Dans les années 80 la science fiction a connu une crise assez grave. A la fin de la période une nouvelle génération de lecteurs commence à arriver. La plupart ont découvert la science fiction par les dessins animés japonais ou par Star Wars et la fantasy par les jeux de rôles. A l'époque la télévision daignait consacrer des créneaux à la SF. Nous ne reviendrons pas sur Temps X, émission mythique présentée par les Bogdanoff qui en outre n'hésitait pas à diffuser les séries comme la Quatrième Dimension ou Star Trek. Mais il y a eu aussi Fantasy, une émission présentés par Jean Pierre Dionnet dans le cadre des enfants du Rock à la fin des années 80. L'arrivée des manga puis la démocratisation des jeux vidéo ont amené d'autres points d'entrée pour l'imaginaire.
Nous étions dans une société où l'environnement médiatique était assez tourné vers l'imaginaire. La publicité elle même n'hésitait pas à emprunter aux thème de la science fiction. Même si la SF littéraire était en crise, la SF médiatique a sensibilisé un nouveau public au genre et une nouvelle génération de lecteur est arrivée qui a fait vivre les genres que nous aimons jusqu'à la fin des années 90. C'est dans cette deuxième moitié des 90's que les choses se gâtent. Le jeu de rôles connaît une campagne de dénigrement proche du lynchage médiatique. Ces mêmes média se déchaînent peu après contre les manga et les jeux vidéos suspectés de véhiculer la culture de la violence. L'imaginaire disparaît peu à peu des petits écrans. Les séries de SF ne sont plus diffusés que sur des chaînes cablées et disparaissent peu à peu des chaînes hertziennes généralistes. Les dessins animés de SF sont de moins en moins nombreux sur les écrans (même si France Télévision a résisté grâce à des séries comme Skyland ou Chris Colorado). Et l'environnement médiatique a changé et aujourd'hui c'est la téléréalité et le voyeurisme qui se sont imposé dans la culture adolescente comme les références. L'imaginaire n'est plus présent qu'à la marge. La SF n'est plus que la culture des geeks. Le jeu de rôles n'est plus qu'un loisir de niche. Restent les jeux vidéos qui sont encore grands pourvoyeurs de SF et de fantasy. Les gamers seraient ils l'avenir du lectorat SF ?
lundi 21 octobre 2013
dimanche 22 septembre 2013
Moi, rôliste
A l'initiative de Stéphane Galay pour lutter contre les attaques dont les rôlistes sont encore victimes, il existe un appel à témoignage pour que les rôlistes évoquent ce que leur apporté le JDR. Je n'avais toujours pas répondu à l'appel. Je vais donc faire mon coming out de rôliste.
J'ai découvert le jeu de rôles par une matinée froide de 1986. Un nouvel élève vient d'arriver au collège, nous sommes en troisième et pendant le cours de gym il me parle du jdr. J'avais vu reportage dessus deux ans avant dans une émission de Patrice Drevet qui devait s'appeler "c'est super". Toute suite j'ai envie d'essayer, et un autre élève aussi. Je suis ferré et depuis ma carrière rôliste est un peu en dent de scie avec période d'hyperactivité et d'autres où je n'ai plus de tablée régulière et je ne joue qu'aux conventions.
Grâce au jeu de rôles j'ai acquis une culture et un vocabulaire bien plus développé que celui que j'avais jusqu'alors.
Grâce au jeu de rôles j'ai rencontré ceux qui sont devenus mes deux meilleurs amis. Et qui le sont restés depuis.
Grâce au jeu de rôles je n'ai pas découvert la SF. Mon immersion dans les littératures de l'imaginaire a été concomittante. Mais si j'ai eu envie de m'investir dans le fandom de me bouger c'est aussi je pense au jdr que je le dois. Un loisir qui donne envie de s'investir, de se remuer et surtout de diffuser et de valoriser l'imaginaire.
Le jeu de rôles m'a aussi fait rencontrer toute sorte de gens, donc certains m'ont énormément apporté. Bref je ne serais pas le même sans le jeu de rôles.
J'ai conscience que mon témoignage n'est pas extraordinaire, ni exotique. Mais bon, j'apporte de l'eau à la cause à manière.
J'ai découvert le jeu de rôles par une matinée froide de 1986. Un nouvel élève vient d'arriver au collège, nous sommes en troisième et pendant le cours de gym il me parle du jdr. J'avais vu reportage dessus deux ans avant dans une émission de Patrice Drevet qui devait s'appeler "c'est super". Toute suite j'ai envie d'essayer, et un autre élève aussi. Je suis ferré et depuis ma carrière rôliste est un peu en dent de scie avec période d'hyperactivité et d'autres où je n'ai plus de tablée régulière et je ne joue qu'aux conventions.
Grâce au jeu de rôles j'ai acquis une culture et un vocabulaire bien plus développé que celui que j'avais jusqu'alors.
Grâce au jeu de rôles j'ai rencontré ceux qui sont devenus mes deux meilleurs amis. Et qui le sont restés depuis.
Grâce au jeu de rôles je n'ai pas découvert la SF. Mon immersion dans les littératures de l'imaginaire a été concomittante. Mais si j'ai eu envie de m'investir dans le fandom de me bouger c'est aussi je pense au jdr que je le dois. Un loisir qui donne envie de s'investir, de se remuer et surtout de diffuser et de valoriser l'imaginaire.
