La revue en ligne Angle Mort est disponible depuis le mois de novembre. Et Il semble nécessaire de se pencher sur le contenu qu'elle propose. Du coté des textes français, le mieux qu'on puisse dire est que je suis dubitatif. La nouvelle de Laurent Kloetzer est repêchable malgré le fait qu'elle n'aurait pas déparé dans la Nouvelle SF Politique Français des années 70, le propos se limitant à une dénonciation du consumérisme vu au prisme de l'errance. Xavier Mauméjan nous propose une pochade de potache où comique américain Lenny Bruce se retrouve chez des extraterrestres. Ca se veut humoristique mais je confesse n'avoir pas ri une seule fois à la lecture de cette nouvelle. Reste Pragmata du la plume de David Calvo. Je n'ai pas tenu deux paragraphes à ce récit mettant en scène un écrivain qui puise son inspiration dans la masturbation. Un bref regard en diagonal me fait vraiment me demander ce que cette nouvelle fout là. Bref il est loin le temps où il était capable d'écrire des petites merveilles comme "la mer des sargasse" ou "Davy John Locker". On voit là la volonté de proposer des textes postmodernes. Après la fièvre politique des annéés 70, la fièvre litérraturante des années 80, les années 2010 sont partis sur la fièvre postmoderne. Comme si Serge Lehman avait donné le signal dans son anthologie de l'an dernier. Ce n'est pas comme si l'on manquait d'écrivains talentueux chez nous. Entre la génération montante, (celle de Timothée Rey, Don Lorenjy, Jeanne A Debat, Olivier Gechter, Antoine Lencou, Jess Kaan, Romain Lucazeau, Anthony Boulanger, Lucie Chenu, Cécile Duquenne, Lionel Davoust ou Aurélie Ligier...) et les auteurs installés (Laurent Genefort, Ugo Bellagamba, Olivier Paquet, Roland C Wagner, Sylvie Denis, Claire et Robert Belmas, Jean Michel Calvez , Pierre Bordage, Nicolas Cluzeau, Charlotte Bousquet ou Claire Panier Alix...) ce n'est pas comme si l'on manquait de talents en France. Plutôt que de publier les fonds de tiroir de Mauméjean et les résidu de poubelle de Calvo, il y a sûrement d'autres auteurs qui valent le coup.
D'autant plus que les anglosaxons publiés sont de haute tenu. Entre la nouvelle de fantasy Aztéque de Aliette de Bodard et le thriller hard Sf de Daryl Gregory on est vraiment dans des nouvelles littérairement très solide. Je n'arrive pas à comprendre la ligne directrice d'une revue qui fait le grand écart entre des postmodernes francophones et des narratifs anglosaxons. Ligne directrice qui risque de monter le lecteur contre ces auteurs français, notamment les lecteurs qui découvrent en partie la SF grâce à cette revue.
mercredi 2 février 2011
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