui ne parviennent pas à les dépasser, c'est qu'ils ne le veulent pas, et le peu d'alternative qui existe se vendant au compte goutte, l'offre n'a aucune raison de changer sa ligne éditoriale, ni de prendre de réel risque en publiant autre chose que des traductions éculées.
Moi, personnellement, ça me gonfle, mais je blâme autant le lectorat que les choix des éditeurs.
Sauf que dans certains forums anglosaxons j'ai vu des témoignages de lecteurs qui retrouvaient dans ces littératures à licences le charme d'une certaine SF populaire d'il y a 20 ou 30 ans. Or cette SF populaire n'est pas publiée en dehors des licences. On est dans un cercle qui se dévore lui même.
Enregistrer un commentaire