Le jeu de rôles m'a aussi fait rencontrer toute sorte de gens, donc certains m'ont énormément apporté. Bref je ne serais pas le même sans le jeu de rôles.
J'ai conscience que mon témoignage n'est pas extraordinaire, ni exotique. Mais bon, j'apporte de l'eau à la cause à manière.
samedi 7 septembre 2013
Du lectorat de l'imaginaire
Aujourd'hui les éditeur de l'imaginaire se plaignent du faible niveau des ventes des littératures de l'imaginaire. La crise n'explique pas tout. Je pense qu'on s'est tout simplement trompé de public. Faire lire de l'imaginaire aux lecteurs de blanche ou à la ménagère n'était pas les stratégies à adopter.
Il fallait entre autre s'intéresser aux publics geeks - gamers, rolistes, amateurs de manga ou de comics... Ils n'ont pas été la cible privilégié.
Mais ma bonne dame les geeks ils ne vont pas en supermarché et pour vendre du poche il faut distribuer en supermarché, donc viser la ménagère. Oui c'est vrai. Mais ce faisant on a fait l'économie du débat sur d'éventuels réseaux parallèles de distribution. Au début des années 50 Armand de Caro, fondateur du Fleuve Noir a eu l'idée pour contourner le réseau de distribution Hachette alors tout puissant de créer son propre réseau de distribution en s'appuyant sur des commerces de proximité principalement des bureaux de tabac et des commerces ruraux généralistes. Résultat, de tout les éditeurs populaires de l'aprés guerre Fleuve Noir sera le seul à survivre. Donc aujourd'hui il s'agirait de savoir quels sont les lieux fréquentés par les geeks et avec lesquels les éditeurs pourraient travailler. Plus difficile à faire qu'à dire, d'autant que la plupart des éditeurs ne peuvent se payer une étude de marché. On est bien d'accord.
D'autant que ce rapprochement avec les geeks ne peut être fait par les seuls éditeurs. Que les revues de jeux vidéos ou de jeux de rôles publient régulièrement des nouvelles ou des critiques de SF. De même pour les magazines consacrés à la culture geek. (Et si les éditeurs de certaines revues passent par ce blog ,je suis prêt à aller au charbon si l'on me propose un beau projet.) Il faut se souvenir que certaines revues de bandes dessinée ont eu cette politique d'ouverture dans les années 80. Souvenons nous de la rubrique de Roland C Wagner dans Casus Belli. Il faut avoir des volontés communes qui convergent et là ce n'est pas vraiment facile à organiser.
lundi 26 août 2013
Science fiction et rock'n roll
On a souvent vu des convergences entre SF et rock'n roll. Il est vrai que dans les années 70 de nombreux rockers on emprunté des thèmes aussi bien à la SF qu'à la fantasy. Il était donc temps de s'intéresser aux rapports que peuvent entretenir ces deux univers et leurs fans respectifs nous avons donc interviewé Thomas Bauduret, auteur et musicien de rock qui nous en donne une vision assez pessimiste.
Difficile à dire, il faudrait remonter aux années 70, lorsque la SF était "à
la mode" (ouh, le vilain mot !), ou plutôt au sommet de sa capacité
prospective et expérimentale, puisque l'art est forcément le reflet de son
temps ; elle a eu une influence majeure, comme à peu près toutes les idées
nouvelles qui fusaient à cette époque (que je n'ai pas connue, donc
j'extrapole), et il y a plus eu interpénétration entre ces idées et la SF.
C'était une autre époque. Un critique anglais a comparé la SF actuelle à la
collection de vinyle de progressif de votre grand-oncle, ce qui est méchant,
mais bien vu…
Une fois de plus, comme il s'agit d'un chemin personnel, il faut voir ça de
façon individuelle. Que des auteurs comme Jean-Marc Ligny, Roland Wagner ou
Joël Houssin (et, oserais-je… le gars moi-même) aient été profondément
influencés et que cela se ressente dans leurs écrits, c'est évident. Après,
au niveau global, j'en suis moins convaincu. D'autant que, dans l'œil du
public, en art en général, il y a toujours le complexe du corn-flake (merci
M.) qui fait qu'on préfèrera n'importe quelle daube du moment qu'elle a un
drapeau US collé sur la fesse droite au meilleur écrivain européen… C'est en
train de changer — voire l'émergence du "polar nordique", pour le meilleur
ou pour le pire d'ailleurs, comme à chaque fois qu'on se base sur l'origine
et non sur la qualité, mais c'est une autre histoire — mais pas dans la SF,
trop sclérosée.
