À la fin des années 70 dans le monde anglo-saxon, les éditeurs de jeu de rôle vont se rapprocher du milieu de l'imaginaire. Ils vont avoir des stands dans les conventions de SF. Les conventions de jeux de rôle, elles vont inviter des auteurs locaux ou des small press du coin.
En France rien de tel. Le fandom se méfie des milieux rôlistes. Si bien que c'est le fandom rôliste qui va être à l'origine du renouveau des littératures de l'imaginaire dans les années 90. Et c'est lui qui va se rapprocher du fandom SFFF bien content de voir arriver un renfort dont il a bien besoin. Tout d'abord certains auteurs, notamment Pierre Bordage, ont bénéficié d'un excellent bouche à oreille dans ce milieu, d'autres part on voit arriver des éditeurs comme Mnémos ou Nestiveqnen qui sont des émanations de ces milieux et qui ont permis à la deuxième génération d'écrivain rôliste d'arriver jusqu'à la publication.
Parce que la première génération d'écrivains rôlistes, ceux qui écrivaient des nouvelles dans Dragon Radieux ou qui s'exprimaient dans un magazine de JDR comme Graal où les scénarios et les aides de jeux étaient présentées de manière très littéraire, n'ont pas eu cette chance. Fleuve Noir n'a pas été capable de créer une collection de fantasy en parallèle d'Anticipation qui aurait pu les publier. Quant aux autres grands éditeurs, entre ceux qui pensaient que les auteurs français n'étaient pas rentables et ceux qui voulaient se rapprocher de la blanche, l'on sent bien que l'air du temps des années 80 ne leur était pas favorable.
Mais Ils n'ont pas été les seuls à subir cet ostracisme. En me documentant sur la convention de Limoges de 77, j'ai découvert l'existence d'un fanzine limougeaud nommé Sables Mouvants et d'un autre sur Brive dont j'ai oublié le nom. D'après l'article les concernant j'ai découvert qu'ils essayaient de se rapprocher de Metal Hurlant. Or une grand partie du fandom regarde Metal Hurlant d'un assez mauvais œil. Certains lui reproche une certaine violence, d'autres de ne pas être exclusivement politique (même si Metal est assez engagé à gauche). Le rapprochement ne se fait pas, ou pas autant qu'il l'aurait dû.
C'est comme le rapprochement avec le rock'n roll. Des auteurs comme Roland C Wagner ou Jean Marc Ligny semblent les seuls à avoir eu à l'époque des accointances solides avec les milieux du post punk de l'époque. Là aussi il y a eu un rendez vous manqué.
Et l'on ne parle même pas de la génération sacrifiée, celle des Eric Sanvoisin, des Jean Luc Triolo et autres auteurs prometteurs qui n'ont pas dépassé le stade de la nouvelle parce que la SF n'était pas à la mode. Parce que le fandom faisait un complexe d'infériorité par rapport à la blanche.
Aujourd'hui les choses ont changé. Le dialogue existe avec certains fandoms connexes. Les conventions geeks invitent régulièrement des auteurs et des éditeurs. Mais on répugne tout de même à se rapprocher de certains milieux comme les gamers. Que l'on se souvienne que c'est à cause de cela que les Rabid Puppies ont pu monter leur coup de force de l'autre côté de l'Atlantique.
samedi 12 août 2017
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