vendredi 19 mai 2017

Les espoirs de l'imaginaire : Fabrice Pittet

1. Peux tu te présenter en quelques mots ?
Né dans un joli coin de la Suisse durant l’été 1977, j’ai empoché il y a quelques années mon diplôme universitaire de biologie. Après un passage dans le privé, je suis dorénavant enseignant en sciences naturelles et en maths dans des classes en fin de scolarité obligatoire. Côté famille, j’ai la chance d’avoir la meilleure des compagnes ainsi qu’un petit diablotin de 5 ans. Depuis toujours, je subis avec joie la passion dévorante de l’imaginaire. Une passion que je vis surtout à travers le cinéma et la littérature, et dans une moindre mesure à travers les jeux vidéo. Je suis également atteint de collectionnite aigue, ce qui m’oblige à rassembler statues et figurines de mes héros et monstres préférés… Tout un programme…

2. Comment es tu venu à l'écriture ?
Après des années de consommation, après des milliers de films, de jeux, de comics, de livres et de nouvelles, j’ai eu envie de créer. Je me suis essayé au dessin, mais je n’ai pas rencontré de satisfaction concluante dans cet exercice. Le papier, le crayon et ma désastreuse gestion des perspectives me limitaient. Beaucoup trop pour que je m’émancipe. Enfin, après quelques années d’approche où j’écrivais de petits trucs juste pour moi, je me suis lancé dans la rédaction d’une saga en 4 tomes. L’écriture me permettait de raconter mes histoires, celles qui prenaient vie dans ma tête, sans autre limite que ma faculté à agencer les mots sur le papier.
Il m’a fallu 8 ans pour mettre un point final à ce cycle de fantasy. J’y ai tout mis. Je me suis planté mille fois. J’ai déchiré des pages, recommencé, modifié des passages, encore et encore. Je me suis formé sur mon clavier, tout seul dans mon coin. Selon moi, il n’y a pas mieux pour obtenir quelque chose de plus ou moins concluant : écrire, écrire et écrire. Ah, et sans oublier un peu de lecture en parallèle. Ça aide !

3 - Tu as publié une novella de fantasy intitulé Par delà les Ondes chez Fantasy RCL. Peux tu nous la présenter ? Comment t’es venu l’idée de créer une espèce d’humanoïdes amphibie ?
Cette novella est un peu particulière puisqu’elle s’inscrit dans la continuité de mon cycle dont je parle plus haut, et qui met à l’honneur les Bélénides. Les bélénides ? Un peuple amphibie, capable d’évoluer sous l’eau pour y bâtir des cités ou y vivre plein d’aventures, capable aussi d’arpenter la terre ferme. Toutefois, certains d’entre eux sont déficients. Entendez par là qu’ils sont dénués de poumons et que, par voie de conséquence, ils n’ont plus la possibilité d’aller voir ce qui se passe au-delà de la surface de l’océan. C’est le cas du personnage principal de « Par-delà les Ondes ». Il souffre de son handicap à proprement parler mais également du regard des autres, spécialement ceux de son père et de la fille qu’il aime. Mais, alors que le destin s’acharne sur lui, alors qu’il encaisse les coups durs jour après jour, Elpheen ne reste pas inactif. Il compte bien chambouler l’ordre établi, briser l’échine de l’inéluctable. En secret, il travaille sur l’œuvre de sa vie, celle qui le mettra sur un même pied d’égalité avec ses congénères. Je voulais, dans la mesure du possible, me plonger dans la psyché d’un être diminué physiquement, dont la volonté lui permettra de tenir, sans jamais (ou presque) baisser les bras. C’est la deuxième histoire que j’ai publiée chez Fantasy Editions, et elle est parue en numérique et dans mon recueil papier intitulé les Chroniques Ecarlates, entre Chien et Loup.
Comment ai-je eu l’idée de développer une race amphibie ? Je crois que c’est avant tout car j’adore le monde aquatique. Il recèle des mystères insondables. Il est beau, coloré, parfois sombre et carrément ténébreux. Il est également est propice à l’imagination. En créant une race capable d’évoluer dans les deux milieux, j’ai ouvert l’horizon de mes histoires à tous les possibles. Enfin, les bélénides sont un peu mes elfes à moi, je crois…