Je pense l'avoir expliqué plus haut, après les visions technologique des
débuts de la SF, on est passé aux grands chantiers sociétaux reflétant une
époque (les années 60/70, pour synthétiser). Il est notable que le
sous-genre "post-cataclysmique" est plus ou moins né à cette époque, où on
redoutait de se prendre une bombe atomique sur la coloquinte (On sait
d'ailleurs aujourd'hui qu'on en est passés très près lors de la crise de
Cuba), et revient aujourd'hui, où les catastrophes sont écologiques. Dans
les années 90, la SF était devenue marginale et commençait à tourner en
rond, c'est peut-être une explication. Il y a encore aujourd'hui des
artistes pour s'en inspirer, comme Krystal System ou Kirlian Camera en
Italie, mais il n'y a pas de "courant" plus global. La SF "marche" au
cinéma, mais elle est souvent réduite à l'image sans grand fonds derrière,
puisqu'il faut toujours sauver le monde au bout des 90 minutes syndicales
avant le générique et les scénarios recyclent les grands thèmes sans
chercher à innover (ce qui reviendrait à un suicide commercial). Pourtant,
il suffit de lire "Aqua" de Jean-Marc Ligny ou la trilogie de l'abîme de
Pierre Bordage (Ou même "Le goût de l'immortalité" de Catherine Dufour) pour
voir que la SF aurait encore des choses à dire, et peut-être même plus dans
le grand bouillonnement mortifère actuel que dans les années 70. Si même un
genre aussi sclérosé que l'espionnage a pu se réinventer en s'adaptant (cf
"La face cachée des miroirs" de Catherine Fradier)… Mais il faudrait pour ça
arrêter de se regarder le nombril en se pignolant sur sa "culture SF"
(apparemment infuse, comme il sied aux surhommes, ce qui exclut le lecteur
occasionnel — berk ! — du processus) et réfléchir un chouïa… Oh, et admettre
que non, la SF, comme tout art, n'a pas changé et ne changera pas le monde
de ses petits bras musclés, mais peut aider à le décrypter ou même à
l'embellir.
Une sorte d'évidence. Je crois que j'en parlais avec les éditeurs de
Nestiveqnen, avec qui j'étais assez proche à l'époque. Je ne sais comment
j'ai eu l'arrogance de croire que je pouvais diriger une antho, mais ils
m'ont fait confiance, qu'ils en soit mille fois loués, tout comme les
auteurs (et pas des moindres) qui ont répondu présent. Il faut croire qu'en
plus de la qualité réelle des textes, le sujet était porteur, car l'antho
s'est plutôt bien vendue !
Pourquoi ? Chaque auteur puise son inspiration là où il le souhaite. Et
puis, il faudrait voir quel "rock". A mon humble avis, la notion qu'on
appelle de ce vocable, avec tout ce que cela comporte de subversion, est
morte. C'est une période relativement courte qui est allée, disons des
années 50 jusqu'au milieu 80, correspondant également à une révaluation de
la jeunesse en tant qu'entité à part entière, et a engendré un grand
bouillonnement créatif, non dépourvu d'arrogance puisque chaque génération
rejetait la suivante, mais une arrogance nécessaire. Les querelles entre
"anciens" et "modernes" ont toujours existé, on peut remonter à la Bataille
d'Hernani ou aux compositeurs dits classiques qui, à leur époque bien
lointaine, faisaient scandale en bousculant la norme, même si tout ceci est
bien oublié de nos jours. Aujourd'hui, le public préfère se faire des
"années nostalgie" plutôt que chercher des nouveaux groupes, ce qui est
contraire à l'idéal "rock", tourné vers la jeunesse et donc l'avenir plus
que le "c'était mieux avant" — mais plaît beaucoup aux maisons de disques
qui n'ont plus qu'à gérer bourgeoisement le capital. Hé oui, de nos jours,
pour être à la mode, il convient de regarder vers le passé… Le point
tournant est lorsqu'on a commencé à vendre des voitures estampillées "Pink
Floyd" ou "Rolling Stones", faisant des groupes censés être "subversifs" des
produits de consommation comme les autres. Maintenant, on vend des T-shirts
Sex Pistols ou avec la langue Stone dans les magasins de grande
consommation, usinés en Chine pour habiller des occidentaux qui les portent
comme l'effigie de Che Guevara, sans savoir ce qu'il y a derrière. De même,
les groupes vieillissants commencent à jouer dans leur intégralité leurs
albums emblématiques, brouillant la dichotomie originelle entre rock et
classique, on se masse pour voir des groupes singeant Queen ou les Beatles
histoire d'être sûr que les Queen ou Beatles d'aujourd'hui crèveront dans
leur coin. Qui porte les valeurs de la révolte adolescente aujourd'hui, Lady
Machin ? Quant au rap "musique de la jeunesse", je rigole : il est tout de
même né il y a trente ans, et les fans de l'époque ont pris la place de
leurs parents, sans oublier que c'est sa frange la plus réac qui est
favorisée, celle qui prône le système et le fait d'en profiter. Et non, je
ne le déplore pas : c'est dans l'ordre des choses, toute idée doit être
remplacée par une autre lorsqu'elle a fait son temps. Je présume que le
sentiment qu'exprimait le rock s'exprime par d'autre biais que je ne connais
pas forcément. Ou si on se contente de se gaver de séries téloches
abrutissantes avant d'aller chez Carouf' comme un bon petit, on n'a que ce
qu'on mérite. Lorsque la vulgarité, totalitaire par définition, se fait
dominante, l'art redevient un sport de combat, et aucun régime, même le plus
dictatorial, n'a pu museler les consciences. J'irais même jusqu'à dire que
l'art en général en redevient subversif : l'art, c'est le ressenti, et les
petits hommes gris qui ont pris le pouvoir, avec leur calculette à la place
du cerveau, le détestent tant qu'ils ne peuvent pas y coller une étiquette
de prix ou s'en servir pour vendre toute sorte de saletés. Ils ont horreur
de ce qui leur échappe et feront tout pour le détruire. Mais ils nous
offrent à nouveau le frisson de l'interdit…
J'avoue que je n'en ai pas la moindre idée. Mais cela finirait par
ressembler à des rencontres d'anciens combattants, non ?
