1 - Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Jean Christophe Gapdy – un pseudo
d’auteur, je précise – et je signe souvent JCG. Informaticien
dans ma vie de à (non-auteur). Marié, dans cette même vie, et
quelques garçons. Pas assez pour faire une équipe de volley – il
en manque deux – mais suffisamment pour avoir occupé une vie et
une maison.
2 - Comment es-tu arrivé à l’écriture ?
En tombant dedans, à force de lire.
C’est devenu une passion après que mon père ait acheté une
machine à boules IBM, quand j’étais ado. J’avais trouvé ça
extraordinaire. Aussi, ai-je pris un de mes cahiers où je notais le
début de tas d’histoires et j’ai commencé à taper. Un jour,
j’ai laissé trainer quelques pages sur le bureau d’écolier de
ma chambre ; mon frangin les a piquées et les a lues. Il est
venu me demander la suite et ça a fait tilt. Depuis j’écris dès
que je peux. Jusqu’à ces dernières années, c’était un
« plaisir » personnel. Ce qui veut dire que je
m’intéressais à l’histoire et aux personnages sans me
préoccuper du style. En 2012, j’ai répondu à un concours de
nouvelles en hommage à P.K.Dick. Il m’a donc fallu revoir mon
écriture, suffisamment pour donner naissance à « Aliens,
Vaisseau et Cie » en 2015.
Depuis que je suis publié, j’ai pu
travailler ce style. Grâce à deux personnes qui m’ont montré mes
défauts et tics. D’abord Frédéric Lebeuf Castle, avec qui je
viens de coécrire un roman. Ensuite Bernard Viallet, auteur de
plusieurs romans SF. Grâce à eux, j’ai commencé à adopter un
style plus personnel, tout en restant dans le genre old-school que
j’aime, mais que j’ai retravaillé pour le faire correspondre à
notre époque, avec un vocabulaire plus moderne.
3 - Dans les nouvelles de SF que j’ai eu l’occasion de lire, on a l’impression que tu as créé une véritable histoire du futur. As-tu systématisé une timeline ?
Oui, tu parles de l’Univers de
SysSol, qui est en référence de ma page Facebook. Il existe une
timeline assez détaillée qui, pour l’instant, va de 2030 à 2235.
Cet univers part de découvertes qui se sont révélées
indispensables à son existence.
J’ai daté la première en juillet
2030 ; c’est le « craking SHM » qui permet
de casser et réassembler certaines chaines moléculaires autour de
l’hydrogène et de l’oxygène. Cette invention va permettre
d’obtenir de l’oxygène et de l’eau avec peu d’énergie et
des matières premières que l’on peut trouver dans tout le système
solaire. Je précise que ce n’est pas de la transmutation ; on
ne modifie pas les atomes.
La seconde est liée aux moteurs
thermoplasmiques, eux aussi en 2030. Ils vont permettre de réduire
la durée des voyages spatiaux ; rejoindre Mars, Vénus et autre
se comptera en semaines et non en mois ou années.
Ces deux inventions ouvrent la conquête
du Système Solaire. En 2032, le projet de colonisation « Mars-Life »
devient une réalité ; deux ans plus tard, la première cité
martienne sous dôme accueille des colons. On attendra 2051 pour que
Vénus soit abordée avec des villes flottantes ; cette idée
est partie d’un projet de la NASA :
http://www.dailymotion.com/video/x2d45dz_une-simulation-vers-venus_tv
Chaque nouvelle ou roman que j’écris
dans l’univers de SysSol s’appuie sur cette timeline qui, de ce
fait, se complète d’un texte à l’autre.
4- - Tu as écrit un roman en collaboration avec FL Castle. Écrire un roman à quatre mains ça se passe comment ? Comment met-on ses idées en commun et décide-t-on de ce que l’on garde et de ce que l’on abandonne ?
