Si aujourd'hui la bit lit a un certain succès ce n'est sans doute pas un hasard. Pour comprendre il faut remonter dans les années 90. A cette époque l'éditeur White Wolf sort le jeu de rôle Vampire. La principale conséquence de la sortie de Vampire et du lancement de la gamme du monde des ténèbres à d'ailleurs été la féminisation du marché du jeu de rôle. Suite au succès de cette gamme d'autres jeux vont explorer la voie de la fantasy urbaine ( Witchcraft, Everlasting, Nightbane pour ne citer que les plus connus ).
Dans le même temps le vampire a eu son heure de gloire dans les comics grâce à Marvel qui a lancé toute une série de comics liés aux créatures de la nuit ( Morbius the Vampire et Midhight sons ). Mais l'exploitation de la fantasy urbaine ne s'est pas limité à nos suceurs de sang préférés. Ainsi l'éditeur Top Cow s'est particulièrement illustré dans ce type de récit. Ses titres les plus connus ont été Witchblade et Darkness mais ils ont aussi lancé d'autres séries comme Spirit of Tao, Ascension ou encore la mini série Arcanum. Signalons également un comic indépendant qui a eu un certain succès Aria ( traduit chez nous sous le titre de Magic of Aria ) qui développait une société féérique infiltrée chez les humains.
L'apothéose de la fantasy urbaine est arrivée à la fin de la période avec la série Buffy. Donc comme on le voit les jeunes américains ( et aussi les jeunes américaines ) ont été bercés par la fantasy urbaine durant toutes les années 70. Même les cartoons ont répondu présent avec Gargoyles.
Dans le même temps la fantasy urbaines donnait quelques séries littéraires avec des auteur comme Laurel K Hamilton ou Tanya Huff. Il y a eu une vraie demande pour ce type de récit. A coté d'auteurs ambitieux comme John Butcher on a vu fleurir des romans d'exploitation. C'est un peu la règle quand apparaît un nouveau style de récit. Si au départ ce développement s'est fait au détriment du fantastique horrifique, au milieu des années 2000 il a commencé à prendre de l'espace éditorial sur la SF et la fantasy classique. La forte féminisation du lectorat justifie cette stratégie éditoriale.
Parallèlement le vampire est devenu une icône dotée d'un fort potentiel narratif qui a été utilisé par d'autres genres littéraires et notamment la romance. Le vampire est considéré comme une figure passionnelle et érotique depuis le 19éme siècle. Les éditeurs de romance ont décidé de profiter de la vogue de la fantasy urbaine pour créer une nouvelle forme de romance : la paranormal romance. Et cette paranormal romance est devenu un point d'entrée dans les littératures de l'imaginaire pour de nombreuses lectrices. La bit lit constituerait donc une littérature de transition vers d'autres formes de fantasy. Mais je suis tout de même dubitatif sur cette stratégie éditoriale.
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