enterré, même si le cadavre bouge encore sporadiquement, et que la SF reste
coincée sur un "âge d'or" passéiste et entretient son complexe de
supériorité tout en glissant vers les poubelles de l'histoire, humblement et
à mon avis qui n'engage que moi, etc, etc, je préfèrerais qu'on recherche
d'autres formes, des façons de faire nouvelles et excitantes qui rameutent à
nouveau tous ceux en mal d'innovation et engendreraient un enthousiasme
créatif comme il y en a eu de par le passé (sans forcément faire tabula
rasa, bien sûr, toutes les formes peuvent et doivent coexister tant qu'il y
a des gens pour les apprécier). Niveler un peu par le haut et non par le
bas, comme les innombrables thrillers industriels interchangeables usinant
les mêmes recettes qui encombrent les linéaires. Et si "l'âge d'or", ça
redevenait maintenant ? Alors retroussons nos manches !
1 Quel a été l'influence de la SF sur le rock français ?
Difficile à dire, il faudrait remonter aux années 70, lorsque la SF était "à
la mode" (ouh, le vilain mot !), ou plutôt au sommet de sa capacité
prospective et expérimentale, puisque l'art est forcément le reflet de son
temps ; elle a eu une influence majeure, comme à peu près toutes les idées
nouvelles qui fusaient à cette époque (que je n'ai pas connue, donc
j'extrapole), et il y a plus eu interpénétration entre ces idées et la SF.
C'était une autre époque. Un critique anglais a comparé la SF actuelle à la
collection de vinyle de progressif de votre grand-oncle, ce qui est méchant,
mais bien vu…
2 Le rock a-t-il influencé durablement la science fiction et la fantasy en France ?
Une fois de plus, comme il s'agit d'un chemin personnel, il faut voir ça de
façon individuelle. Que des auteurs comme Jean-Marc Ligny, Roland Wagner ou
Joël Houssin (et, oserais-je… le gars moi-même) aient été profondément
influencés et que cela se ressente dans leurs écrits, c'est évident. Après,
au niveau global, j'en suis moins convaincu. D'autant que, dans l'œil du
public, en art en général, il y a toujours le complexe du corn-flake (merci
M.) qui fait qu'on préfèrera n'importe quelle daube du moment qu'elle a un
drapeau US collé sur la fesse droite au meilleur écrivain européen… C'est en
train de changer — voire l'émergence du "polar nordique", pour le meilleur
ou pour le pire d'ailleurs, comme à chaque fois qu'on se base sur l'origine
et non sur la qualité, mais c'est une autre histoire — mais pas dans la SF,
trop sclérosée.
3 Dans les années 90 il y a eu en France un courant de rock expérimental ( Oulan Bator, Hint, Deity Guns.... ). Il semble pourtant qu'ils aient peu utilisé une imagerie SF. Comment explique tu cette non rencontre ?
Je pense l'avoir expliqué plus haut, après les visions technologique des
débuts de la SF, on est passé aux grands chantiers sociétaux reflétant une
époque (les années 60/70, pour synthétiser). Il est notable que le
sous-genre "post-cataclysmique" est plus ou moins né à cette époque, où on
redoutait de se prendre une bombe atomique sur la coloquinte (On sait
d'ailleurs aujourd'hui qu'on en est passés très près lors de la crise de
Cuba), et revient aujourd'hui, où les catastrophes sont écologiques. Dans
les années 90, la SF était devenue marginale et commençait à tourner en
rond, c'est peut-être une explication. Il y a encore aujourd'hui des
artistes pour s'en inspirer, comme Krystal System ou Kirlian Camera en
Italie, mais il n'y a pas de "courant" plus global. La SF "marche" au
cinéma, mais elle est souvent réduite à l'image sans grand fonds derrière,
puisqu'il faut toujours sauver le monde au bout des 90 minutes syndicales
avant le générique et les scénarios recyclent les grands thèmes sans
chercher à innover (ce qui reviendrait à un suicide commercial). Pourtant,
il suffit de lire "Aqua" de Jean-Marc Ligny ou la trilogie de l'abîme de
Pierre Bordage (Ou même "Le goût de l'immortalité" de Catherine Dufour) pour
voir que la SF aurait encore des choses à dire, et peut-être même plus dans
le grand bouillonnement mortifère actuel que dans les années 70. Si même un
genre aussi sclérosé que l'espionnage a pu se réinventer en s'adaptant (cf
"La face cachée des miroirs" de Catherine Fradier)… Mais il faudrait pour ça
arrêter de se regarder le nombril en se pignolant sur sa "culture SF"
(apparemment infuse, comme il sied aux surhommes, ce qui exclut le lecteur
occasionnel — berk ! — du processus) et réfléchir un chouïa… Oh, et admettre
que non, la SF, comme tout art, n'a pas changé et ne changera pas le monde
de ses petits bras musclés, mais peut aider à le décrypter ou même à
l'embellir.