Ça se passe très bien. Nous sommes
complices depuis deux ans avec une même idée de la SF
populaire et des univers que l’on aime. Côté travail, on a débuté
par le contexte, la situation politique, humaine, les avancées
scientifiques, les conflits à l’époque du roman, c’est-à-dire
2103. A suivi le scénario avec sa timeline qui part de 2031, un
vocabulaire léger, mais précis. Ensuite, ce sont les personnages,
très détaillés, car nos protagonistes viennent de toute la Terre
et ne sont pas liés à des stéréotypes homme-femme. Tout ça, ce
sont des échanges, des discussions, des idées lancées, mais pas
toujours retenues. Après seulement vient le travail d’écriture.
On échange, relit, on annote, corrige, etc. jusqu’à se dire oui,
c’est ça ! C’est presque réel, conforme aux personnages,
aux événements. Comment jette-t-on ou garde-t-on ? En se
demandant si c’est indispensable et si ça apporte quelque chose à
l’histoire, à un personnage. Un rejet n’est pas une critique,
c’est un constat d’inutilité. On se fiche de savoir qui a eu
l’idée ; on se demande juste si elle est chouette pour
l’histoire et le roman.
5- Ta démarche rappelle celle de Serge Lehman à la fin des années 90. Est-ce que c’est une référence pour toi ?
Ses premiers écrits m’ont sans doute
influencé, mais PK Dick, Jeury, Vance, Asimov, Wul, et des dizaines
d’autres aussi. J’apprécie les univers qui restent les nôtres,
sans chercher des futurs trop lointains, sans l’exotisme de races
extraterrestres. J’aime bien ST et SW, mais je trouve plus
intéressant notre proche avenir, d’ici cinquante, cent ans. Le
jour où nous serons capables d’atteindre une planète hors du
système solaire n’est pas près d’arriver ; aussi, Mars,
Vénus, Europe, Jupiter, la Terre, les humains, les androïdes
forment-ils mon univers.
Le fait qu’il se soit déclaré
polygraphe serait plus le point clef. Mélanger des thèmes me
titille. J’ai des textes – non publiés – en ce sens ; on
trouve dans mes tiroirs un policier, un thriller, des nouvelles
fantastiques, et surtout un roman mêlant intimement SF et Fantasy,
son défaut étant d’être en 6 tomes. Le mélange SF-policier,
au-delà du technothriller, me passionne plus que tout. Je l’ai
utilisé avec deux nouvelles « Buvez, éliminez »
et « Surveillance ».
5- Peux-tu nous présenter tes principaux projets littéraires ?
Ils sont nombreux. Dans ceux achevés,
il y a le roman SF « Les fleurs de Syrtis-Major – Les
Mondes de Quirinus » coécrit avec Frédéric L. Castle.
Deux autres sont en attente de réponses d’éditeur : un roman
de SF syssolienne « La gueule des vers » et un
recueil de nouvelles SF féminines « De sang et
d’androïdes ».
Pour les projets en cours, il y a
d’abord la suite de la « Gueule des Vers » dans
lequel les nanotechnologies et les bioandroïdes ont la part belle,
prévue pour septembre.
Le projet qui me tient le plus à cœur
est lié à Gérulf, le héros de « Surveillance ».
Il s’agit, là encore, de mon univers syssolien où je suis le plus
à l’aise, déjà cadré avec la timeline dont nous parlions. Ce
brave Gérulf méritait un roman. C’est en préparation et, là
aussi, on vogue dans la pulp-fiction, dans le genre d’Amazing
Stories, revue pour laquelle Asimov, Bradbury, et bien d’autres
ont écrit. Prévision de finition de la version initiale d’ici fin
juin, en espérant le faire valider en vue de son édition ; après
ce sera relecture et correction.
Si Gérulf est bien accueilli et se
trouve édité, il vivra vraisemblablement d’autres aventures. Il
fait partie des héros et héroïnes auxquels j’attache une
importance toute particulière.
Les « Mondes de Quirinus »
auront, eux aussi, une suite dont nous avons commencé le scénario
avec Frédéric. Enfin, je dois faire éclore « BY » dont
le brouillon des premières pages est sur mon blog, tout en
finalisant mon recueil de nouvelles fantastiques.
De quoi m’occuper pour les mois à
venir. J’avais terminé 2016 avec un million et demi de signes
écrits en 18 nouvelles et un roman. L’année 2017 est partie pour
les dépasser.
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