lundi 8 septembre 2014

Les littératures de l'imaginaire face à la culture populaire

Il y a quelques mois Stephen Davidson, rédacteur en chef de Amazing Stories, présentait les littératures de l'imaginaire comme le centre de gravité de la culture populaire. On peut considérer que cela est vrai dans une grande majorité des pays développés mais ce n'est pas le cas de la France. En France c'est encore le polar qui occupe cette place comme dans la majorité des pays occidentaux avant les années 70.
La France a connu un phénomène étrange dans les années 80. Le centre de gravité de cette culture populaire s'est déplacé du polar vers le roman de terroir. Curieusement si Denis Tillinac a à l'époque créé l'école de Brive, c'était pour contrer le roman noir et la SF jugés trop à gauche. Il fallait créer une littérature populaire pouvant défendre les idées conservatrices. Il faut dire aussi qu'une partie de la SF et du roman noir avait été instrumentalisé par l'extrême gauche. Mais ça ne représentait pas grand chose commercialement. Donc les années 80 ont vu ce même roman de terroir occuper un espace important de la littérature populaire alors que la SF tout comme le polar entrait en crise. Il a fallu attendre la deuxième moitié des années 90 pour que ces deux littératures reviennent sur le devant de la scène. Et c'est finalement le polar qui l'emportera.
En effet la littérature noire, possédant un fandom peu organisé et peu centralisé, grâce à un travail de conviction dans les manifestations culturelles les plus diverses a fini par l'emporter. La SF se reposant trop sur le travail du fandom qui fait le maximum qu'il peut faire mais ça ne suffit pas. Les fans devraient être un peu plus actif et essayer d'utiliser les manifestations culturelles locales comme tribune.

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