Aujourd'hui la SF vend peu. Mais à coté de ça nous trouvons peu de blockbusters parmi les livres qui sortent. Et la grande majorité des blockbusters sont des livres univers. Les années 80 ont été une sorte de chant du cygne pour ce type de récits. C'est ainsi que la décennie a vu Héliconia de Brian Aldiss, le cycle de Majipoor de Robert Silverberg, Radix de AA Atanasio, Le Chant de la Terre de Michael G Coney, Inexistence de David Zindell sans oublier Hyperion de Dan Simmons qui conclue la période en apothéose . Et je ne parle pas des oeuvres non traduites chez nous. Paul Di Filipo évoque notamment le cycle des Starbridge Chronicles de Paul Park. Par contre les années 90 furent assez vide. Le seul véritable livre univers fut l'Aube de la Nuit de Peter F Hamilton. Les années 2000 furent légèrement plus frémissante, le cycle de Nulapeiron de John Meaney (que Jean Claude Dunyach avait envisagé de faire traduire en Français chez Bragelonne) ainsi qu'une trilogie de Jim Grimsley (The last green tree).
Chez nous en France ce furent les années 90 qui s'affirmèrent les années du livre univers. Ainsi nous vîmes se succéder Les Guerriers du Silence de Pierre Bordage, les cycles de Aqualia et de Yorg d'Alain le Bussy ou encore le cycle d'Omale de Laurent Genefort. On est en droit de se demander si ce n'est pas le livre univers qui dope le marché de la SF. Aujourd'hui qu'il est moins présent le genre vend moins. Par contre le livre univers fut la marque de la fantasy des années 2000 : Steven Erickson, China Mieville, Steph Swainson, David Anthony Durham, Patrick Rothfuss, Robert Reddick, Ken Scholes, Adrian Tchaikovsky, Brandon Sanderson, Mark C Newton et sans doute d'autres que j'oublie se sont tous illustrés dans la création de véritable livres univers. Tous les livres univers ne sont pas des blockbusters, mais quasiment tous les blockbusters des années 2000 sont des livres univers. Les français n'ont pas été en reste avec Mathieu Gaborit, Nicolas Cluzeau, Charlotte Bousquet ou Claire Panier Alix.
Il y a de quoi faire réfléchir. Et si le livre univers avait dopé les ventes de la SF. A coté de tels livres il y avait d'autres romans ou cycles qui développaient à leur manière la notion d'univers. Nous ne pouvons que nous réjouir de l'arrivée d'auteurs comme Neal Asher ou Tobias Buckell qui développent un imaginaire spatial flamboyant. Mais il est clair qu'il manque le niveau au dessus.
Le retour du livre univers marquera le retours en grâce de la SF. J'en suis intimement persuadé.
dimanche 17 octobre 2010
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2 commentaires:
Quelle est ta définition de "livre univers"?
Parce que je m'étonne de ne pas voir la "Culture" de Iain Banks, ou les cycles de Barrayar (Lois McMaster Bujold) ou Honor Harrington (David Weber) dans cette catégorie.
La Culture c'est sûr qu'on peut le ranger dedans. Mais ma liste n'était pas exhaustif. Les années 80 ont été une grande décennie pour le livre univers outre atlantique et outre manche avant un silence assourdissant.
Les deux autres si j'en crois la définition de Laurent Genefort je ne les mettrait pas dedans. La vocation de ces deux cycles n'est pas de présenter des constructions anthropologiques, ethnologiques, historiques d'une part et écologiques également de l'autre. Mais il s'agit de SF militaire de qualité.
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