Les deux rédacteurs en chef d'Angle Mort s'expriment dans l'édito du numéro 3. Ils revendiquent le décalage dont j'avais parlé ici entre les fiction anglo saxonnes et francophones. Passons sur certaines contre vérités : par exemple ils nous disent que les webzines et podcasts publiant des fictions francophones sont pratiquement inexistant : ils n'ont sans doute jamais entendu parler de Outremonde, Mots & Légendes, Phénix spécial, Azimut, Nuits d'Almor et trois ou quatre autres. De plus en plus de jeunes auteurs ont des blogs. Il existe bien une communauté qui se structure autour de Cocyclics, des Chantiers Imaginaires et qui se développent. Il y a depuis environ trois ou quatre ans un souffle nouveau, des petits éditeurs avec chacun leur identité - Voy'el, Ad Astra, Critic, Asgard, Argemmios, Asgard / Lokomodo, le Riez et plus récemment l'Homme sans nom sans oublier Rivière BLanche qui fait figure de vétéran dans ce paysage. Bref le constat fait ici aurait put être fait en 2008 mais en 2011 les choses ont changé et n'en finissent pas d'évoluer, de bouger.
Mais revenons sur le point de la divergence. Privilégier des textes francophones extrêmement littéraire en sacrifiant parfois leur appartenance au genre qui sera plus que ténue et des textes anglo saxons coeur de cible ce n'est pas tenable. Il faut au contraire aller dans le sens de la convergence. Publier des auteurs francophones coeur de cible. Je préfère lire des textes parfois moins littéraire au sens français ( travail sur le style) et avec une narration plus dynamique et surtout des univers, des images originales, des concepts. Cela on le trouve dans les fanzines et webzines que Laurent Queyssy et Arkady Knight ne doivent pas connaître. Ils ne se souviennent sans doute pas d'un certain Alain Dorémieux qui avait ouvert les colonnes de fiction à des auteurs issus du fandom et le résultat avait largement surpris certains observateurs de l'époque par sa qualité et sa cohérence. Refuser cette démarche c'est précipiter les genres dans le postmodernisme si à la mode et qui détruit tout ce qu'il touche.
lundi 2 mai 2011
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