dimanche 7 mars 2021

L'écosystème de l'imaginaire en France

 Si nous réfléchissons en terme d'écosystème nous pouvons nous demander si c et écosystème n'est pas perturbé. Et là nous devons revenir longtemps en arrière pour trouver l'événement perturbant.

Fleuve Noir a longtemps été l'épicentre de cet écosystème avec ses collections Anticipation mais aussi Angoisse. L'arrêt des collections de poche du Fleuve dans les années 2000 ( avec l'arrêt de Fleuve Noir SF qui avait succédé à Anticipation) marque le début de cette période de perturbation de l'écosystème de l'imaginaire francophone. Certes des éditeurs comme Rivière Blanche ou Armada ( ou plus récemment Pulp Factory, ma propre maison d'édition) ont repris le créneau mais avec une différence de taille. Ce n'est pas du poche et ce n'est pas vendu en maison de la presse. La disparition des collections populaires vendues en maison de la presse a conduit à la disparition du lectorat de ses points de vente. Un partie du lectorat populaire a disparu. 

C'est là qu'on se rend compte à quel point Fleuve Noir était central pour la SF. Certes la disparition des collections de poche est aussi le fruit des erreurs de l'éditeur ( le fait de ne pas s'ouvrir aux autrices dans les années 80 ou de créer une collection de fantasy parallèle à anticipation) mais pas seulement. La volonté de légitimation d'une partie du lectorat a conduit a l'embourgeoisement de notre littérature. Et lutter contre cet embourgeoisement ( ce que je fais depuis le début de ce blog) est mal vu d'une partie du fandom tant la volonté de légitimation est forte. Mais plus on s'avance dans cette légitimation, plus on accroit le déséquilibre de l'écosystème culturel des littératures de l'imaginaire francophone.

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