dimanche 26 mai 2013

La laïcité dans la SF et la fantasy

En ces temps de reprise en main religieuse il serait temps de s'intéresser au thème de la laïcité dans l'imaginaire français. On remarque que cette thématique est traitée en creux. La critique des institutions religieuses, souvent virulente, est la manière de s'approprier le thème qu'ont choisi les auteurs français. C'est le thème central de l'oeuvre de Pierre Bordage mais on trouve aussi cet angle d'approche dans certains romans de Laurent Genefort ( Les croisés du vide) et curieusement on le retrouve relayé dans certains romans de fantasy ( les Royaumes Crépusculaires de Mathieu Gaborit).
Curieusement la dénonciation du fanatisme est plutôt relayé par la fantasy chez les anglosaxons : chez Paul Kearney ou R.Scott Bakker. Mais le fanatisme est opposé à un certaine ouverture d'esprit et tolérance. Ainsi dans les Monarchies Divines de Paul Kearney on nous montre deux religions qui s'opposent et qui pourtant ont été fondée par le même prophète. A un moment vient la tolérance et le conciliation. Vision plus positive que ce que propose les français.
Mais dans tout cela il n'y a absolument aucune réflexion sur ce que pourrait être l'avenir de la laïcité au sens français. Rien non plus sur la tolérance religieuse, la pratique modérée de la foi, la nécessaire séparation des mondes religieux et politiques. Aucune vision neutre ou positive de la religion. La religion mène forcément à l'obscurantisme et au fanatisme chez les auteurs français. Rien sur l'oecuménisme ou les évolutions synchrétiques. Rien sur comment évolue les religions dans une société laïque et comment elle peuvent trouver leur place, ni comment elles peuvent être au plus près de la société en renonçant aux interprétations littérales et en acceptant de s'adapter aux réalités multiculturelles. Pourtant toutes réflexion sur l'avenir des religions et comment elles peuvent s'adapter aux société moderne et leur manière de se fondre dans le sécularisme sans renoncer à leurs idéaux, ce qui passent par l'acceptation de la modernité et l'inscription durable dans un monde laïque devrait parler aux auteurs français. Il est regrettable qu'il n'en soit rien.

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