4 Peux tu nous parler de ton travail sur l'anthologie Rock Star en1999? Comment t'es venu l'idée ?
Une sorte d'évidence. Je crois que j'en parlais avec les éditeurs de
Nestiveqnen, avec qui j'étais assez proche à l'époque. Je ne sais comment
j'ai eu l'arrogance de croire que je pouvais diriger une antho, mais ils
m'ont fait confiance, qu'ils en soit mille fois loués, tout comme les
auteurs (et pas des moindres) qui ont répondu présent. Il faut croire qu'en
plus de la qualité réelle des textes, le sujet était porteur, car l'antho
s'est plutôt bien vendue !
5 Souhaiterais tu qu'il y ait plus d'interaction entre le milieu de SF et celui du rock'n roll ?
Pourquoi ? Chaque auteur puise son inspiration là où il le souhaite. Et
puis, il faudrait voir quel "rock". A mon humble avis, la notion qu'on
appelle de ce vocable, avec tout ce que cela comporte de subversion, est
morte. C'est une période relativement courte qui est allée, disons des
années 50 jusqu'au milieu 80, correspondant également à une révaluation de
la jeunesse en tant qu'entité à part entière, et a engendré un grand
bouillonnement créatif, non dépourvu d'arrogance puisque chaque génération
rejetait la suivante, mais une arrogance nécessaire. Les querelles entre
"anciens" et "modernes" ont toujours existé, on peut remonter à la Bataille
d'Hernani ou aux compositeurs dits classiques qui, à leur époque bien
lointaine, faisaient scandale en bousculant la norme, même si tout ceci est
bien oublié de nos jours. Aujourd'hui, le public préfère se faire des
"années nostalgie" plutôt que chercher des nouveaux groupes, ce qui est
contraire à l'idéal "rock", tourné vers la jeunesse et donc l'avenir plus
que le "c'était mieux avant" — mais plaît beaucoup aux maisons de disques
qui n'ont plus qu'à gérer bourgeoisement le capital. Hé oui, de nos jours,
pour être à la mode, il convient de regarder vers le passé… Le point
tournant est lorsqu'on a commencé à vendre des voitures estampillées "Pink
Floyd" ou "Rolling Stones", faisant des groupes censés être "subversifs" des
produits de consommation comme les autres. Maintenant, on vend des T-shirts
Sex Pistols ou avec la langue Stone dans les magasins de grande
consommation, usinés en Chine pour habiller des occidentaux qui les portent
comme l'effigie de Che Guevara, sans savoir ce qu'il y a derrière. De même,
les groupes vieillissants commencent à jouer dans leur intégralité leurs
albums emblématiques, brouillant la dichotomie originelle entre rock et
classique, on se masse pour voir des groupes singeant Queen ou les Beatles
histoire d'être sûr que les Queen ou Beatles d'aujourd'hui crèveront dans
leur coin. Qui porte les valeurs de la révolte adolescente aujourd'hui, Lady
Machin ? Quant au rap "musique de la jeunesse", je rigole : il est tout de
même né il y a trente ans, et les fans de l'époque ont pris la place de
leurs parents, sans oublier que c'est sa frange la plus réac qui est
favorisée, celle qui prône le système et le fait d'en profiter. Et non, je
ne le déplore pas : c'est dans l'ordre des choses, toute idée doit être
remplacée par une autre lorsqu'elle a fait son temps. Je présume que le
sentiment qu'exprimait le rock s'exprime par d'autre biais que je ne connais
pas forcément. Ou si on se contente de se gaver de séries téloches
abrutissantes avant d'aller chez Carouf' comme un bon petit, on n'a que ce
qu'on mérite. Lorsque la vulgarité, totalitaire par définition, se fait
dominante, l'art redevient un sport de combat, et aucun régime, même le plus
dictatorial, n'a pu museler les consciences. J'irais même jusqu'à dire que
l'art en général en redevient subversif : l'art, c'est le ressenti, et les
petits hommes gris qui ont pris le pouvoir, avec leur calculette à la place
du cerveau, le détestent tant qu'ils ne peuvent pas y coller une étiquette
de prix ou s'en servir pour vendre toute sorte de saletés. Ils ont horreur
de ce qui leur échappe et feront tout pour le détruire. Mais ils nous
offrent à nouveau le frisson de l'interdit…
6 Comment à ton avis rapprocher encore plus ces deux milieux ?
J'avoue que je n'en ai pas la moindre idée. Mais cela finirait par
ressembler à des rencontres d'anciens combattants, non ?
7 Qu'est ce que les éditeurs de SF et de fantasy devraient faire pour séduire les amateurs de rock'n roll ?
Comme je pars sur la notion que ce qu'on entendait par "rock" est mort et
enterré, même si le cadavre bouge encore sporadiquement, et que la SF reste
coincée sur un "âge d'or" passéiste et entretient son complexe de
supériorité tout en glissant vers les poubelles de l'histoire, humblement et
à mon avis qui n'engage que moi, etc, etc, je préfèrerais qu'on recherche
d'autres formes, des façons de faire nouvelles et excitantes qui rameutent à
nouveau tous ceux en mal d'innovation et engendreraient un enthousiasme
créatif comme il y en a eu de par le passé (sans forcément faire tabula
rasa, bien sûr, toutes les formes peuvent et doivent coexister tant qu'il y
a des gens pour les apprécier). Niveler un peu par le haut et non par le
bas, comme les innombrables thrillers industriels interchangeables usinant
les mêmes recettes qui encombrent les linéaires. Et si "l'âge d'or", ça
redevenait maintenant ? Alors retroussons nos manches !
mercredi 21 août 2013
Anticipation des tendances
Peut-on anticiper les futures tendances des littératures de l'imaginaire en se penchant sur les tendances actuelles de la pop culture ? On est en droit de se poser légitimement la question. En effet sans Buffy et la gamme de jeux de rôles du Monde des Ténébres, il n'y aurait sans doute pas eu la vague déferlante de la fantasy urbaine de la fin des années 2000. Le succès des survival horrors nous a valu les romans de zombies. Et l'impact de la franchise Assassin's Creed n'est sans doute pas étrangère à la fantasy à capuche.
