On dit souvent que la fantasy est à l'opposé des valeurs de la SF. Je fais partie de ceux qui pensent que ces deux littératures ont trop en commun pur être antagonistes. S'il faut trouver une littérature véritablement opposé à la SF c'est ailleurs qu'il faut chercher : le roman de terroir ou roman paysan. Là où la SF est la littérature de l'altérité, le roman de terroir est celui du renfermement sur soi. Là où la SF est ouverte sur le futur, le roman paysan prône le retours vers le passé, celui d'un âge d'or rural mythique. Là où la Sf se veut progressiste, le roman de terroir est conservateur parfois même réactionnaire. Toutefois réactionnaire ne veut pas dire forcément de droite. Certains éditeurs régionalistes qui éditent du roman de terroir se réclament du communisme rural.
On est en droit de se demander si une certaine SF écologique des années 70 n'a pas été mal comprise par une partie du public. La figure du retours à la terre était en effet présente dans les utopies écologistes qui représentaient une bonne part du genre à l'époque. Jean Pierre Andrevon a consacré deux anthologie à cette thématique chez Denoel. Mais la société rurale figurait aussi dans les oeuvres de certains auteurs anglo saxons, par exemple Pamela Sargent. C'est quand le genre est passé à autre chose que les ventes ont commencé à baisser. Cela ne veut peut être rien dire. Mais il est clair qu'une partie du public de la SF écologique de l'époque a certainement mal compris le propos. Il a retenu l'aspect rural et non l'aspect écologique et le respect pour la nature de ces oeuvres. Il y a vu une défense de la société agraire traditionnelle, alors qu'il s'agissait de critiquer la société de consommation et ses excès.
Mais à coté de ça les années 80 ont vu le développement des certaines valeurs conservatrices qui expliquent à elles seules le succès du roman de terroir et le déclin de la SF à l'époque. Le roman de terroir qui a relativement peu d'équivalent à l'étranger et certainement pas chez les anglo-saxons. Un genre qui montre à lui tout seul le mépris d'une partie des Français pour le futur, les sciences, et la nouveauté.
lundi 18 octobre 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire