dimanche 9 août 2015

68 et la culture de l'imaginaire

Le mouvement de 68 aux USA va - t - être un formidable catalyseur pour la popularité des cultures de l'imaginaire. Tolkien et Farmer vont être des maîtres à penser aux cotés de Luther King, Angela Davis ou MacLuhan. Le droit à l'imaginaire est aussi important que d'autres libertés. Bilbo va - t être une des icônes du panthéon hippy. Et ce va - t - être un formidable coup de projecteur pour la fantasy qui se rapproche du milieu du rock'n roll d'abord avec le rock progressif puis le métal.
Ce flirt des milieux contestataires avec la culture de l'imaginaire va finir par engendrer de nombreuses choses l'apparition du jeu de rôles puis celles de nouveaux mouvements : nerds, hackers et surtout geeks. La culture geek est l'héritière de l'esprit contestataire de 68.
68 et le mois de mai, a été aussi un mouvement important en France. Mais là où les Américains ont trouvé des maîtres à penser dans leur propre culture, en France le mouvement est à la fois plus politisée ( référence à Marx, Trotsky ou Mao) et plus terre à terre ( mise en avant du problème de la liberté sexuelle). Les thématiques écologiques, pacifistes ou sociales, essentielles aux USA, n'arriveront que plus tard en fin de mouvement, avec l'implication des travailleurs. Curieusement bon nombre des militants soixante-huitards sont devenus des bobos dix ans plus tard et non des geeks. D'ailleurs ni la SF, ni le rock'n roll ne seront mis en avant par les leaders du mouvement. Même si l'aspect politique était là, l'aspect culturel a été totalement absent. Pas de rencontre entre la contestation sociale et la contre-culture. Cette même contre culture se développera plus tard, notamment rue d'Ulm.  Ce rendez vous manqué explique peut être la faiblesse de la culture de l'imaginaire chez nous. Le basculement des jeunes contestataires gauchistes vers la normalisation sociale, passant du camp des militants à celui des bobos a fini par étouffer les choses dans l'oeuf.

Aucun commentaire: