Ce roman est un roman de vaisseau à génération. Mais il apporte incontestablement quelque chose de nouveau à un thème que l'on aurait pu croire éculé. Le jeune astro Moineau devient amnésique après un accident sur une planète explorée par l'équipage. Car la mission de cette arche est d'explorer le plus de planètes possible pour trouver des traces de vie et ce depuis son lancement il y a plus de mille ans. Moineau va très vite se rendre compte que rien n'est ce qu'il paraît être et que son existence même est peut être une imposture. Le capitaine, un immortel, menace de sombrer dans la folie et d'entraîner le vaisseau dans une vaste zone sans étoile tandis que la mutinerie gronde parmi l'équipage.
Par quelle aberration a-t-il fallu attendre 2011 pour publier la traduction d'un roman sorti, originellement en aux USA en 1991 ? D'autant plus que si l'on en croit la quatrième de couverture cette oeuvre est devenue très rapidement un classique. Et il vrai que le roman renouvelle tellement bien le récit de vaisseau à génération qu'on est en droit de ne pas mettre cette affirmation en doute. La question reste entière. Il est vrai que nous sommes ici plus dans l'anthropologie fiction, (on parle de rapports humains, de réflexions sur le pouvoir). que de métaphysique. Et rien que pour cela c'est à lire. Et il est à parier que cette focalisation anthropologique est une des raisons de la non traduction de ce roman dans les années 90. A cette époque on découvrait Egan ou Sawyer et leur hard science métaphysique et l'on y voyait la voie royale du genre. Depuis l'on a bien déchanté. Robinson lui évite avec soin la réécriture postmoderne, la fameuse déconstruction du genre que pratique certains de ses collègues et qui si prisée par le noyau dur du fandom de l'hexagone. Ici on se place dans la continuité d'une thématique reconnaissable et on la renouvelle. Mais il n'est pas question pour autant de la démolir à coup de bulldozer; C'est un roman intelligent et qui sert admirablement son propos. C'est écrit comme un thriller. Le rythme du récit est rapide, sans temps mort alors que l'action s'étale sur plusieurs années. Robinson a donc compris que la SF était littérature du paradoxe.
Il était quand même temps de se rendre compte qu'au passage on avait oublé de traduire de grand classique du genre. C'est d'autant plus intéressant que cela vient de LUne d'Encre, collection réputée pour son élitisme. Et il est vrai que Gille Dumay a publié nombre de romans du courant post moderne. Cette volte face prélude - t - elle à une nouvelle orientation de la collection ? Il est vraiment trop tôt pour le dire; Mais il y a là, un aveux. Celui que l'on s'est peut être trompé à un moment. Que cette Sf post moderne que l'on a tant défendu n'a pas les faveurs du public et qu'il est temps de publier autre chose.
dimanche 16 octobre 2011
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