mardi 26 janvier 2010

Rencontre avec l'extraterrestre

En 1981 sort un film Alien qui présente l'extraterrestre comme une menace, un ennemi avec lequel on ne peut pas se comprendre. Dès lors il n'y a aucune alternative, c'est lui ou nous. C'est le début d'une nouvelle époque en SF. Les sous Alien se comptent par dizaine dans le cinéma de série Z. Si la SF littéraire résiste à la tendance pendant un temps, l'on va finir par voir débarquer dans les années 90 la Sf militariste ou les humains sont aux prises avec des extraterrestres incompréhensibles. Il est curieux que cette tendance qui nous présente ce qui est étranger comme un danger naisse dans les années 80. On ne peut pas ne pas voir la convergence entre la menace extraterrestre et la montée du racisme et des idéologie d'extrême droite en Europe, les politiques de restriction de l'immigration et de l'asile politique. Bien sûr avec le 11 septembre la SF militariste va se développer aux USA, notamment chez Baen.
Avec deux films sortis en 2009, District 9 et Avatar l'extra terrestre change de statut. Il passe de celui de bourreau à celui de victime. Pour une fois c'est l'humain qui a le mauvais rôle, en tout cas l'humain qui personnifie le système. Il y a toujours des individus qui résistent et qui viennent en aide à l'autre. Sommes nous en train de changer d'époque ? Il est trop tôt pour le dire. Mais ce qui est certain c'est que l'extraterrestre recommence à nous être présenté sous un jour positif. Comprendre la culture de l'autre devient plus important que la domination et l'impérialisme. En tous cas nous pouvons espérer qu'il s'agit du prélude à un renversement de tendance.

4 commentaires:

ninjascroll a dit…

Il est intéressant de préciser que ce film Alien, qui fut en son temps une révolution dans le cinéma de sf doit son origine à un autre film Américain des années 50 "It the terror from beyond space".
La sf des années 40 et 50 regorge, que ce soit en littérature ou cinéma,d'extra terrestre belliqueux dont le seul but était de nous anéantir ou de nous "assimiler".Il faudra attendre "man from the panet x" de Edgar G.Ulmer et surtout le magnifique "le jour ou la terre s'arrêta" de Robert Wise afin de voir apparaître des "aliens" venus avec des intentions plus pacifique. Dans ces deux films la menace ne vient pas du ciel mais surtout de la stupidité et de la convoitise des hommes

Fabien Lyraud a dit…

Mais avec le contexte politique ça fait tout de même bizarre. La SF est capable de prendre l'ambiance du moment et de la restituer. Le eux ou nous de ce type de SF rappelle quelques discours bien récent et assez dangereux.
La période précédente avait comme locomotive audiovisuelle Star Trek dans lequel l'on peut négocier avec l'extraterrestre voire même s'allier avec lui.
La différence entre la vision positive et négative de l'Alien remonte aux tout début de la SF. C'est la différence entre Stanley Weinbaum et AE Van Vogt. Si le premier présente des extraterrestres sympathiques, le second en fait des menaces incompréhensibles. Et le Alien de Ridley Scott n'est en fait guère différent des créatures rencontrées par l'équipage du Beagle dans la Faune de l'Espace et c'est là que l'on se rend compte qu'il s'agit d'un régression. Un retour à la Sf de la fin des années 40.

ninjascroll a dit…

Je pense que les influences sociales et politiques n’y sont pour rien en l’occurrence pour un film comme Alien. Le réalisateur n’est pas un inconditionnel de la science fiction donc reste un petit peu en marge des différents courants plus ou moins xénophobes et qui firent les beaux jours des écrivains des années 50. A ce niveau Ridley Scott a voulu dépasser la thématique,apporter du sang neuf dans le cinéma de genre en bousculent tous les codes établis en créant un savant mélange entre science-fiction et horreur, thème qui sera de nouveau réalisé magistralement avec « Event Horizon »
Je crois que le thème de l’extra terrestre belliqueux est certes très en rapport avec les mouvements racistes d’époques bien déterminées et que l’on rencontre depuis les débuts de la sf (il faut se souvenir de la fin du 19éme et du début du 20éme en pleine époque colonialiste et ou l’étranger / l’habitant d’une autre planète était l’ennemi..) mais il n’est actuellement que le fait de films très anecdotiques en tout cas lorsqu’ils s’agit de films fait intentionnellement.
Dans l’extra terrestre de la littérature d’après guerre le « terrien » l’a toujours considéré comme ennemi car incapable de le comprendre ou possédant une technologie supérieure à la sienne. C’est son nombrilisme qui est alors atteint car il n’est pas la seule créature de l’univers et cela remet en question non seulement ses fondements mais pire encore sa religion.
On peu dire que c’est un transfert de toutes les peurs de l’époque : Péril Jaune, Rouge, etc.….
Très honnêtement je ne pense pas que nous assistions à une résurgence d’un racisme primaire se véhiculant au travers du cinéma de sf, je pense plutôt qu’il est le résultat de la demande incessante d’un public de plus en plus friand de sensation fortes qui aime avoir peur tout en se rassurant,un peu comme les histoires de notre enfance ou l’on nous racontait des histoires de croque mitaine mais que nous savions au plus profond de nous que cela n’existait pas.
Par contre tout à fait d’accord sur le constat que les réalisateurs réalisent en quelque sorte un « mea culpa » en réhabilitant le bon vieil extra-terrestre et en nous le présentant sous un aspect plus sympathique, une nouvelle victime de l’être humain qui non content d’avoir opprimé la moitié du globe, poursuit sa folie meurtrière au delà des étoiles.
Décidemment, le genre n’a pas fini de nous étonner !

Anonyme a dit…

je trouve intéressante l'approche de Wilson dans Blind Lake où l'ET est si différent de l'homme qu'ils n'ont rien en commun de par leur nature leurs aspirations et la distance infranchissable qui les séparent On retrouve cette idée un peu dans Wells, où l'homme n'est qu'un parasite à détruire pour l'envahisseur Vision développée dans quelques nouvelles également ... Pour le côté raciste et agressif, il n'y a qu'à voir les séries de massacres à répétition dans certains grands succès (comme SCALZI par ex)

être seul dans l'univers c'est le deuxième "cauchemar" de l'homme après la mort

alors difficile pour des effets de style de ne pas reporter sur l'ET les faces obscures de l'Homme

s'il vous vient à l'idée sur ce thème (incommunicabilité entre ET et Homme) quelques titres récents je suis également preneur

La Nouille

Ps je m'excuse pour l'anonymat mais je n'ai pas envie de créer un compte google exprès