4 - Tu as également publié une novella de dark fantasy chez le même éditeur, « gloire écarlate ». Peux tu nous la présenter ?
Cette histoire m’est chère, puisque c’est un peu grâce à elle que tout a commencé d’un point de vue éditorial. Il y a trois ans, j’ai tenté de répondre à un appel à textes athématique. Je me suis dit qu’une nouvelle serait une bonne chose, un genre de bouffée d’air frais, vu que je dépensais mon temps à travailler sur des romans. J’ai donc passé deux mois sur une histoire de quarante pages, où nous suivons les péripéties de Bastan, un jeune chasseur en quête d’idéal. Ses pas le conduiront à Radash, un royaume dont l’économie repose sur le mercenariat. C’est ici qu’il suivra une formation inhumaine aux côtés d’autres recrues, attendant le jour glorieux de leur premier combat. Malheureusement, la maison d’édition à laquelle cette histoire était destinée ne m’a jamais donné de réponse. A ma connaissance, elle n’en a donné à personne d’ailleurs, et je n’ai plus jamais entendu parler d’elle. Ainsi, je me suis orienté vers Fantasy Editions. Après quelques discussions et retouches, j’ai eu droit à une publication.
Quelques mois plus tard, j’ai décidé d’écrire un recueil de romans courts. J’avais déjà « la Gloire Ecarlates » en stock ainsi que « Par-delà les Ondes ». Mon idée était d’inscrire chacune de ces histoires dans le même univers, à savoir celui que j’avais développé pour ma grande saga de fantasy. Chacun des récits apporte son lot d’éléments, son lot de nouveautés en termes de personnages, de lieux, de créatures et de peuples. C’était pour moi l’occasion de retourner dans un monde inventé de A à Z par mes soins. De plus, cette cohésion entre mes différentes histoires me plaisait beaucoup. J’en ai profité pour renforcer les liens entre elles. Par conséquent, on peut donc rencontrer un personnage dans l’un des récits et le retrouver dans un autre, à une autre période de sa vie. Parfois, c’est une ville, un lieu ou un monstre qui revient… J’ai semé plusieurs de ces petits « easter eggs » dans chacune de mes histoires, et c’est au lecteur de les découvrir.
Les Chroniques Ecarlates, entre Chien et Loup, regroupe donc 6 textes différents sur plus de 400 pages, ce qui en fait plus des novellas que des nouvelles au sens propre (même si les limites entre les différents formats sont souvent floues, voire opaques suivant les éditeurs… et les lecteurs !). Outre « la Gloire Ecarlate » et « Par-delà les Ondes », on suit les aventures d’un guerrier en fuite, poursuivi par son passé, dans « Dans son Ombre ». On accompagne une troupe de brigands dans « les Corbeaux de Mereng » et un vieillard alcoolique en pleine rédemption dans « Vous Mourrez Tous ». Enfin, on vit cinq jours aux côtés d’une poignée de soldats rescapés, vestiges d’une armée massacrée, qui se regroupent dans le « Dernier Bastion ». Face à eux, des vagues successives d’ennemis tentent de les déloger de leur place forte de fortune. D’ailleurs, cet ultime roman court a été sélectionné et a remporté le Prix du Récit Fantasy 2017. Il sera présent dans un recueil aux côtés des cinq autres textes qui étaient en lice.

5. Quels sont tes autres projets littéraires ?
Pour le moment, je travaille sur un nouveau recueil de romans courts, toujours dans le même univers. J’ai trois ou quatre idées qui doivent encore germer dans les tréfonds de mon ordinateur mais j’aimerais terminer tout ça à la fin de l’année. En parallèle, je travaille sur différents appels à textes. L’une de mes nouvelles a d’ailleurs été acceptée chez Etherval, pour le prochain numéro de leur revue, sur le thème des parasites/symbiotes. Une équipe au top, et je recommande à tous ceux qui nous lisent de se jeter sur leurs recueils.
J’ai également semé quelques-unes de mes créations à gauche et à droite, et j’attends des retours à ce propos.
Après ça, je vais sans doute me replonger dans un roman que j’ai mis de côté ces derniers mois. J’ai beaucoup de travail sur celui-ci. Je vais aussi m’atteler à ma saga initiatrice. Lui trouver peut-être un éditeur, mais rien n’est certain.
J’ai donc de nombreux projets et j’aimerais que les journées s’allongent. Ça m’arrangerait !


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