Penchons nous sur la pop culture et tel un haruspice lisons dans ses entrailles. Que voyons nous ?
Les MMORPG de fantasy qui marchent très fort, notamment World of Warcraft talonné par Guildwar. Des univers de fantasy où l'on a introduit des éléments steampunk, de la technomagie, des éléments de SF. Des jeux basés sur la rivalité de factions rivales, des races non humaines réellement bien développées avec un worldbuilding assez nouveau pour le monde du jeu vidéo. On est en droit de s'attendre à une fantasy épique avec une coloration fortement ethnologique, des races non humaines, des éléments décalés, novateurs ou baroques. Et ça a déjà commencé avec Bradley Beaulieu, Mark T Barnes, Phillippa Balantyne, la trilogie des Rasakura de Martha Wells, et on peut peut-être même inclure NK Jemisin (même s'il n'y a pas de races non humaines dans ses romans) et la série Edda of Burden de Elizabeth Bear et ce n'est sans doute qu'un début. On peut même penser que le new weird du début des années 2000 peut être une forme extrême de cette forme de fantasy.
Les super héros se voient décliner à l'écran. Et là aussi on ne compte plus les anthologies consacrées aux personnages à super pouvoirs dans la small press américaines. Des auteurs commencent à s'y consacrer comme Adam Christopher ou Peter Cline. Les super héros peuvent être déclinés sur le mode steampunk avec Georges Mann ou dieselpunk avec Ian Tregillis. Là aussi on est au début de quelque chose.
La franchise de jeu vidéo la plus plébiscitée du moment est Mass Effect. Donc on serait en droit d'attendre un retours prochain du space opera. Le space opera est d'ailleurs présent dans de nombreux jeux de rôles sortis depuis 2010. La côte est à la hausse, donc. D'ailleurs signe des temps cette année 2013 Orbit UK a sorti pas mal de romans dans ce sous genre et annonce même le lancement de deux nouvelles séries pour l'automne. Il est trop tôt encore pour dire si on début de quelque chose. Mais l'annonce de la sortie de nouveaux Star Wars devrait donner un coup de fouet au genre.
Que dire du succès massif de Doctor Who ? Va - t - on voir dans les années à venir se multiplier les récits mettant en scène des problem solvers ?
En 2009 deux films ont coup sur coup mis l'extraterrestre sur le devant de la scène. Deux films différents certes - District 9 et Avatar- mais une même volonté de mettre la compréhension de l'autre au coeur de leur propos. En 2013 la série Defiance traite aussi de la coexistence entre humains et extraterrestres. Va - t - on voir apparaître une science fiction traitant du multiculturalisme et de l'alterité en utilisant la figure de l'extraterrestre ? Plusieurs nouvellistes on écrit des récits autour de cette thématique mais nous avons peu de romans à ce jour. Il n'y aura pas de déferlante autour, mais sûrement quelques textes intéressants. D'ors et déjà nous Eric Brown a sorti un roman en Angleterre et en France Laurent Genefort nous a donné le très réputé Points Chauds.
Les RPG japonais sur console ont été véritablement intégré au pot commun de la culture populaire. Et très souvent ces RPG, utilisent une imagerie scien fantasy. Justement on voit arriver des romans de science fantasy avec Kameron Hurley, Joanne Anderton ou plus récemment Zachary Jernigan. En France les éditions Voy'el ont publié Véronique Tarin.
La série adaptée du trône de fer de GRR Martin est un vraie succès. Les éditeurs vont sans doute essayer de capitaliser dessus pour offrir une fantasy réaliste et grimm and gritty.
Et puis il y a les tendances qui sortent de rien ou plutôt si, du fandom et quand il a une bonne coordination entre des acteurs du fandom et des éditeurs professionnels ça donne quelque chose. Le retours de la sword and sorcery en est une bonne illustration.
Ce n'est pas une science exacte. Mais j'ai bien envie de me livrer régulièrement à l'exercice à car la pop culture change parfois très vite et donc vous livrer les analyses régulières et faire aussi des bilans pour voir si je me suis mis le doigt dans l'oeil ou pas.
Penchons nous sur la pop culture et tel un haruspice lisons dans ses entrailles. Que voyons nous ?
