L'ADN de la fantasy coule dans les veines de la littérature française. Tout commence au moyen âge où les chansons de geste puis les romans notamment les romans antiques développent des éléments merveilleux à la douzaine. On n'ose même pas parler des mirabilia comme ceux de Gervais de Tibury ou de Jean de Mandeville.
Ensuite de Rabelais aux récits de voyages extraordinaires du 18éme siècle en passant par les romans de chevalerie du 16éme ( Amadis de Gaule), les romans d'aventure baroques du 17éme (Gomberville, la Calprenède et les autres auteurs de ce mouvement) et quelques œuvre atypiques, le merveilleux épique est là.
Au 19éme siècle plus rien et il faut attendre la fin du 20éme pour que la fantasy renaisse sous l'influence anglo-saxonne. Plus rien pas tout à fait. Le 20éme siècle a eu quelques œuvres - les Centaures de Lichtemberger, l'imbuvable Testament de Merlin, roman en vers de Théophile Briand, Ptah Othep de Charles Duits.... il y a quand même de la matière mais peu. Au 19éme siècle c'est plutôt vers la poésie qu'il faut se tourner avec les Parnassiens et Victor Hugo et sa légende des siècles.
La fantasy britannique est né du mouvement Arts and Craft. Mouvement de contestation du capitalisme industriel par l'art. En France il n'y a pas eu de mouvement comparable. Ce qui fait que malgré un terreau favorable - le roman préhistorique, la thématique du monde perdu, le surréalisme imaginaire de Michaux et Roussel- la fantasy ne s'est pas développé en France dans la première moitié du 20éme siècle. Le fait que la France était surtout une nation rurale et non une nation industrielle - elle l'est devenue dans l'immédiate après guerre - explique sans doute que le capitalisme industriel avait une meilleure image dans les esprits. La contestation chez nous était surtout marxiste et guère favorable à l'imaginaire de la fantasy.
lundi 27 février 2017
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire