dimanche 18 août 2013

La déperdition des 25 ans

Je voudrais revenir sur ce phénomène purement français que Serge Lehman nomme déperdition des 25 ans. En France beaucoup de lecteur de SF (mais c'est la même chose pour la fantasy) cesse d'en lire autour de l'âge de 25 ans. Il est vrai qu'a cet âge là, on est dans la vie active, on a parfois une famille et moins de temps à consacrer à la lecture. Mais la majorité des lecteurs qui abandonnent l'imaginaire n'y reviennent pas, contrairement aux lecteurs de polar par exemple. Ce n'est pas un décrochage provisoire lié à une situation particulière mais une situation permanente. Comme si pour s'intégrer dans la société et y être accepté, renoncer à ce que l'on aime était nécessaire. Finalement il faut s'installer dans le moule et ressemble à monsieur tout le monde.
Au contraire je pense qu'il faut être fier de lire de la SF ou de la fantasy. Rejeter la norme c'est faire preuve de personnalité et montrer sa singularité. Sans cette déperdition les éditeurs ne seraient pas obligés de courir après leurs lecteurs. Lutter contre cette déperdition c'est avant tout faire comprendre aux lecteurs qu'ils ne doivent pas avoir honte de lire de l'imaginaire. Et c'est aux éditeurs à relever la tête et de faire comprendre que notre culture est une culture importante et majeure dans le paysage intellectuel d'aujourd'hui.

1 commentaire:

L'équipe de la bibliothèque a dit…

C'est, hélas, le même problème qui se pose en bibliothèque. Je suis responsable d'un secteur des littératures de l'imaginaire, et il faut absolument que je mette les ouvrages dans les mains des lecteurs pour leur prouver que ces littératures valent la peine d'être découvertes ^^
Mais je le fais avec plaisir, du moment que ça permet d'avoir des échanges avec mes lecteurs!