Les MMORPG de fantasy qui marchent très fort, notamment World of Warcraft talonné par Guildwar. Des univers de fantasy où l'on a introduit des éléments steampunk, de la technomagie, des éléments de SF. Des jeux basés sur la rivalité de factions rivales, des races non humaines réellement bien développées avec un worldbuilding assez nouveau pour le monde du jeu vidéo. On est en droit de s'attendre à une fantasy épique avec une coloration fortement ethnologique, des races non humaines, des éléments décalés, novateurs ou baroques. Et ça a déjà commencé avec Bradley Beaulieu, Mark T Barnes, Phillippa Balantyne, la trilogie des Rasakura de Martha Wells, et on peut peut-être même inclure NK Jemisin (même s'il n'y a pas de races non humaines dans ses romans) et la série Edda of Burden de Elizabeth Bear et ce n'est sans doute qu'un début. On peut même penser que le new weird du début des années 2000 peut être une forme extrême de cette forme de fantasy.
Les super héros se voient décliner à l'écran. Et là aussi on ne compte plus les anthologies consacrées aux personnages à super pouvoirs dans la small press américaines. Des auteurs commencent à s'y consacrer comme Adam Christopher ou Peter Cline. Les super héros peuvent être déclinés sur le mode steampunk avec Georges Mann ou dieselpunk avec Ian Tregillis. Là aussi on est au début de quelque chose.
La franchise de jeu vidéo la plus plébiscitée du moment est Mass Effect. Donc on serait en droit d'attendre un retours prochain du space opera. Le space opera est d'ailleurs présent dans de nombreux jeux de rôles sortis depuis 2010. La côte est à la hausse, donc. D'ailleurs signe des temps cette année 2013 Orbit UK a sorti pas mal de romans dans ce sous genre et annonce même le lancement de deux nouvelles séries pour l'automne. Il est trop tôt encore pour dire si on début de quelque chose. Mais l'annonce de la sortie de nouveaux Star Wars devrait donner un coup de fouet au genre.
Que dire du succès massif de Doctor Who ? Va - t - on voir dans les années à venir se multiplier les récits mettant en scène des problem solvers ?
En 2009 deux films ont coup sur coup mis l'extraterrestre sur le devant de la scène. Deux films différents certes - District 9 et Avatar- mais une même volonté de mettre la compréhension de l'autre au coeur de leur propos. En 2013 la série Defiance traite aussi de la coexistence entre humains et extraterrestres. Va - t - on voir apparaître une science fiction traitant du multiculturalisme et de l'alterité en utilisant la figure de l'extraterrestre ? Plusieurs nouvellistes on écrit des récits autour de cette thématique mais nous avons peu de romans à ce jour. Il n'y aura pas de déferlante autour, mais sûrement quelques textes intéressants. D'ors et déjà nous Eric Brown a sorti un roman en Angleterre et en France Laurent Genefort nous a donné le très réputé Points Chauds.
Les RPG japonais sur console ont été véritablement intégré au pot commun de la culture populaire. Et très souvent ces RPG, utilisent une imagerie scien fantasy. Justement on voit arriver des romans de science fantasy avec Kameron Hurley, Joanne Anderton ou plus récemment Zachary Jernigan. En France les éditions Voy'el ont publié Véronique Tarin.
La série adaptée du trône de fer de GRR Martin est un vraie succès. Les éditeurs vont sans doute essayer de capitaliser dessus pour offrir une fantasy réaliste et grimm and gritty.
Et puis il y a les tendances qui sortent de rien ou plutôt si, du fandom et quand il a une bonne coordination entre des acteurs du fandom et des éditeurs professionnels ça donne quelque chose. Le retours de la sword and sorcery en est une bonne illustration.
Ce n'est pas une science exacte. Mais j'ai bien envie de me livrer régulièrement à l'exercice à car la pop culture change parfois très vite et donc vous livrer les analyses régulières et faire aussi des bilans pour voir si je me suis mis le doigt dans l'oeil ou pas.
dimanche 18 août 2013
La déperdition des 25 ans
Je voudrais revenir sur ce phénomène purement français que Serge Lehman nomme déperdition des 25 ans. En France beaucoup de lecteur de SF (mais c'est la même chose pour la fantasy) cesse d'en lire autour de l'âge de 25 ans. Il est vrai qu'a cet âge là, on est dans la vie active, on a parfois une famille et moins de temps à consacrer à la lecture. Mais la majorité des lecteurs qui abandonnent l'imaginaire n'y reviennent pas, contrairement aux lecteurs de polar par exemple. Ce n'est pas un décrochage provisoire lié à une situation particulière mais une situation permanente. Comme si pour s'intégrer dans la société et y être accepté, renoncer à ce que l'on aime était nécessaire. Finalement il faut s'installer dans le moule et ressemble à monsieur tout le monde.
Au contraire je pense qu'il faut être fier de lire de la SF ou de la fantasy. Rejeter la norme c'est faire preuve de personnalité et montrer sa singularité. Sans cette déperdition les éditeurs ne seraient pas obligés de courir après leurs lecteurs. Lutter contre cette déperdition c'est avant tout faire comprendre aux lecteurs qu'ils ne doivent pas avoir honte de lire de l'imaginaire. Et c'est aux éditeurs à relever la tête et de faire comprendre que notre culture est une culture importante et majeure dans le paysage intellectuel d'aujourd'hui.
Au contraire je pense qu'il faut être fier de lire de la SF ou de la fantasy. Rejeter la norme c'est faire preuve de personnalité et montrer sa singularité. Sans cette déperdition les éditeurs ne seraient pas obligés de courir après leurs lecteurs. Lutter contre cette déperdition c'est avant tout faire comprendre aux lecteurs qu'ils ne doivent pas avoir honte de lire de l'imaginaire. Et c'est aux éditeurs à relever la tête et de faire comprendre que notre culture est une culture importante et majeure dans le paysage intellectuel d'aujourd'hui.
jeudi 15 août 2013
Si tu ne vas pas à l'imaginaire....
.... l'imaginaire ira à toi.
Ou plutôt aujourd'hui la vente en librairie ne suffit plus pour les éditeurs. Il faut ne pas se contenter de son lectorat actuel mais aller chercher les lecteurs là où ils sont. Le lectorat régulier de l'imaginaire étant ridiculement bas en France, il faut élargir sa base pour pour voir continuer à exister.
- Tout d'abord cela veut dire développer l'événementiel. Les éditeurs américains l'ont d'ailleurs compris. La Dragoncon est la deuxième plus grosse convention de jeu de rôles aux Etats Unis et elle possède un espace littéraire. Et les small press des débuts partagent l'espace avec des gros éditeurs. Les éditeurs de SF sont aussi présents à la Comicon de San Diego. En France des small press comme Argemmios ou Voy'el ou ActuSF sont très présentes sur les salons et manifestations. Le groupe Lokomodo est présent aussi bien sur des festivals geeks, à la Japan Expo ou au Paris Game Show. Des conventions de jeu de rôles comme Octogones à Lyon ou Eclipse à Rennes ont aujourd'hui un espace littéraire. C'est un début. Mais on peut aller plus loin. Ce ne serait pas forcément saugrenu qu'un éditeur de fantasy soit présent lors de plus grosses fêtes médiévales organisées dans l'hexagone. Ce sont les small press qui vont au charbon. Les gros éditeurs du genre eux bougent assez peu à l'exception de Mnémos qui renforcé récemment sa présence sur les manifestations.
- En 2009 David S Khara a proposé un concours pour faire gagner des exemplaires de son roman "Les Vestiges de l'Aube" paru chez Rivière Blanche sur le site Au Féminin.com. Cela poussé certaines lectrices du site à la curiosité. Le roman a eu des chroniques dans la presse féminine. Le roman a été réédité chez Belfond. Et si aujourd'hui les thrillers de David S Khara sont les meilleurs ventes de Critic ce n'est sans doute pas un hasard. Construire des partenariat avec des sites internet, des magazines, cela permet plus que la simple publicité d'atteindre de nouvelles cibles.
- Développer des stratégies de distribution alternative. Quand j'en parle sur les forums on me rit souvent au nez. J'avais notamment évoqué la vente de poche en bureau de tabac. L'idée n'est si risible. J'en avais discuté avec le prospectiviste André Yves Portnoff. Lui pense que c'est une bonne idée. Distribution alternative ça veut dire savoir quels sont les lieux fréquentés par des publics potentiels intéressants sur lesquels on veut se développer.
Ou plutôt aujourd'hui la vente en librairie ne suffit plus pour les éditeurs. Il faut ne pas se contenter de son lectorat actuel mais aller chercher les lecteurs là où ils sont. Le lectorat régulier de l'imaginaire étant ridiculement bas en France, il faut élargir sa base pour pour voir continuer à exister.
- Tout d'abord cela veut dire développer l'événementiel. Les éditeurs américains l'ont d'ailleurs compris. La Dragoncon est la deuxième plus grosse convention de jeu de rôles aux Etats Unis et elle possède un espace littéraire. Et les small press des débuts partagent l'espace avec des gros éditeurs. Les éditeurs de SF sont aussi présents à la Comicon de San Diego. En France des small press comme Argemmios ou Voy'el ou ActuSF sont très présentes sur les salons et manifestations. Le groupe Lokomodo est présent aussi bien sur des festivals geeks, à la Japan Expo ou au Paris Game Show. Des conventions de jeu de rôles comme Octogones à Lyon ou Eclipse à Rennes ont aujourd'hui un espace littéraire. C'est un début. Mais on peut aller plus loin. Ce ne serait pas forcément saugrenu qu'un éditeur de fantasy soit présent lors de plus grosses fêtes médiévales organisées dans l'hexagone. Ce sont les small press qui vont au charbon. Les gros éditeurs du genre eux bougent assez peu à l'exception de Mnémos qui renforcé récemment sa présence sur les manifestations.
- En 2009 David S Khara a proposé un concours pour faire gagner des exemplaires de son roman "Les Vestiges de l'Aube" paru chez Rivière Blanche sur le site Au Féminin.com. Cela poussé certaines lectrices du site à la curiosité. Le roman a eu des chroniques dans la presse féminine. Le roman a été réédité chez Belfond. Et si aujourd'hui les thrillers de David S Khara sont les meilleurs ventes de Critic ce n'est sans doute pas un hasard. Construire des partenariat avec des sites internet, des magazines, cela permet plus que la simple publicité d'atteindre de nouvelles cibles.
- Développer des stratégies de distribution alternative. Quand j'en parle sur les forums on me rit souvent au nez. J'avais notamment évoqué la vente de poche en bureau de tabac. L'idée n'est si risible. J'en avais discuté avec le prospectiviste André Yves Portnoff. Lui pense que c'est une bonne idée. Distribution alternative ça veut dire savoir quels sont les lieux fréquentés par des publics potentiels intéressants sur lesquels on veut se développer.
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