Le space opera est une littérature du lien social. L'espace est devenu le lieu anthropologique de toutes les rencontres. C'est assez paradoxal. De Edmond Hamilton à Samuel Delany le héros de l'espace finit dans un bar, lieu paradoxal où l'on rentre en contact avec l'autre qu'il soit extra terrestre, mutant ou cyborg. Ce lieu prosaïque est indisociable du genre.
Mais il faut parler de deux auteurs qui ont traité de manière particulière le lien social. Samuel Delany dans Babel 17 nous présente un équipage qui vole au secours du lien social menacé par le virus linguistique Babel 17 qui veut rendre toute communication impossible. Chez Pierre Bordage les protagonistes défendent une certaine vision de l'humanité laissant fortement la place à la communicabilité, à la tolérance, et à la compréhension de l'autre. Il devront pour imposer cette vision de l'humanité combattre tout ceux qui veulent la détruire.
Aujourd'hui cette thématique du lien social est niée par des auteurs comme Alastair Reynolds qui fait de l'espace un lieu froid et sans âme. Les voyages durant plusieurs années ne permettent pas un lien social macrocosmique qui permet de donner une véritable identité à l'humanité dispersée. Il n'y même pas de compréhension culturelle puisque la communication entre les différents mondes est impossible. Karl Schroeder va plus loin. A la fin de Permanence il émet l'hypothèse que l'humanité ferait un progrès si les différentes communautés humaines dispersées ne communiquaient plus ensemble. La post humanité, qu'elle soit le fait d'entité desincarnée ou de démiurge tout puissant pose aussi ce problème de la faiblesse du lien social. Seul Peter Hamilton et Iain Banks ont réussi à construire des post humanités où le lien social demeure fort. Le premier parce que ses posthumains demeurent très humains, le second parce qu'il a choisi de les faire évoluer dans une société libertaire
mardi 2 juin 2009
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